[Ichi] Mes critiques en 2011

[Ichi]

Pour le moment je me contente de mettre les films vus en salles

Juillet

X-men: first class de Matthew Vaughn: 8/10
Midnight in Paris de Woody Allen: 6.5/10
Super 8 de J.J Abrams: 7/10
Green Lantern de Martin Campbell: 0/10
Cars 2 de John Lasseter et Brad Lewis: 8/10
Bad teacher de Jake Kasdan: 2/10
Transformers: dark of the moon: 2/10
Jurassic Park de Steven Spielberg: 7.5/10
Zookeeper de Frank Coraci: 1/10
Horrible bosses de Seth Gordon: 8/10 (depuis combien de temps j'avais pas ri comme ça?)
Harry Potter and the deathly hallows - part 2 de David Yates: 7/10
Captain America: the first avenger de Joe Johnston: 6.5/10
Hello Ghost de Kim Young-Tak: 8/10
Ninja Kids de Takashi Miike: 7/10
The Divide de Xavier Gens: 5/10
A lonely place to die de Julian Gilbey: 6/10
Phase 7 de Nicolas Golbart: 6/10
Love & Loathing & Lulu & Ayano de Hisayasu Sato: 5.5/10
Kill me please de Olias Barco: 8/10
Knifepoint de Jed Strahm: 0/10
Friends with benefits de Will Gluck: 6/10
Cowboys and Aliens de Jon Favreau: 5/10
The smurfs: 5/10
Crazy, Stupid, Love de Glenn Ficcara et John Requa: 7/10

Aout

Beyond the black Rainbow de Panos Cosmatos: 3/10
Cold Fish de Shion Sono: 6.5/10
Another Earth de Mike Cahill: 5.5/10
Petty Romance de Jeong-Hoon-Il Kim: 9/10
Marianne de Filip Tegstedt: 4.5/10
Exit de Marek Polgar: 2.5/10
Rise of the planet of the apes de Rupert Wyatt: 7.5/10
30 Minutes or less de Ruben Fleisher: 6/10
Final Destination 5 de Steve Quale: 4/10
The Devil's Double de Lee Tamahori: 7/10
Attack the block de Joe Cornish: 7/10

[Alegas]

Another Earth de Mike Cahill



Film plein de promesses, au sujet très attirant (une terre jumelle à la notre se rapproche de jour en jour, contenant sans doute un double de chaque être humain) et aussi ouvrant la porte à de multiples pistes scénaristiques, Another Earth se révèle vite plus un film qui tient du simple drame qu’un film de science-fiction métaphysique et poétique, ce qu’il aurait sans nul doute du être.

Le drame tournant autour des deux personnages principaux est simple, crédible, bien amené, bien écrit, intéressant et jamais larmoyant.
Mon gros soucis avec Another Earth est que justement si on enlève l’autre planète de l’histoire, le film ne change pas vraiment à quelques détails près.
Alors que le film est censé nous provoquer de nombreuses et intéressantes questions (si j’ai un double, a-t-il une vie meilleure? A-t-il fait les mêmes erreurs que moi?), il devient très vite frustrant car il n’exploite jamais son formidable concept, ne joue pas du tout sur la curiosité qu’une telle situation peut amener et élude donc toutes les questions personnelle et philosophiques que chaque être humain se poserait logiquement.
On sent que les auteurs ont voulu la jouer « toute en retenue » mais cela se retourne contre le film.

Quand au bout de 30 minutes, on a compris que le film ne tournera qu’autour du sentiment de culpabilité de Rhoda et de la blessure de John, on se rend compte qu’on est face à un film « typiquement indépendant » américain, et d’ailleurs du coup un peu longuet malgré une durée de 90 minutes. Le film est d’ailleurs en ce sens assez stéréotypé : photographie peu travaillée, brute de décoffrage (assurée par le réalisateur lui-même), caméra épaule, focus plus souvent sur l’étagère du fond que sur les visages des protagonistes…etc… alors que le sujet même du film n’interdisait pas (au contraire) un film plus plastique, surtout s’il s’était concentré sur son véritable sujet.
Pour moi le film finit là où il aurait du commencer : au moment où il provoque des questions, intrigue, fascine.

Another Earth est un bon drame (superbes acteurs, surtout Brit Marling) mais qui s’avère au final très frustrant. Très vite, je me suis mis à fantasmer sur le film qu’il aurait pu/du être plutôt que celui que j’ai vu.

5.5/10

[osorojo]

Pas vu pas pris ! Ca donne pas envie tout ça

En tout cas, bienvenue ici, j'espère que tu trouveras les textarea à ton gout et que tu reviendras les dompter régulièrement

[Ichi]

Je vais essayer autant que possible...

[jean-michel]

Ce serait sympa d'agrémenter ta critique avec une petite capture sur le film!!! critique bien construite en tout cas.

[Scalp]

Welcome

[francesco34]

Hum il me tentait bien ce Another Earth surtout pour le côté SF de l'histoire... Là ça m'a un peu refroidi...

