Polisse de Maïwenn
(2011)
Réaction mitigée envers ce que le buzz cannois nous vendait comme le grand film français de l'année. Bien entendu, j'en doutais fort, ayant vu l'horrible
Bal des Actrices de la même Maïwenn qui n'est autre que l'une des plus infâmes purges que j'ai pu voir de ma vie. Je ne partais donc clairement avec un très bon a priori et j'ai donc été plutôt surpris devant
Polisse, film qui sur la forme est clairement à vomir mais qui se rattrape par l'évocation d'un sujet sensible et par quelques qualités. Commençons donc par celles-ci, elles sont peu nombreuses mais ne sont tout de même pas négligeables : Joey Starr, malgré l’ambiguïté de son rôle, laisse une bonne impression au contraire de ses partenaires, certaines scènes se révèlent assez poignantes, notamment la séparation entre un fils et sa mère que l'on refuse d’accueillir au sein d'un refuge pour sans-abris. Le film est d'ailleurs intéressant dans le sens où il se refuse à rester dans le drame ou la comédie et alterne donc entre les deux certes de façon plus ou moins convaincante, mais d'une façon qui marche tout de même. Mais
Polisse c'est aussi de très très nombreux défauts, à commencer par une mise en scène qui est tout simplement le degré zéro de la réalisation. Sur un pseudo hommage à la Nouvelle Vague (
Le Mépris de Godard est ouvertement cité) qui donne une raison à Maïwenn de ne rien faire (en gros on pose sa caméra, on la bouge un peu pour faire vrai et c'est tout), Polisse se trouve le cul entre deux chaises, ne sachant s'il doit rester une fiction ou s'il se doit d'être un documentaire. Et si Maïwenn ne sait rien faire de sa caméra, il en est de même pour ses acteurs qui, hormis Joey Starr, sont des calamités ambulantes. Tout ou presque sonne faux et certaines séquences en deviennent ridicules (le suicide de l'un des personnages, la scène du centre commercial, etc...). Sans être la purge que l'on pouvait craindre,
Polisse est clairement un film imparfait malgré des intentions scénaristiques louables, hélas le non-talent de Maïwenn aura raison de la qualité générale du métrage. Et le pire dans tout ça, c'est qu'avec un prix international et un succès public, on a pas finit d'entendre parler du point noir du cinéma français.
NOTE : 2/10