[alinoé] Mes Critiques en 2011

[Logan]

Magnifique critique pour un des films de l'année n'en déplaise à certains.

[alinoe]

Il me fait vraiment plaisir ce Logan's Approved, surtout pour un film qui me tient autant à coeur que ce X-Men First Class.

[Creeps]

Woutch comment on peut écrire une si longue critique sur un X-Men
Chapeau, je lis pas parce que je l'ai pas encore vu mais vu comment t'y as mis du coeur ça donne envie !

[Milkshake]

Moi aussi je suis sur le cul Ok c'est un divertissement sympa de là à pouvoir en dire autant chapeau faut être inspiré et avoir du courage.

[alinoe]

Bilan octobre 2011

Films vus : 8 dont 7 découvertes.

Moyenne : 5,70

Découvertes :7

- Predators (TV) : 3/10
- L'Apprentie sorcière (TV) : 5,5/10
- Potiche (TV) : 5/10
- Rubber (TV) : 1/10
- Insidious (Blu Ray) : 6/10
- Tintin et le secret de La Licorne (ciné) : 9,5/10
- Fast and Furious 4 (Blu Ray) : 5,5/10

Film revus : 1

- L'Etrange Noël de Mr. Jack (Blu Ray) : 10/10

Coup de coeur du mois

[Alegas]

Y'a une critique du Selick de prévu ?

[alinoe]

Nightmare before Christmas ce sera ma prochaine critique

[Alegas]

[alinoe]

Mon barême de notation :
(Ajouté en page 1 du topic)

0 ou 0,5 : Pour les naufrages du cinéma même pas dignes de la catégorie nanar qui ne réussissent qu’un seul exploit celui de suspendre le cours du temps tant ils paraissent interminables, ennuyeux et sacrilège suprême, même pas drôles. En somme, bienvenu dans le monde du navet où règne le degré zéro du 7ème art.
Exemples : Le Retour des tomates tueuses, Votre majesté

1 ou 1,5 : C’était nul et ennuyeux mais il y avait une bonne intention ou une volonté d’originalité / Je n’ai pas compris l’intérêt de ce film / films qui font l’apologie de la violence gratuite / Y avait-il un réalisateur, un scénariste et des acteurs à bord de cette galère ? / Torture cérébrale, visuelle, psychédélique ou contemplative
Exemples : Rubber, The Fountain

2 ou 2,5 : Pareil que précédemment mais le film à la chance d’avoir un acteur que j’apprécie au générique ou une bonne scène qui lui vaut un +1.
Exemple : Lucky Luke

3 ou 3,5 : nanar pas drôle et sans saveur / mauvais film avec tout de même une belle prestation d’acteur ou sauver par quelques scènes , un climax / Films qui se plantent lamentablement malgré leur budget conséquent et qui me donnent l’impression de se foutre du public / Comédie potache style Apatow et humour au 36ème degré du bon goût / Films qui auraient eu un 1 ou un 2 s’ils n’avaient pas la chance d’appartenir à un de mes genres de prédilection (Fantastique, Fantasy, Animation)
Exemples : Légion, Fright Night (2011), Numéro Quatre, From Paris with love, Predators

4 ou 4,5 : Films dont le titre commence par Twilight / Navets hilarants / Films ratés de super-héros, de vampires, de Fantasy / Mauvais films sympathiques / J’ai lutté contre l’ennui et la somnolence et pourtant il parait que c’est un bon film / Drames Dardenniens et mélos au pathos exacerbé
Exemples : Donjons et dragons, Daybreakers, Green Lantern, The Killer Inside Me

5 ou 5,5 : Films divertissants mais pas inoubliables / Films ratés avec un côté bourrin et décomplexés / Les bons films qui me laissent de marbre parce que je n’aime pas le sujet / Films dont j’attendais trop et qui m’ont forcément déçus / Comédies potaches qui m’ont fait sourire / Films sauvés par leurs interprètes, leur esthétique / mes plaisirs coupables et assumés parmi les navets
Exemples : Very Bad Cops / Le Grand Alibi / The Prodigies / Conan (2011) / Fast and Furious 4 / Percy Jackson / L’Apprenti sorcier