Sinon une réflexion sur la thématique du film:

Alors que le film est censé nous provoquer de nombreuses et intéressantes questions (si j’ai un double, a-t-il une vie meilleure? A-t-il fait les mêmes erreurs que moi?)

Si on a un double sur une autre Terre, c'est forcément que tous les gens ont fait exactement les mêmes choix et le même parcours... Si les gens ont eu des vies différentes de par leurs choix, ils n'ont pas rencontré les mêmes personnes, n'ont pas eu d'enfant, ou en ont eu d'autres, un nombre différent etc... Donc si les gens de l'autre monde n'ont pas eu la même évolution, mon double n'est jamais né et ça fiche tout en l'air

[Ichi]

Question légitime, à laquelle je ne préfère pas répondre car cela est un des éléments scénaristiques (plutôt utilisé vers la fin du film). Et comme le concept n'est déjà pas utilisé tant que ça...
Je peux mettre une balise spoiler néanmoins si tu veux vraiment savoir.

[francesco34]

Non non c'était juste une question qui me venait comme ça... je verrai bien si le film aborde ce point ou pas

[nicofromtheblock]

Primé à Sundance : j'irai certainement le voir même si ta critique est mitigée.

[francesco34]

Prononce pas Sundance, Scalp il va rappliquer et dire que c'est que de la merde

[Ichi]

C'est une chose que j'ai oublié de dire dans ma critique: malgré ma déception, je suis tout de même très content de l'avoir vu car le film a de nombreuses qualités (je n'ai pas parlé de la musique par exemple).
J'encourage quand même à découvrir le film.

[Ichi]

Ninja Kids (Nintama Rantaro) de Takashi Miike



Rantaro, un petit garçon vivant avec ses parents, à été accepté à l’école de Ninjas. Il va donc pouvoir apprendre à maîtriser diverses techniques de combats, de sustentation mais aussi de méditation. Son père lui a bien fait comprendre qu’il ne pourra rentrer à la maison que lorsqu’il sera devenu un vrai Ninja.

J’aime bien les films cons. C’est rafraîchissant. Ces films qui vont dans des directions inimaginables et absurdes auxquelles aucun être humain n’aurait d’abord pensé.

J’aime aussi beaucoup Takashi Miike. Même ses films les plus mauvais ont toujours ce petit moment d’ingéniosité qui font que la séance n’est pas tout à fait perdue (J’ai en tête dead or alive 2 quand je dis ça).

C’est avec ces deux éléments en tête que je suis allé voir Ninja Kids.

Tous les films de Takashi Miike (en tout cas ceux que j’ai vu, à la louche une quinzaine) ont pour moi tous en commun d’avoir un début riche, foisonnant, qui capte l’attention (quel que soit le genre), avant de lentement faire du sur place, voire ne plus rien raconter du tout – ce qui amène souvent de l’ennui, il faut bien l’avouer, avant de subitement (généralement les vingt dernières minutes) revenir en force et nous retourner la tête avec une scène qui rebooste considérablement l’intérêt du spectateur.
Ninja Kids n’échappe pas vraiment à la règle, mais à le mérite d’avoir un concept tellement drôle que je fus immédiatement happé par le film que j’ai très vite pris pour un Harry Potter japonais qui au lieu d’aller à l’école des sorciers se rend à l’école des ninjas.
Il y a par ailleurs de telles similitudes que j’étais persuadé que Ninja Kids était volontairement un pastiche du sorcier anglais, jusqu’à ses lunettes rondes anachroniques.
Recherches faites après, la BD sur laquelle le film est basé date de 1993 donc ont y verra là qu’un heureux hasard (d’autant que ma séance la veille était… Harry Potter 7.2)

Il n’empêche que les parallèles sont nombreux, des divers professeurs aux autres étudiants (dont un qui a un job à temps partiel de baby sitting) jusqu’aux 7 années d’études et le directeur de l’école, une sorte de Dumbledore sous acide.

J’ai lu quelque part que Takashi Miike avait essayé de faire le film le plus raté possible (!). Je pense qu’il a plutôt essayé de faire le plus grotesque, volontairement potache (certains gags à répétitions ne sont pas vraiment fins) et littéralement cartoon.
Néanmoins et tout simplement, on rit beaucoup, notamment parce qu’on découvre l’univers des ninjas à travers les yeux de Rantaro (un gamin attachant) et que les situations burlesques s’enchaînent à grande vitesse. Alors l’idée de renvoyer les étudiants chez eux au bout de 40 minutes de film est vraiment une très mauvaise idée (et on entre là dans la partie chiante des films de Miike décrite plus haut) mais le film demeure parsemé de super idées de gags, scénaristiques ou de mise en scène (on nous rappelle régulièrement que l’on regarde un film, donc un univers fabriqué, volontairement con de surcroît) qui fait qu’en sortant de la salle on a un sourire un peu niais sur le visage parce qu’on a vu un film assez drôle et divertissant pour ne pas nous faire regretter l’aventure.

