[Dunandan] Mes critiques en 2011

[Creeps]

Je le mets juste en dessous de Fight Club pour la partie drogue mais sinon il est génial puis la scène où ils découvrent la pub c'est vraiment magnifique...

[Dunandan]

Bubba Hop Tep, Don Coscarelli (2002)

A partir de la rencontre incongrue entre un Elvis vieillissant et un JFK noir, ce film nous parle d'abord de vieillesse : sénilité, maladies, mort, et l'irrespect de la part de la jeunesse. Que reste t-il : bouffer, baiser, chier dixit Elvis. Vient se joindre une nostalgie de ce temps où les vieillards avaient encore de la classe et de la dignité, voire connaissaient la gloire, avec comme cerise sur le gâteau un flash-back nous expliquant la raison pour laquelle Elvis a quitté la scène qui est vraiment à mourir de rire.

Quant à la momie, elle n'est finalement qu'une figure de plus de la vieillesse : quoi de mieux qu'un mort-vivant décrépit se nourrissant de l'âme de vieillards pour mettre en valeur le destin tragique de ces individus ? L'affronter représente ainsi pour eux un dernier combat glorieux, en héros. En outre, la fusion entre l'univers du Texas et celle de la momie, introduite dès le générique, fonctionne bien, sans forcer, en tirant tout simplement le fantastique du quotidien ordinaire de la maison de retraite, où l'on retient son aspect poisseux, et ses couloirs angoissants où reposent des invités étranges, telle une dame intégrée dans une sorte de respiratoire géant.

Même si on y parle de vieillesse, l'humour est bien présent dans ce film, avec Elvis nous parlant de sa bitte remplie de pus et se battant contre un cafard égyptien à la manière d'une rock-star (tu as beau être un cafard, tu ne baises pas le King), ou encore JFK parlant de l'hypothétique transformation de son corps pour cacher sa véritable identité présidentielle.

Par contre, il y a des petits coups de mou au milieu du film, en même temps ce n'est pas facile de créer de l'action à partir de ce tas de vieillards : Elvis en déambulateur, JFK en fauteuil roulant, et une momie allant à deux à l'heure, comme toute momie qui se respecte. Ainsi, les combats ne sont pas bien palpitants, hormis le premier opposant Elvis et un cancrelat. Mais comme je l'ai dit plus haut, l'intérêt du film se situe ailleurs, dans le traitement de ses thèmes et son ambiance décalée.

Note : 7/10

[padri18]

Belle critique , j'approuve complètement même si je monterais un peu la note
A relever aussi une soundtrack assez sympa

[Dunandan]

Pour moi ce n'est pas une mauvaise note, je suis tatillon. Mais je crois que ça mérite un bon petit 7 rien que pour la prestation de Bruce Campbell qu'on ne voit presque plus à l'écran. Allez j'upgrade !

Oh, je viens de voir qu'il a réalisé quelques épisodes de Xena et d'Hercule !

[zack_]

Un film que je me referai bien tiens - jamais acheté, bien qu'à l'époque deux belles éditions était commercialisées.
Je me rappel vaguement d'une passage hilarant dans les chiottes que je me reverrai bien

[Dunandan]

Domino, Tony Scott (2002)

Faisant passer Tueurs nés pour une oeuvre posée et lisible, Domino malmène son spectateur en lui balançant à la gueule une sulfateuse de plans qui rivalisent d'inventivité, atteignant un paroxysme de désir constant d'expérimentation. Un enchaînement hystérique et clipesque qui tord la notion même de mise en scène et d'espace-temps en commençant par le milieu, et en faisant des allers-retours incessants entre passé et présent, ayant pour but ultime d'exciter notre rétine, et de rendre charismatique à mort cette bande de loosers jouant aux chasseurs de prime. De ce trio émerge une ambiance sauvage et rock'n roll, renforcée par l'une des meilleures BO du réalisateur. La direction d'acteurs et la mise en scène parviennent à rendre sexy en diable une actrice que je déteste quasi unilatéralement, Keira Knightley, qui ne détonne pas à côté du non moins charismatique Mickey Rourke (tenant ici l'un de ses meilleurs rôles).

We all fall down

Mais ce film n'est pas qu'une simple exposition expérimentale chauffée à blanc. Celle-ci reflète non seulement le besoin d'adrénaline de ces has-been solitaires et perdus, cherchant désespérément à exister (en particulier Domino, sorte de version adulte de la fillette dans Man on fire), mais aussi tout le travail de T. Scott qui depuis ses débuts avec Hunger (ses trois commandes de départ exceptées), n'a jamais voulu rendre les armes contre le formatage hollywoodien par un style visuel audacieux, qui paradoxalement ne cessera d'être copié. Car il ne faut pas se leurrer, derrière ce spectacle visuel et jouissif jusqu'à l'écoeurement, se tient en germe une critique profonde d'une société artificielle, et des médias qui se focalisent sur Domino pour la vendre, elle et ses potes, au public en quête de sensationnel. Sa réaction violente contre les chefs de bande de lycée ou de la star déchue (j'en rigole encore) de Beverly Hills est l'un de ces signes d'un mal-être en déphasage avec un milieu hypocrite et tape-à-l'oeil. Cependant, il faut avouer que l'histoire est parfois si compliquée à suivre qu'on a parfois du mal à s'attacher aux personnages et à leurs motivations. On passe sans prévenir d'une intrigue à l'autre : braquage, quiproquo impliquant deux clans mafieux, retour sur le passé de Domino, critique des médias. Heureusement qu'un sursaut d'émotions jaillit durant la dernière scène, miracle de délicatesse propre à T. Scott. Cette confusion aurait pu être évitée tant l'histoire est simple à la base, due tout autant au scénariste Richard Kelly connu pour ses films de petit malin, qu'à une mise en scène sur-vitaminée risquant de lâcher son spectateur par excès. Peut-être en se concentrant davantage sur le personnage principal, moelle épinière de cette expérience visuelle intense, tour à tour bad-ass, sexy, et émouvante ?

