Hellboy de Guillermo Del Toro
(2004)
Clairement pas l'un des sommets du film de super-héros mais force est de constater que ce
Hellboy tire plutôt bien son épingle du jeu. Si le film de Guillermo Del Toro n'atteint pas les sommets qu'on pu atteindre des films comme
Spider-Man 2 ou
The Dark Knight, il n'en est pas moins un bon film, honnête sur la marchandise et relativement osé dans l'ensemble. En adaptant la bande-dessinée culte de Mignola, Guillermo Del Toro prend inévitablement des risques puisqu'il s'attaque à un super-héros pour le moins atypique. D'origine démoniaque, Hellboy est non seulement un personnage à l'apparence étrange (une sorte de gorille rouge vif avec des cornes limées sans cesse pour ressembler le plus possible à un humain) mais il est aussi un protagoniste perpétuellement tiraillé entre sa condition de démon (il est à l'origine sur Terre pour détruire toute forme de vie humaine) et sa condition humaine (élevé par un scientifique au grand cœur, son principal objectif est de sauver le maximum de vies possibles). C'est donc un potentiel énorme que Del Toro a entre les mains, et si le film est extrêmement convaincant malgré les risques encourus (peu de CGI, Del Toro style), il possède tout de même plusieurs défauts qui l'empêchent véritablement de dominer l'ensemble des productions du genre. Le plus gros problème du film, c'est bien entendu son côté grand public voulu par la production et qui l'empêche toujours de posséder la noirceur du comics malgré quelques plans évocateurs (la vision de Hellboy régnant sur un monde apocalyptique est saisissante). La censure PG13 fait clairement défaut au métrage dans son ensemble, le must étant de se retrouver avec un personnage comme Kroenen utilisant ses lames sans jamais faire tomber une goutte de sang. Et en parlant de Kroenen, on pourra évoquer certainement l'un des points les plus décevants du film, ou comment se retrouver avec un bad guy tout simplement ultime (son premier plan est magnifique et quand il sort ses lames pour la première fois j'étais sur le cul, voir un Voldo nazi faire du Assassin's Creed c'est un truc que tout film devrait posséder) et le sous-utiliser durant les scènes de combat. Il suffit de voir son duel face à Hellboy pour se rendre compte du potentiel gâché. Pour le coup, j'espère vraiment que Del Toro le ressuscitera dans l’hypothétique troisième opus comme il a pu le déclarer il y a quelques années. Enfin, les personnages secondaires sont souvent à la ramasse, si le manque de scènes pour Abe et Liz passe encore, le sous-développement total de Raspoutine ruine totalement le climax final qui paraît finalement bien fade par rapport à ce que l'on a pu voir avant. Néanmoins, malgré ces défauts gênants,
Hellboy reste clairement un bon film, plaisant à regarder et qui a surtout les mérites d'avoir posé une base solide pour un second opus qui finira le travail de fort belle manière. Et puis comment ne pas tomber sous le charme du travail visuel magnifique fait sur le personnage d'Hellboy qui arrive à convaincre sans aucun problème, Ron Perlman y est ici totalement à l'aise et épouse parfaitement le personnage. Un bon et honnête divertissement de la part de Del Toro qui n'a pas encore les moyens pour développer complètement sa vision du comics.
NOTE : 7/10