7/10

[Ichi]

Immortals de Tarsem Singh



Théseus vit dans un paisible village jusqu’à ce que les siens soient massacrés par le vil roi Hypérion. Après que l’oracle ait vu en lui toute l’étoffe pour mener la résistance, Théseus va donc prendre son destin en main.
Sous le regard des Dieux de l’olympe.

Sans cette dernière note d’intention (j’y reviendrai), le synopsis serait d’une affligeante banalité. Autant balayer tout de suite un élément : Tarsem et les scénaristes n’ont clairement pas d’intérêt pour la mythologie. Il ne s’agit ici que d’un prétexte. Et étant donné la nature du film, ce n’est peut-être pas plus mal.
Quitte à ne rien respecter, autant se faire plaisir.

Malheureusement les personnages et leur passé sont sacrifiés. Il y a eu beaucoup de coupes dans le développement des personnages et dans la relation Theseus/Hyperion. Cela se sent et c’est dommage car du coup toute émotion est balayée du film et le film demeure un simple divertissement, un enchaînement de scènes spectaculaires/bravoure et c’est ce qui empêche Immortals d’être un excellent film.

Car oui, après ces handicaps énoncés, il faut rendre à Tarsem ce qui appartient à toutes ses influences.
Le film est visuellement fabuleux. Chaque cadrage est millimétré, pensé, impeccable. Ce serait être de mauvaise fois que de dire le contraire.
A ce titre, ayant vu le film dans une 3d inutile (qui joue même contre le film), je conseille véritablement de voir le film en 2d (ce que je vais essayer de faire dans un futur proche) tout simplement parce qu’il a été pensé ainsi et qu’une peinture est en 2d, point.

Le film se démarque d’abord par sa volonté de proposer des peintures en mouvements. Ainsi, il n’y a aucune caméra à l’épaule mais des plans fixes ou des lents travellings.
Enfin dans un film Hollywoodien de cette décennie peut on profiter de ce qui est à l’écran.
Ce refus de sur découper le film est un des éléments rendant le film si attractif. Le premier affrontement de Théseus dans le village est en ce sens un très bel exemple.
Certains plans (pas tous bien sur) sont d’un extraordinaire beauté et provoquent toute une série d’émerveillement (le premier plan sur Athéna en est premier exemple)
Car la bande annonce n’est absolument pas représentative du film. Mais vraiment pas.
Toutes les surprises visuelles sont dans le film.

Mais ce qui rend Immortals si attractif est le rôle « cinématographique » des Dieux. Et qui font par la même du long métrage un vrai film de cinéma. Soyons clair : à chaque fois qu’ils interviennent, on trépigne d’impatience de voir la suite de leurs actions tant ils sont prétextes aux délires visuels de Tarsem, créant des séquences véritablement impressionnantes et stimulantes.

Le film surprend par sa violence exacerbée, à une période où Hollywood ne jure que par le PG 13. Ce n’est pas un critère de qualité bien sur, mais cela montre qu’il y a eu une véritable intention artistique derrière. Contrairement à 300 (auquel il est facile de le comparer), qui pour moi se résumait à des mecs qui se font décapiter au ralenti et à un acteur principal qui beugle, Immortals se démarque par sa « variété dans l’esthétisme» et sa tension dramatique.

Le film a donc les défauts énumérés plus hauts mais il a un truc vraiment unique qui pour moi le hisse directement dans la liste des films à voir. Qu’on l’aime ou pas, on ressort d’Immortals en ayant vu 2 scènes de combat absolument mémorables. D’une beauté à couper le souffle, qui provoquent une excitation ou un enthousiasme que je n’avais pas eu depuis très longtemps. Pas besoin d’en dire plus mais le film a donc deux scènes qui font qu’on se souviendra longtemps du film, et¸ ça, ce n’est pas rien.

Le film fonctionne une fois qu’on a compris que les personnages ne seront pas développés. Mais plus le film avance, plus on l’apprécie. A ce titre, la dernière demi heure est remarquable, tant visuellement que dramatiquement. C’est pour cette partie que je parlais de tension dramatique plus haut : une véritable poussée d’adrénaline qui a elle seule vaut le détour.

Tarsem est un mauvais directeur d’acteurs (a ce titre, The Fall était honteux). Heureusement pour lui, les acteurs sont tous formidables, Mickey Rourke et Luke Evans en tête (le premier pour sa monstruosité et le second pour son énorme charisme à chaque fois qu’il apparaît). Et pour une fois, le casting jeune et tendance pour les Dieux fonctionne à merveille et se révèle une des meilleures idées.

J’ai du mal à être objectif sur le film pour des raisons personnelles mais le film possède de nombreuses qualités indéniables. C’est assez rare de voir un film qui surprend à ce point. Pas scénaristique ment, (tout est cousu de fil blanc) mais à un niveau plus abstrait.
Pour moi, le cinéma est avant tout une recherche de sensations, quelles qu’elles soient. Et en ce sens Immortals remplit le contrat haut la main.

7/10

[zack_]

De beaux écrits Welcome