[osorojo] Mes critiques en 2011

[Creeps]

J'aime bien la froideur du Samouraï et du cercle rouge, mais l'armée des ombres c'est ptetre un poil trop.

[Alegas]

La froideur dans Le Samouraï, ça colle parfaitement au script et au jeu d'acteur, ça marche aussi plutôt bien dans L'Armée des Ombres sur certaines scènes, notamment dans la seconde moitié du film.

[Alegas]

UN SINGE EN HIVER | 8/10

Sous pretexte de nous empêcher de boire, elles ne rêvent qu'à nous mettre en bouteille.

Une bouffée d'oxygène en état d'ébriété, tel est le propos de ce joli singe en hiver dont les piles n'ont été rechargées que de moitié par 17 uniques jours de soleil dans tout l'été. Deux générations se croisent autour de nombreux verres, à la recherche d'une ivresse passagère, unique moyen de transports vers des contrées exotiques dont seuls les souvenirs restent vifs et réels. Le film marque la rencontre entre deux acteurs emblématiques de leurs époques respectives, Jean Gabin comme à son habitude emprunt d'un charisme à toute épreuve et Jean-Paul Belmondo démontrant qu'il peut toucher au centre de cible sans en faire plus que nécessaire.

Bien entendu, le film est sublimé par des dialogues acerbes et jouissifs, la pâte Audiard plane dans les airs pendant toute la bobine et nous arrache bon nombre de sourires, nous rappelant combien le cinéma comique français contemporain manque d'un dialoguiste de sa trempe. Ainsi fleurent bon certains personnages bien colorés, la bonne soeur qui croit bon de parler anglais pour se donner un genre ou encore le ragoteur de première, patron de bistro qui aime colporter les ragots.

Un singe en hiver est une oeuvre singulière qui vous met de bonne humeur, navigant entre sentiments et comédie, le tout baigné par les lumières enchanteresses d'un noir et blanc qui s'exprime magnifiquement dans toutes les scènes nocturnes qu'il dépeint. Un joli moment

[Scalp]

Fait gaffe c'est en s'enfilant plein de vieux film comme tu le fais qu'on devient aigri.

[osorojo]

Meuhhh non ! Y a du bon partout, de tout temps, mais force est de reconnaître que je découvre beaucoup de belles choses, un héritage qui donne du plaisir en tout cas !

Après, c'est clair qu'un mec comme Audiard, ça manque vraiment :/

[Scalp]

Non mais c'est bien de voir des vieux trucs, ça permet d'éviter de dire que Drive c'est le film de l'année.

[osorojo]

Ouh le vilain

Logan va venir protester

D'ailleurs, en parlant de drive, j'attends driver sous peu, j'ai hate de me le faire celui-ci, depuis que j'ai lu ta critique

[Scalp]

Ah bein tu verras là le film au moins y va au bout de son concept.

[Logan]

Non mais c'est bien de voir des vieux trucs, ça permet d'éviter de dire que Drive c'est le film de l'année.

Ca marche pas ton truc j'en suis la preuve

Bon je pense sincèrement par contre qu'il va se faire chopper à la fin par Shame donc ce sera que le deuxième ou troisiéme.

[Alegas]

UN TÉMOIN DANS LA VILLE | 7/10

Bon petit film noir faisant la part belle au charismatique Lino Ventura, une témoin dans la ville est surtout un petit requiem nocturne hommage aux taxis de nuit parisiens, seuls véritables témoins de ce qui se trame dans la ville de l'amour quand la plupart des gens ont éteint la lumière pour aller dormir.

Le script est épuré au maximum, un homme, l'impitoyable mais hésitant Ventura, se venge du tueur de sa femme en lui rendant la pareil, exécutant un crime qui aurait pu être parfait si un témoin gênant n'était pas apparu de nul part lors de sa fuite. Dès lors, on suit les tiraillements d'un homme que l'on devine honnête ayant sombré dans un univers qui n'est pas le sien, en cause la tristesse éprouvée par la perte de sa femme. Le film est intéressant dans ce traitement d'ailleurs, on ne sent pas vraiment le personnage de Ventura hyper sur de lui, si ce n'est au début lorsque sa vengeance, froide et implacable, est mise à exécution avec une rigueur qui laisse présager un bon moment de préparation. Par contre, lorsqu'il se retrouve au pied du mur, pris de court par les événements, c'est la fébrilité et l'hésitation qui remplace la précision chirurgicale des ses premiers gestes.

