WHERE THE SIDEWALK ENDS (MARK DIXON DETECTIVE, et paf une traduction de haute volée ^^) | 8/10
Sacré bon film noir que ce Mark Dixon détective, mon préféré des trois Preminger que j'ai vus jusqu'à maintenant qui signe ici une oeuvre plastiquement superbe au script habile qui a captivé mon attention. Le film est court, rondement mené, ce qui permet à l'histoire d'être dépourvue de temps mort et de se concentrer sur une intrigue principale intelligente, toute en finesse.
Dana Andrews est remarquable en flic borderline, en proie avec ses démons et ses racines, un peu trop sanguin mais persuadé de faire les bons choix. Malheureusement pour lui, nous sommes dans un film noir, la malchance va s'inviter dans la partie pour nous offrir un film où la justice n'est qu'un fil bien étroit sur lequel Mark Dixon tente de jouer le funambule. Ce qui est vraiment sympa dans le film, c'est que rien n'est malin, ni fait pour nous embrouiller. Tout est limpide, le script est intelligemment linéaire, et fait d'une telle façon qu'on se prend d'affection pour le personnage dès les premières minutes du film, de façon à nous impliquer immédiatement dans le récit, que l'on suit dès lors avec beaucoup d'engouement. Pour ne rien gâcher, les seconds rôles sont vraiment à la hauteur - si l'on excepte le bad guy du film qui manque un peu charisme - à commencer par Karl Malden qui offre une jolie adversité à notre flic torturé ou encore la belle Gene Tierney qui apporte une once bienvenue de douceur dans ces ambiances sombres et peu engageantes.
Ambiances magnifiquement mises en scène d'ailleurs par la réalisation de Preminger d'une part, mais également et surtout par cette photographie géniale qui se joue de la lumière avec beaucoup d'inspiration. Des noirs et blancs bien profonds, des scènes nocturnes splendides, de quoi faire de moi un fan en l'espace de 3/4 plans et servir avec classe un film qui le mérite. Je reste juste en retrait vis à vis de la fin que j'aurais bien souhaité plus noire, là pour le coup je l'ai trouvée un peu hors de propos, mais bon, c'est la loi du cinéma et vu ce que Preminger nous a servi pendant 1h30, on ne va pas faire la fine bouche et se contenter de sa décision !
Belle découverte, un film que je conseille assurément, tout est au rendez-vous pour un bon moment de plaisir et de détente. Il manque un rien pour faire basculer le film au rang de chef d'oeuvre, on se contentera d'une très jolie bobine, suffisante pour combler notre soif d'images et de belles histoires.