Un Homme est Passé John Sturges - 1954
Considéré comme un des meilleurs film de Sturges, j'en sort très déçu, alors si le propos pour l'époque reste audacieux, le racisme anti-japonais dans un petit bled rural est plutôt pertinent malheureusement c'est quand même pas super bien raconté.
On suit donc Spencer Tracy ( un gars qui ressemble à Jean Pierre Raffarin ), un étranger qui débarque dans une petite ville ( presque fantôme, 10 habitants dont 1 seule femme et pas de gosse, le train s'arrête dans cette ville pour la première fois depuis 4 ans ) sous la coupe du gars le plus riche du bled, du coup la lâcheté collective est un sport national ( tout ça c'est le coté western, d'ailleurs y aurait pas de voiture dans le film ce serait un western à 100% tant tout dans cette ville rappelle le vieux Ouest ) et qui va chercher un japonais ( pourquoi ? pour qui ? on le saura plus tard mais malheureusement c'est des enjeux assez mal traité, rapidement on s'en fout, le seul truc bien c'est que avant même qu'il ne pose des questions il est déjà assimilé à un ennemi par toute la population ), l'action se déroule sur une longue journée ( comme le titre original l'indique ) et on voit donc Tracy qui subit les primades des rednecks du coin, franchement y a tout pour faire un bon film malheureusement ça décolle jamais ( y se passe pas grand chose mais heureusement ça dépasse pas 1h20 ), le film mise beaucoup trop sur l'attente et la tension mais c'est raté on ne croit pas a ce huis clos, à cette atmosphère avec une paranoïa ambiante et une violence latente qui n'explosera qu'a la fin.
Et puis pour moi y a une énorme erreur de casting quand en bad guy on a des gars comme Robert Ryan, Ernest Borgnine et Lee Marvin on peut pas foutre en héros un vieux gars 2 de tension comme Spencer Tracy alors dans un film comme
Chien de Paille ( dont on peut faire un parallèle avec ) Dustin Hoffman et son physique de gringalet ça passe car le personnage est comme ça et on peut croire à sa transformation en bête sauvage mais là Tracy c'est censé être un gars un peu badass mais bon le vieux il a 2 de tension et il est manchot donc on ne croit jamais à son personnage, alors j'ai rien contre l'acteur il est ptet bon ailleurs mais là il est pas à sa place on a du mal à croire qu'il peut faire peur à Ryan et sa bande, on a du mal à croire qu'il fout une branlée à Borgnine car en plus d'être vieux le gars il est manchot mais il se bat comme Steven Seagal, pas une seule seconde j'y crois.
Si sur l'utilisation du scope le film est inattaquable ( grâce à des décors naturel vraiment beau ) il n'en n'est pas de même pour les séquences de tension où Sturges peine vraiment à créer l'atmosphère tendu et angoissante qu'il devrait ( le seule passage un tant soit peu tendu c'est lorsque la nuit tombe et Lee Marvin attend colt à la ceinture ), les excès de violence n'ont pas la porté qu'il devrait avoir ( une femme se fait quand même abattre au shotgun et on s'en fout ) et Sturges peine même à mettre en scène correctement ses séquences de dialogues, aucune intensité ne se dégage des séquences, c'est bien dommage.
Le casting est donc génial, saut Spencey Tracy tout simplement pas à sa place en homme peu expressif et peu bavard ( Steven je vous dis ), Robert Ryan, Lee Marvin et Ernest Borgnine en enculé de service ça le fait carrément et on sent bien que les 3 acteurs prennent plaisir à jouer les ordures et ils n'ont aucun mal a éclipser le pauvre Tracy ( bon car contre tout les personnage sont sous écrit ), dans les seconds rôles on a aussi ce bon vieux Walter Brennan qui n'est jamais mauvais.
Comme souvent dans ce genre de film la BO en fait beaucoup trop et est beaucoup trop présente.
Loin d'être parmi les meilleurs film de Sturges, le film se révèle finalement très quelconque et surtout plombé par le vieux monsieur qui essaye de nous faire croire qu'il est Steven Seagal.
5/10