Le Cid d'Anthony Mann
Anthony Mann délivre un film épique presque parfait durant 1h30 visuellement le réalisateur soigne encore plus ces plans que dans son autre superproduction la chute de l’empire romain, ici pas d’erreur de casting Charlton Heston porte toute la fougue et la classe nécessaire pour porter sur ces épaules les dilemmes d’un héros de guerre rejeté pour son ouverture noble envers l’ennemi.
Toute la première moitié du film est fascinante, le réalisateur enchaine les morceaux de bravoure efficace d’un duel à l’épée jusqu’à une confrontation en tournoi, Mann a les moyen de reconstruire le faste de cette période moyenâgeuse alors que Sophia Lauren au jeu très théâtral n’aura de cesse d’aimer et haïr son beau chevalier durant les retournements de cette tragédie.
Une histoire d’amour impossible rythmé tambour battant par de bon moment d’actions, le tout dans une reconstitution luxueuse ou les donne tout ce qu’ils ont quitte à en faire trop. Au moment où Heston force le nouveau roi à jurer sur la bible le film bascule toute ambiguïté disparait, Anthony Mann entame un long brodage, le film rentre dans le rang le plus holllywoodien, le couple se reforme, chaque coup bas est annoncé, tout est surligné les méchants devienne très méchant, l’ode au respect mutuel se fait à grand coup d’accolade, le héros se voit même sacralisé.
Après un départ tonitruant toute la seconde partie du métrage déçoit les grande batailles tournent vite à cour surtout tout le siège final longuement préparé pendant plus de 2h, Mann au lieu d’offrir un véritable combat catapulte du pain, les milliers de figurants sont là remplissant le cadre mais ne font que marcher c’est à peine si on a droit à 5 minutes de combat brouillon alors que l’héroïsme de Heston devient limite dégoulinant.
Le souffle tragique annoncé n’arrive finalement pas sur une fin qui s’étire en longueur même si cette vaste production offre de belles images tout le potentiel montré dans son excellente première partie s’efface peu à peu dommage Mann avait là le sujet et les moyens de faire une grande fable qui sera faite des années plus tard par Ridley Scott avec son Kingdom of Heaven.
7.5/10