6 ou 6,5 : J’ai bien aimé même s’il y a pas mal de défauts / Mauvais films d’animation Pixar ou Disney / Chefs-d’œuvre dont le sujet m’indiffère, m’ennui, auxquels je n’adhère pas ou qui m’ont déçu / / Les films médiocres qui disposent d’un immense capital sympathie en raison de l’effet nostalgie ou de leur genre
Exemples : Prince of Persia, Insidious, Tree of Life, Fight Club, Invictus, L’Imaginarium du docteur Parnassus

7 ou 7,5 : Bons films avec quelques défauts / Films moyens avec Robert Downey Jr. ou Johnny Depp (en mode gothique ou pirate) + 2 points / Action +++ pour le fun et le plaisir
Exemples : Le Soleil rouge, Sherlock Holmes, Cent mille dollars au soleil, Cars 2, Expendables

8 ou 8,5 : Très bons films / coups de cœur / Bouffées de nostalgie / Nanars adorés
Exemples : Le 13ème guerrier, Last Action Hero, Flash Gordon, Jurassic Park, Dark City

9 ou 9,5 : Immenses coups de cœur / Sagas d’enfance intouchables / Chefs-d’œuvre avec un très léger bémol (parce qu’on ne peut pas toujours mettre 10).
Exemples : X-Men : le commencement, Inception, Alien, Predator, True Grit, Le Grand sommeil, Laura

10 : Chefs-d’œuvre et puis c’est tout
Exemple : La Communauté de l’anneau, Les Aventuriers de l’arche perdue, L’Empire contre-attaque, Le Bon, la brute et le truand, Seven Swords, Blade Runner

[Heatmann]

bien complet et détaillé , nickel j aime bien lire comment chacun visualise ces note et le pourquoi

[Killbush]

Félicitations pour ta critique d' X-Men que j'avais complétement zappé, c'est du sacré boulot et je suis en tout point d'accord avec toi

[Heatmann]

Pas moi

par contre j'attend de pied ferme ta critique de captain american , 1 : parcque j aime vraiment bien lire tes critique alinoe , c est pas pompeux ni generaliste, bien au millieu, comme il faut
2 - j ai bcp aimer le film et vue ton avis ( 9/10 ) j aimerai lire ton coup de coeur
3 tu met de super screen

[Creeps]

Ton barème rappelle une note inacceptable, à part ça il est bien

[alinoe]

Pour toi la note inacceptable ce sera Fight Club et pour d'autres ce sera Tree of Life
La seule différence, celle de Fight Club pourrait évoluer à la hausse, tandis que pour Tree of Life, le film me passe tellement au-dessus, que c'est impossible.

[Dunandan]

L'Etrange Noël de Mr. Jack

Réalisé par Henry Selick Direction artistique, scénario... Tim Burton Composition et interprétation Danny Elfman avec Chris Sarandon, Patrick Stewart, Ken Page, Catherine O'Hara, Paul Reubens Conte macabre et féérique, USA, 1h36- 1993

10/10

"C'était il y a longtemps,
bien plus qu'il n'y parait, au coeur d'un univers dont les enfants rêvaient
et un jour arriva cette étrange aventure dans le monde des fêtes présentes et futures.
Vous êtes vous demandé d'où provenait les fêtes? Non?
Alors suivez moi voici l'entrée secrète..."

Nightmare Before Christmas est Mon classique d’Halloween et de Noël, un joyau de l’animation image par image que je visionne immanquablement chaque année entre ces deux fêtes. Un véritable OVNI au cœur de la production Disney (Touchstone), conjugaison du talent d’Henry Selick, de Tim Burton et de Danny Elfman.

Un voyage fascinant dans l’imaginaire de Tim Burton, peuplé de monstres et de parias incompris qui déambulent au cœur de perspectives farfelues, où dominent les angles, les obliques et les spirales de bicoques biscornues, de chemin sinueux, de paysages tortueux et d’escaliers insolites. Certaines scènes sont indéniablement influencées par l’expressionisme torturé d’Edvard Munch.