Ce qui fait également la force du film, c'est la mise en lumière de ce monde des taxis de nuit parisiens, où règne une ambiance familiale et ou finalement l'humeur est plutôt légère, en parfaite opposition avec la quête mortuaire entreprise par le premier personnage. En plus, filmer des bagnoles la nuit, ça permet de se poser pour réaliser de belles ambiances de lumière où les clairs obscurs se plaisent à jouer avec notre perception des choses. Heureusement que les ambiances sont soignées d'ailleurs, parce que le film souffre un peu d'un ventre mou, pas forcément hyper emballant, entre les séquences motrices de l'histoire.

Un bon petit film noir cependant, conclu par la résonance d'une hache heurtant son réceptacle de bois lors d'une exécution publique, glaciale et radicale, vous laissant le générique pour passer à autre chose.

[Kakemono]

Euh c'est pas Gabin dans celui là mais Ventura?

[osorojo]

Pfff, laisse béton, mes 28 ans me font flipper, j'ai le cervelet qui part en cacahuète
Heureusement que tu suis

[Scalp]

Ouep bien sympa ce Ventura.

[osorojo]

WHERE THE SIDEWALK ENDS (MARK DIXON DETECTIVE, et paf une traduction de haute volée ^^) | 8/10

Sacré bon film noir que ce Mark Dixon détective, mon préféré des trois Preminger que j'ai vus jusqu'à maintenant qui signe ici une oeuvre plastiquement superbe au script habile qui a captivé mon attention. Le film est court, rondement mené, ce qui permet à l'histoire d'être dépourvue de temps mort et de se concentrer sur une intrigue principale intelligente, toute en finesse.

Dana Andrews est remarquable en flic borderline, en proie avec ses démons et ses racines, un peu trop sanguin mais persuadé de faire les bons choix. Malheureusement pour lui, nous sommes dans un film noir, la malchance va s'inviter dans la partie pour nous offrir un film où la justice n'est qu'un fil bien étroit sur lequel Mark Dixon tente de jouer le funambule. Ce qui est vraiment sympa dans le film, c'est que rien n'est malin, ni fait pour nous embrouiller. Tout est limpide, le script est intelligemment linéaire, et fait d'une telle façon qu'on se prend d'affection pour le personnage dès les premières minutes du film, de façon à nous impliquer immédiatement dans le récit, que l'on suit dès lors avec beaucoup d'engouement. Pour ne rien gâcher, les seconds rôles sont vraiment à la hauteur - si l'on excepte le bad guy du film qui manque un peu charisme - à commencer par Karl Malden qui offre une jolie adversité à notre flic torturé ou encore la belle Gene Tierney qui apporte une once bienvenue de douceur dans ces ambiances sombres et peu engageantes.

Ambiances magnifiquement mises en scène d'ailleurs par la réalisation de Preminger d'une part, mais également et surtout par cette photographie géniale qui se joue de la lumière avec beaucoup d'inspiration. Des noirs et blancs bien profonds, des scènes nocturnes splendides, de quoi faire de moi un fan en l'espace de 3/4 plans et servir avec classe un film qui le mérite. Je reste juste en retrait vis à vis de la fin que j'aurais bien souhaité plus noire, là pour le coup je l'ai trouvée un peu hors de propos, mais bon, c'est la loi du cinéma et vu ce que Preminger nous a servi pendant 1h30, on ne va pas faire la fine bouche et se contenter de sa décision !

Belle découverte, un film que je conseille assurément, tout est au rendez-vous pour un bon moment de plaisir et de détente. Il manque un rien pour faire basculer le film au rang de chef d'oeuvre, on se contentera d'une très jolie bobine, suffisante pour combler notre soif d'images et de belles histoires.

[Scalp]

Celui là j'ai prévu de la mater prochainement.