[Scalp] Mes Critiques en 2011

[Scalp]

7/10

Un Maledetto Imbroglio de Pietro Germi - 1959

Dans un passé très lointain, l'Italie livrait de bons films.
Un vrai bon petit polar noir à l'américaine avec une grosse touche de social ( avec des petites touches d'humour en plus, via toute une galerie de second rôle bien sympathique où tout le monde à droit à sa petite scène ou sa petite réplique, d'ailleurs malgré le grand nombre de personnages on est jamais perdu car ceux là sont vraiment très bien caractérisés et on identifie tout le monde facilement ). On a une enquête whodunit très classique ( une femme est assassinée dans un immeuble une semaine après un vol, le nombre de suspect se limite rapidement à 2 personnes malgré des mobiles évidents ( les indémodables sexe et argent ) les preuves manquent et les 2 ont vraiment des tronches de coupables idéals, de plus c'est des personnages plein de vice facilement détestable.
Bon c'est ptet un poil trop long ( ça s'éternise un peu par moment, le jeu de piste va trop loin ) mais c'est quand même efficace ( enfin l'identité du coupable est quand même assez facilement trouvable malgré les nombreuses fausses pistes ) avec une enquête très minutieuse intéressante à suivre, chaque nouvelle piste menant à une nouvelle impasse, par contre je regrette comment l'enquête est résolue via un indice un peu limite et facile ( je trouve ça mal amené ça fait un peu trop bon comment on va faire deviner la vérité au flic, trouvons une idée pas trop conne, bein là elle est un peu conne quand même ) c'est dommage car tout le coté laborieux de l'enquête est bien foutu ( les enquêteurs ne négligent aucune piste et leur enquête les mènent dans les bidonvilles ) mais la résolution est pas géniale.
Le film est aussi un portrait de cette bourgeoisie d'Italie d'après guerre pas très glorieuse entre détournement de mineur, chantage sexuel, adultère, dénonciation, prostitution masculine, enfin que des réjouissance quoi, on se croirait dans le Nord Pas de Calais.
La dernier plan du film avec Germi remettant ses lunettes est vraiment symbolique, avec un personnage qui ne peut rien faire pour aider une jeune femme plein de désespoir, dont le seul tort est d'avoir voulu sortir de sa condition sociale, ce dernier plan délaisse le cynisme qui plane tout au long du film et on est en pleine fatalité.
Le film fait pas mal pensé à du Maigret version Gabin ( le rapprochement avec Simenon est assez évident ).

Techniquement c'est plutôt correct, le film commence vraiment bien avec un bon petit travelling arrière et la suite du film est sans fausse note mais c'est pas de la grande réal ( pour comparer avec des réals de l'époque c'est clairement pas du Clouzot ), bon on regrettera peut être seulement que Germi ne joue pas plus avec les nuances du N/B, mais le cadre Romain a un charme certain.
La photographie est vraiment belle, on est devant un N/B vraiment léché même si il est pas toujours mis en valeur.

Pietro Germi en plus de réaliser et aussi l'acteur principal du film et là c'est une énorme découverte, c'est un putain d'acteur le gars, il a une présence de fou, un charisme et une sacrée prestance, de plus son personnage d'inspecteur malin et désabusé qui arrive toujours à ses fins est vraiment excellent ( et sort tout droit d'un film noir us, c'est un peu un rôle à la Widmark ou à la Sterling Hayden ) et quand il s'énerve c'est génial ( la double paire de claque c'est un grand moment ) et pis son petit look fait son effet ( cigare au bec, grosse lunette et chapeau c'est bien classe ), le reste du casting pour ma part à part la toujours somptueuse Claudia Cardinale parfaite en fille du peuple c'est des inconnus total, mais tout le monde est vraiment bon.
Bon polar dans l'ensemble mais la réalisation n'élève pas le film au statut de très bon film.

7/10[/center]

[Scalp]

Bilan Octobre

56 Films Vu, Moyenne : 5,74

US : 36
France : 10
Italie : 3
UK : 1
Brésil : 1
Norvège : 1
Australie : 1
HK : 3

Film du Mois



Purge du Mois



Beauté du Mois

[Cenatra]

Septembre ?

[Scalp]

La Légion Saute sur Kolwezi Raoul Coutard - 1979

Tiré de l'opération de Kowelzi, le film a être autre chose qu'un documentaire, la réalisation étant très molle et la construction de l'histoire collant au fait réel et donc sans personnage principal, on peine a vraiment s'intéresser au sort des personnages, les évènements nous sont conté de manière très sommaire et c'est pas captivant ( tout les ordres et contre ordre de l'état major c'est bien nase ) on dirait carrément du docu fiction avec une succession de petite scènette.
Dans l'esprit on pense au pas génial Hotel Rwanda mais heureusement c'est bien moins chiant et bien moins pathos ( car ici ça bute du civil sans pitié quand même et on en fait pas des tonnes ).

