District 9Synopsis : Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre...Ces visiteurs d'au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire...Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n'a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d'énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l'ADN extraterrestre. La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s'occuper de leur transfert. L'un de ces agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus extraterrestre qui se met à modifier son ADN. Wikus est à présent l'homme le plus recherché de la planète, celui qui vaut plus qu'une fortune : il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie alien.Repoussé, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu'un seul endroit où se cacher : le District 9...
Critique :Je ne sais pas pourquoi mais j'avais un a priori sur ce film, je ne voulais pas le voir, mais on m'a tellement dit que çà valait le coup d'oeil....
Le jeune réalisateur Neill Blomkamp a de l'or dans les mains avec un film assez unique qui reprend quelques éléments déjà vu dans d'autres films de SF mais il sait admirablement les mélanger pour donne une histoire tout à fait cohérente et crédible.
Sharlto Copley est l'acteur principal avec le "héros" qui a un nom imprononçable Wikus van der Merwe qui au début incarne vraiment le fonctionnaire débile qui obéit aux ordres , qui chérit sa petite femme qu'il vénère par dessus tout. Un look à la Elie Semoun avec raie sur le coté et cheveux gras. C'est plutôt l'anti-héros par excellence.
Puis, lors de ses investigations de terrain auprès des aliens, il est contaminé par un fluide extra terrestre et devient un être mutant. La thème de la contamination a déjà été vu 20.000 fois et est encore traitée ici, avec la métamorphose dans le style de "la mouche" de Wikus qui va devenir un alien petit à petit.
Le voilà mi homme, mi"crevette" et il ne sait plus dans quel camp se situer. Les hommes essayent de faire des expérimentations sur lui et de s'en débarrasser, il se tourne alors vers les aliens qui sont des bêtes sanguinaires ultra violentes chez qui il trouve refuge.
L'anti-héros antipathique devient alors un homme traqué et fuit de tous, et fait preuve de courage aux cotés des aliens qui ont souhaiter le suivre.
Est-ce le fluide alien qui l'a transformé en héros ou y avait-il un héros caché au plus profond de Wikus sans qu'il l'ai jamais su ?
Devenu mutant, Wikus se range du coté des aliens et réalise que les actes cruels des humains envers les crevettes.
L'acteur Sharlto Copley réalise une belle performance avec une mutation en alien héroique tout à fait crédible, ce qui lui ouvre les portes d'Hollywood. Acteur vraiment sympa au demeurant dans la vraie vie qui garde la tete sur les épaules et est loin d'avoir chopé la grosse tête.
Un rôle assez physique et qui n'a pas du être simple à interpréter car jouer avec des aliens qui ne sont qu'effets spéciaux nécessite pas mal d'imagination.
En revanche, je n'ai retenu aucun charisme particulier des personnages annexes, dommage !
Le réal prend le parti du docu réalité avec des plans pris en hélicoptère de Tv et avec commentaires de journalistes qui décrivent en live ce qui se passe, inter coupés de plan type caméra à l'épaule au cœur de l'action , en immersion totale.
Le réalisateur choisit de diviser son récit en 2 parties avec la présentation de la situation à johannesburg puis il se polarise sur l'histoire de Wikus et sa destinée tragique.
Tout d'abord, on réalise que l'Afrique du Sud n'a pas été choisie au hasard ainsi que le vaisseau mère à la "V".
Et oui, la série "V" s'est fortement inspiré du thème du nazisme avec les envahisseurs serpents, ici Disctrict 9 présente des baraquements et tentes derrière des barbelés qui sont de vrais camps de concentration pour "crevettes". Ambiance, ambiance avec les étrangers qui sont ainsi parqués comme des animaux dans des ghettos. Et que se passe -til dans les ghettos en général, pauvreté extrême, survie à tout prix, d'où un développement de trafic en tous genre, délinquance et violence.
Ici, on assiste aussi au sadisme des hommes du MNU qui pratiquent des expériences sur les crevettes en secret le plus naturellement du monde, non sans rappeler la secondaire mondiale.
Ensuite, l'Afrique du Sud, tout un symbole...
et oui, le berceau de apartheid, de la ségrégation. Le film montre à plusieurs reprises des panneaux "interdits aux aliens" permettant de séparer les races comme dans les années 40-50 où les noirs et les blancs ne devaient pas se mélanger.
Ce film essaye de mettre en avant que l'Histoire peut se répéter encore et toujours, après avoir écarté les noirs pendant des années et les traiter comme des sous races, c'est au tour des nouveaux arrivants aliens.
Le film a donc comme thème sous jasent le racisme, la peur de l'autre.
Witus est bien un Homme mais il a une différence et par ce fait, il est rejeté par la société. Et ce n'est pas une question de couleur de peau cette fois-ci.