Une expérimentation avant tout visuelle, rock'n roll, et sexy, sous acide, au risque de perdre le fil d'une histoire somme toute simple.

Note : 7.5/10

[Moviewar]

Ah Moi j'ai complètement surkiffé la réal ! J'en suis fan

[Dunandan]

Justement, il faudrait que je le revoie dans de meilleures conditions, ce genre de réalisation ne s'exprime pas bien avec une petite installation. Alors ça m'a saoulé car le style m'a tué le film ^^. Je ferai un deuxième test quand j'aurai enfin ce qu'il me faut.

[Dunandan]

Romanzo Criminale, Michele Placido (2005)

Comme les films de Scorcese et de Brian de Palma, on nous parle ici d'amitié au sein du crime organisé, oscillant entre confiance et trahison, damnation et rédemption, rêves de conquête et la possibilité de se ranger (j'ai beaucoup aimé à ce propos Le Libanais se comparant aux conquérants de l'antiquité tels que Alexandre le Grand, et Le Froid s'intéressant aux peintures de la Renaissance par le biais de sa copine, telles que La création d'Adam : ce parallèle est une belle illustration des deux manières d'être de la criminalité). Quant aux femmes, elles sont les piliers de l'histoire (celles qui restent jusqu'à la fin) : survivantes, idéalistes, ou femmes de famille.

Ce qui est réussi à mes yeux, ce sont la reconstitution historique de l'Italie des années 70-80, réaliste et animée par la B.O. de l'époque, et les personnages, tous intéressants : le lâche qui s'en tire presque toujours bien (Dandy), l'indépendant sans-pitié (Le Noir), le conquérant pour qui l'amitié signifie tout (Le libanais), celui qui veut se ranger mais que l'amitié finit par rattraper (Le Froid). Intéressant également est le triangle crime-mafia-politique (qui se cachent derrière le terrorisme politique). Par contre, j'ai trouvé le traitement froid et impersonnel malgré ses références plus ou moins évidentes. Et la narration, malgré sa linéarité, est assez bordélique : on aurait aimé en savoir davantage sur le fonctionnement de la bande, et on ne sait pas toujours comment ils arrivent à trouver et à se faire les autres mafieux.

Note : 7/10

[Dunandan]

Critique supprimée

[Dunandan]

EDIT : regroupement des paragraphes en thèmes (je trouvais avant que ça faisait trop descriptif et linéaire, c'est mon gros défaut quand je vois un film pour la première fois) + rajout d'un dernier paragraphe pour expliquer ma note ! (genre j'aimerais avoir quelques réactions pour ceux qui ont vu le film, vous vous en foutez ? Tant pis j'aurais essayé ).

[Waylander]

Vu le film ya trop longtemps je peux pas le défendre ou le descendre. Je sais juste que c'est le Malick que j’aime le moins.

[Dunandan]

Ben revois-le, il n'y a que trois notes sur ce Malick (qui plus est, très différentes ). Je l'ai trouvé bon, pas aussi envoûtant que les autres que j'ai vus c'est certain, mais toujours très instructif comme le sont les premiers films.

[Dunandan]

Jeux interdits, René Clément (1952)

Le film nous plonge directement dans l'horreur de la guerre en suivant le destin malheureux de parisiens qui ont quitté leur ville, et essayent de traverser un pont sous une pluie de bombardements. Les gens ne pensent qu'à sauver leur peau et ne connaissent pas l'entre-aide dans ces moments-là : l'un d'eux va pousser une voiture sur le bas-côté. La caméra va alors se focaliser sur une petite famille dont la petite fille, Paulette, va partir toute seule à découvert complètement inconsciente pour sauver son chiot. Mais lors du passage d'un avion, les deux parents et le chiot sont tués, laissant leur petite fille toute seule, livrée à elle-même. Tout le film sera alors axé autour du deuil de la petite fille des horreurs de la guerre à travers la construction d'une sépulture pour son chien, dont elle a récupéré la dépouille.

La petite citadine va rejoindre de pauvres ruraux qui ont à peine de quoi s'habiller et manger. Tandis qu'à l'arrière-plan la guerre est toujours présente par petites allusions, les deux enfants vont jouer aux fameux jeux interdits : ils vont jouer à faire un cimetière pour le chiot - pour qu'il ne soit pas tout seul dans son trou - en le remplissant d'animaux morts et de toutes les croix qu'ils peuvent trouver alentours. La poésie et la cruauté coexistent dans cet acte d'enfants, et si pour les adultes ce jeu peut paraître malsain et immoral, pour les enfants il s'agit peut-être du seul moyen d'échapper à la guerre, en la refaisant, en la transformant de manière poétique et cathartique.

Or, la fin du film contraste avec le reste et sonne comme un dur rappel à la réalité. La cruauté et le réalisme des adultes détonnent avec l'innocence fragile des enfants. Une autre conclusion est proposée, toute cette histoire serait fictive, un conte imaginé par les deux enfants, loin des horreurs de la guerre. Mais si le montage original avait retenu cette version, le film aurait évidemment perdu de sa force.

Un très beau film d'après guerre joué avec justesse par les deux enfants, qui nous laisse un goût d'amertume dans la bouche, assistant à cette innocence malmenée et contaminée par le jeu très sérieux des adultes.

[Dunandan]

Critique supprimée