L’étrange Noël de Mr. Jack est surtout un vibrant hommage au serial des années 30 et au cinéma de la Hammer avec son savant fou et sa poupée de chiffon couturée, ses vampires, ses musiciens zombies, ses goules, ses gobelins, son loup-garou, sa marâtre, ses sales garnements, son chien fantôme, son épouvantail, son maire skyzophrène… Une galerie de Freaks, tout à la fois inquiétants, fantasques, excentriques, grinçants, drôles, mélancoliques et attachants. Des personnages doubles et ambigus, à l’image de Jack, extravagant et dépressif, terrifiant et amusant, cruel et héroïque. Jack et Sally l’expression même du romantisme gothique.

A noter, également le savoureux clin d’œil au film de science-fiction des années 50-60, tant dans les décors de la ville (poste et voitures de police…), dans la paranoïa qui s’empare des habitants la nuit de Noël (sirènes d’alarme, chasses à l’usurpateur, canons…) que dans la présence de cet extra-terrestre cyclope, une créature typique des séries B du genre.

Oogie Boogie, répugnant cancrelat grouillant d’insectes, crooner à ses heures, nous entraîne dans son antre, véritable parodie de Las Vegas. Là, comme dans la ville du jeu et du vice, le destin de chacun se joue au gré du hasard. La roue tourne, les bandits manchots dégainent, les dés sont jetés sous les sunlights des projecteurs, dansent dans une sarabande macabre des squelettes et des masques vaudous.

Un petit mot du maire d’Halloween Town, un personnage à ce point indécis qu’il possède un double visage. Apparemment la personnification idéale de l’homme politique selon Tim Burton.

Tim Burton s’amuse à transgresser les codes de la Fête de Noël proposant quelques scènes truculentes d’enfants poursuivis par leurs jouets, de charmante grand-mère luttant contre une couronne de l’avent ou de sapin bouloté par un serpent. Si l’esprit de Noël flotte encore dans le village du Père Noël, il se résume pour les enfants et leurs parents à une distribution de cadeaux. Si les cadeaux ne sont pas ceux espérés ou bien trop étranges, alors la fête est gâchée, à l’image de ces habitants qui barricadent fenêtres et cheminées. Ce n’est plus le geste et l’intention qui comptent, mais bien le prix de l’objet. Derrière le conte macabre et coloré, pointe une réflexion amère sur la représentation de Noël aujourd’hui.

Si le scénario est nimbé des rêves et cauchemars de Tim Burton, de son goût affirmé pour l’étrange, la solitude et la différence, pour les rimes, les serpents rayés, les parapluies, les chats noirs ou les arbres tordus… la réalisation doit tout au génie de Selick, maitre d’œuvre de la « stop-motion » qui sut insuffler vie à ces marionnettes schématiques de pâtes à modeler. Une prouesse technique, presque aussi ancienne que le cinéma qui n’a pas pris une ride et qui est encore magnifiée par la HD. Un travail de titans pour façonner chaque expression des visages (colère, surprise, tristesse, malice…) dont le rendu à l’écran est époustouflant. Selick et son équipe sont de véritables magiciens qui parviennent à nous émouvoir, à nous émerveiller et à nous faire rire avec quelques tiges, de la mousse, du latex et de la pâte. Il faut réellement du talent pour apporter une mise en scène si dynamique avec de tels matériaux. Pour une fois l’expression, magie du cinéma associée à ce film, n’est véritablement pas galvaudée. La stop-motion est un art et l’Etrange Noël de Mr. Jack en témoigne.

Réussite artistique, réussite technique, mais aussi réussite musicale. Car l’Etrange Noël de Mr. Jack est un conte musical aux mélodies envoutantes parfois enjouées, parfois mélancoliques, mélange subtil de ballades, de jazz et de blues. Les Complaintes de Sally et de Jack nous émeuvent et parent le film d’un souffle romantique. Chaque composition est un poème chanté. Danny Elfman nous offre une magistrale bande originale qui nous donne par ailleurs l’occasion d’écouter le maitre lui-même, ainsi que d’excellents artistes, tels que Ken Page (Old Deuteronomi dans Cats).

Trois artistes pour une œuvre intemporelle, dont la paternité est bien trop souvent, injustement attribuée uniquement à Tim Burton au détriment des deux autres. C’est pourtant, la symbiose entre ces trois talents qui a fait de L’Etrange Noël de Mr. Jack, un conte musical horrifique et féérique, macabre et poétique, joyeux et mélancolique qui navigue merveilleusement entre la noirceur d’Halloween et la magie de Noël.