Witus qui était un homme simple et respectable devient en quelques heures l'ennemi juré numéro 1 et est mis à l'écart.
On reprend aussi un thème cher à X-files celui de la conspiration avec le MNU qui brouille les pistes et donnent de fausses accusations contre Witus pour mieux l'attraper, avec les forces militaires à leurs cotés bien sur.
La seconde partie du film va donc se focaliser sur l'histoire du héros Wikus qui passe d'un homme du gouvernement qui obéit aux ordres à un rebelle alien qui fera tout pour survivre et aider les "nouveaux" siens à rentrer chez eux.
Le film est assez violent et assez sanguinolent, il y a plusieurs scènes pas très belles à voir.
En général, les scènes violentes de films de SF sont dans la pénombre ou suggérées, mais ici, je peux vous dire qu'on voit tous les détails en plein jour : bras arrachés écrasés, corps explosés et torturés. Beaucoup de gore et violence gratuite pour les amateurs !
La violence est omni présente à la fois du coté alien et du coté homme.
Les hommes l'utilisent de façon cruelle et gratuite pour défendre leur territoire, les aliens l'utilisent la plupart du temps pour survivre ou se défendre.
Au départ, on est assez perturbé par l'aspect inattendu des "crevettes" (je déteste ce terme qui dé crédibilisent le coté méchant et alien des bestioles).
Ces fameuses crevettes ont un aspect étranger, très élancés, yeux globuleux très agiles, très forts et puissants, avec des tentacules qui pendouillent un peu partout.
Au départ, on peut les prendre pour des simples monstres venus d'ailleurs, mais en fait ils sont loin d'être bête et ne sont violents que par survie et nécessité.
Les effets d'animation des aliens sont bluffant avec des mouvements fluides, des jeux de lumières et de reflets, un sacré travail ! Même si pour moi, ces bestioles me dérangent, je ne sais pas pourquoi !
Elles ont un coté repoussant et un regard attendrissant.
Bref, on se rend compte que les aliens vivent comme dans les favellas avec presque rien, ils doivent forcement faire de la récup', vivre parmi les déchets et trafiquer avec les hommes qui osent les côtoyer.
Les locaux trafiquants sont de pures caricatures (Cf Blood diamond, Lord of war) avec cicatrices sur la tronche et machettes à la main...mais malheureusement çà existe encore !
Enfin, vu le nombre d'aliens dans les camps, une petite rébellion et on aurait eu un combat à la Braveheart ou LOTR et çà aurait été une belle bataille.
Le réalisateur évoque aussi Wikus et son histoire d'amour avec sa femme qui parait être forte mais qui n'est pas exploitée jusqu'au bout donc assez inutile au final, c'est plutôt l'attachement à l'alien Christopher que l'on retient. Le coté sentimental du film est assez maladroit, on pourra juste s'émouvoir 3 secondes quand la crevette découvre qu'un de ses congénères sert de cobaye.
Le film est globalement bien fichu sans temps mort avec beaucoup d'action et de violence tout en suivant l'histoire sous-jacente de Wikus souffre en silence perdu entre 2 mondes et obligé de choisir et se réfugier quelque part.
Le coté moralisateur et le thème du racisme traité au début est assez vite balayé. Pourquoi Wikus est resté dans l'ombre pour se cacher alors qu'il pouvait enrôler des milliers de crevettes avec de bons arguments de révolte et décimer ses ennemis en 5 minutes ?
Il y a quelques invraisemblances et trucs faciles, mais il faut se laisser bercer par l'histoire.
Les militaires dézinguent les crevettes sans se poser de question, et ils commencent à se poser des questions quand il faut tuer le fameux Christopher, et commencent à faire dans le sentimental...
Wikus qui devient ami avec le 1er alien venu est peu crédible, surtout qu'il a fait des misères à cet alien.
L'armée qui fait des expériences secrètes sur les extraterrestres, c'est du vu et revu. (allo Jacques Pradel , j'écoute !)
Quelques scènes ridicules avec des aliens humanisés façon Gremlins qui donnent un coté amusant mais était-ce volontaire ou pas ? Christopher l'alien crevette çà fait vraiment pitié, quoi !
ensuite, homme et aliens ne parlent pas la même langue mais ils se comprennent. Ok, bah ils peuvent choisir de parler la même langue alors dans une conversation, c'est trop bizarre !
Copley assure énormément dans ce rôle avec un fin bouleversante mais assez attendue et nous fait envisager la suite avec District 10.
Un bon divertissement bourrain pour amateur de violence et gore, science fiction mais c'est quand même du déjà vu remixé intelligemment, avec de nombreux clins d'oeil.