L'Auberge du Printemps aka
The Fate of Lee Khan de King Hu - 1973
Bon, après un
Legend of The Mountain pas terrible, il est clair que King Hu n'a pas réalisé
que des chef d’œuvres...
Ici, exit les extérieurs de toute beauté qui donnaient envie de visiter Taïwan. Le scénario étant basé à 90% sur un huis clos dans l'auberge titre, pas facile de nous en mettre plein les mirettes. Néanmoins King Hu semble s'être creusé la tête pour rendre son film vivant malgré tout.
Le scénario met du temps à se mettre en place. L'intro est assez longue, avec une multitudes de saynètes présentant tous les personnages. C'est souvent drôle et parsemé de quelques scènes d'action. Le mélange est assez réussi, le rythme ne faiblit pas trop alors que l'histoire ne démarre qu'après 45-50 minutes. Pas mal pour un film d'1h40! Les acteurs sont attachants, les rebondissements pas trop prévisibles, ce n'est pas de ce côté que le film pêche.
La caméra est toujours bien placée, on se croirait par moment dans
La Maison des Otages de Willer, où grâce à l'ingéniosité du réalisateur on peut savoir ce qu'il se passe sur deux étages en même temps sans recourir au split-screen. L'utilisation des traveling-séquence rend la première partie plus fluide. On passe d'un perso à l'autre en un clin d’œil et sans perdre une seconde.
Là où le bât blesse, c'est dans les combats. Je peine à croire que le réalisateur de
L'Hirondelle d'Or ait pu filmer des fights aussi bordéliques et surdécoupés! Aucune grâce ne s'en dégage, pourtant sa caméra avait fait des merveilles devant Cheng Pei Pei se battant elle aussi dans une auberge. Les combattants ont l'air patauds, aucun mouvement n'est esthétique. La raison est peut être le cast. A part Angela Mao et Feng Tien, je ne connaissais aucun acteur. Mais même Angela Mao, pourtant douée martialement, semble jouer avec un balai dans cul.
Au delà de la déception visuelle, ça enlève aussi beaucoup du potentiel dramatique des morts au sein des rebelles. Dommage.
6,5/10