L'impasseSynopsis : En 1975, à New York, Carlito Brigante, un ancien trafiquant de drogue, est libéré de prison grâce à David Kleinfeld, son avocat, qui a découvert plusieurs vices de forme dans la manière dont le procureur Bill Norwalk avait instruit le procès. Carlito est bien décidé à rentrer dans le droit chemin et, dès qu'il aura économisé assez d'argent, il compte se retirer aux Bahamas pour s'assurer une retraite paisible avec Gail, sa compagne danseuse dans une boîte de strip-tease. Mais le destin en décidera autrement.
Critique:Un petit chef d'oeuvre du cinéma.
Al pacino / Carlito Brigante.
Un ex-mafieux qui sort de taule en quête de rédemption, qui souhaite s'engager dans une nouvelle vie sans embrouille et couper les ponts avec son ex-vie, mais ceci sera de très courte durée.
Pacino est excellent et assure avec sobriété et arrive à faire passer ses émotions de façon brillante.
Il veut s'en sortir mais comme il le dit ce sont les embrouilles qui lui tombent dessus sans qu'il les cherche.
Un escroc au grand cœur et sensible sous la carapace d'un mafieux de haut vol qui malgré tous ses efforts pour s'en sortir se fera rattraper par son passé.
Un homme ténébreux blessé qui veut faire table rase du passé mais il débarque dans un nouveau monde car il a été coupé du monde après 5 ans de taule.
Bizarrement, on ne connait pas grand chose du passé de Carlito à part quelques allusions et quelques grandes lignes, mais le réalisateur a choisi de ne pas s'y attarder et de se concentrer sur la partie péremptoire et d'homme neuf.
Il a beau rêver de changements il garde les réflexes d'antant, il reste très nerveux et parano, il n'arrive pas à vraiment se lâcher sauf dans les bras de Gail.
On est obligé de repenser à Scarface , mais en fait Carlito n'est pas calqué sur Tony Montana car Carlito est sensible et assez sobre mais Tony est plutôt expansif et excessif.
Sean Penn / Kleinfeld
Un personnage important que cet avocat Kleinfeld qui est la pourriture personnifiée.
Un Sean Penn méconnaissable qui est caricaturé comme un avocat Juif avide de pouvoir, d'argent et de filles faciles. Un homme aux dents longues qui est prêt à tout pour arriver à ses fins et même au pire.
Empli de lâcheté, il est prêt à livrer ses meilleurs amis pour s'en sortir.
Détestable, sniffant à tout va, il ne peut pas attirer la sympathie.
Sean Penn assure sans en faire trop.
Penelope Ann Miller / Gail
C'est l'amoureuse de Carlito.
Une bien belle danseuse à la plastique irréprochable, qui elle aussi est sur le même longueur d'ondes que Carlito et rêve d'une vie meilleure, se sortir de la galère des danses des boites de strip et aller vivre loin de New York avec son chéri et vivre simplement.
Gail représente pour Carlito son avenir mais c'est aussi un lien avec sa vie d'avant.
Quant aux roles secondaires, des acteurs de talent pour entourer Pacino.
Viggo Mortensen qui fait une apparition et est assez méconnaissable qui incarne une pourriture aussi qui essaye d'arnaquer Carlito.
John Leguizamo est Benny Blanco, un jeune mafieux ambitieux est une vraie caricature bling-bling. J'adore cet acteur.
Luis Guzman (Pachanga), qui a la gueule de l'emploi et qu'on a tous vu 10.000 fois en bad boy.
La force du film est la réalisation De Palmesque qui est top, très classieuse.
Un monde urbain plein de trafics en tous genre dans lequel Carlito ne peut se dépêtrer contrastant avec le monde de Gail qui l'envoute, le fait rêver.
L'ambiance 70's est bien recrée par ses costumes , l'ambiance disco et boites de nuit, et sa très belle bande originale.
Le dénouement est révélé dès le début (en noir et blanc), et pourtant le spectateur a tendance à l'oublier et à se plonger dans la suite de l'histoire.
Une réalisation maitrisée avec une photo travaillée jouant sur la lumière, les regards, les reflets, les seconds plans.
Le moment fort du film est la poursuite de 30 minutes qui est maitrisée admirablement avec de magnifiques plan séquence et une belle référence aux incorruptibles dans la fameuse gare, avec des plans où la caméra est derrière Carlito immergeant le spectateur à ses cotés dans cette chasse à l'homme, et lui permet d'avoir le même champ de vision.
Les plans originaux et esthétiques, plus ou moins tournoyants d'une belle fluidité.
Un film rythmé mélancolique sans temps mort.
Une fin bouleversante et déchirante où Carlito sort lentement de son corps et réalise beaucoup de choses : la trahison, un nouvel avenir serein pour Gail...mais un destin brisé pour lui.
la voix off sur cette séquence montre que l'esprit de Carlito part doucement de son corps mais qu'il est pleinement conscient.
Un film basé sur le thème de la mafia mais qui est moins caricatural et plus subtil que "le parrain" et "casino", même si la tension des clans et des menaces pèsent sur les épaules de Carlito.
La morale du film c'est que quand on entre dans la mafia, on y reste jusqu'à la mort, personne n'arrive à s'en sortir.
Le générique est plein d'optimisme avec Gail enfin libre de vivre ses rêves mais çà sera sans son Carlito.
Difficile de trouver des défauts à ce film qui évoque le destin brisé d'un homme qui rêvait d'oublier son passé. C'est quand même une honte d'avoir osé sortir une suite à ce film (que je n'ai pas vu évidement)