Sur la forme c'est vraiment ultra pauvre, y a pas grand chose à retenir, quand la légion saute enfin ( dans la dernière demi heure ) on se dit cool on va avoir de la bonne scène de guerilla et bein non c'est nase, cheap et filmé le plus platement du monde ( un peu à la Nolan quoi ).

Le casting est pas top, Bruno Cremer habituellement si bon est ici plus que limite, on sauvera Pierre Vanek et Giuliano Gemma ( et dire que je l'aimais vraiment pas dans ses premiers western, dès qu'il tombe son habit de cowboy il est bien meilleur, c'était déjà de loin le meilleur acteur de Ténèbres d'Argento), Genma est de loin le seul bon personnage du film, c'est le seul où y a un minimum d'écriture.
D'un point de vu informatif, le film est intéressant si comme moi on ne connaissait rien de cette histoire mais d'un point de vue technique et narratif c'est trop pauvre pour être intéressant.

3,5/10

[John Lawrence]

Ah tiens, je viens de capter grâce à cette critique que j' ai toujours fait un amalgame entre ce film et La 317e Section...En fait il s' agit de deux films bien distincts

[Scalp]

La 317ème Section c'est un bon film, pas Kolwezi.

[John Lawrence]

Mes souvenirs sont confus, çà doit bien faire deux décennies que je n' ai revu ni l' un ni l' autre. Mais quand je regarde ma wishlist, La 317e y est, pas Kolwesi. Jle prendrais quand même bien si jle trouve à (très) bon compte.

[Rotwang]

J'ai revu Kolwezi le mois dernier et je rejoins totalement l'avis de Scalp. La mise en scène est d'une platitude incroyable et les acteurs mauvais. Mais on évite à peu près le discours colonialiste et paternaliste c'est déjà ça.
Gemma est certes charismatique mais il n'a que deux ou trois scènes pour exister et essentiellement pour justifier une certaine empathie à la fin du film.

[Alegas]

Autopsie d'un Meurtre Otto Preminger - 1959

Malgré une réputation plus que flatteuse ( plein de nomination aux oscars, malheureusement y sait fait voler tout ses oscars par Ben Hur ) la durée du film m'effrayait ( 2h30 ) et bein ça passe vraiment tout seul ( c'est pas du Grisham quoi ), film de procès très classique mais vraiment prenant, alors faut très clairement être fan du genre ( sinon on peut très vite s'emmerder ) car ici c'est vraiment le déroulement minutieux d'une mise en accusation : du début du travail de l'avocat ( truc rarement bien traité au cinéma, bien ici c'est prenant direct ) jusqu'au verdict final, on a seulement 2 trucs de zappé : l'audience des jurée et les réquisitoires.

Rarement film de procès aura été aussi peu manichéen, en général l'un des 2 parties est clairement identifié comme détestable et bein pas ici en fait ici le personnage détestable c'est Gazzara hors dans ce type de film la personne à défendre est toujours montrer de son bon coté, ici dès le début on se retrouve avec un connard sûr de lui, dont on devine qui bat sa femme, y a pas d'ambiguité sur ce personnage mais Preminger ne le montre jamais du doigt au final on est quand même de son coté avec Stewart du coup on a pas spécialement envie de le voir morflé, de plus l'attitude de sa femme fait qu'on comprend un peu son comportement ( jamais le viol ne sera établie et Preminger joue beaucoup avec ça ).
Preminger nous montre juste qu'un coupable de meurtre avec l'aide d'un bon avocat roublard ( qui connait tout les rouages du système et notamment tout les phrases qui ne peuvent être retenu mais que le jury entend forcément ) peut s'en sortir car c'est bien là le truc, dès le début Stewart expose les possibilités de s'en sortir lorsqu'on est coupable de meurtre, il sait que son client est coupable et même si on nous le dit pas il doit savoir que le coup de la démence passagère c'est du mytho.

Le film vaut surtout pour le duel verbal entre James Stewart et Georges C.Scott ( et les 2 acteurs auraient largement mérité les oscars à la place de ceux de Ben Hur ), rarement procès aura été aussi acharné, les 2 parties se rendant les coups avec talents ( les rebondissements au cours du procès sont quand même nombreux ), on assiste à une partie d'échec magistral, les dialogues sont tout bonnement géniaux ( une nouvelle fois c'est pas du Grisham quoi ) et Preminger mettant ça en scène avec beaucoup d'aisance, j'ai beaucoup aimé comment il joue avec le placement des personnages au second plan avec zoom d'un perso au premier plan et réaction des autres au second plan on a surtout bien entendu le passage ou Scott se met toujours devant Stewart, ça donne lieu à une des meilleures séquences du film.
On sent vraiment une mise en scène minutieuse, alors à première vue c'est moins virtuose que Bunny Lake mais on sent vraiment que Preminger à penser chaque cadre et chaque mouvement de caméra.

James Stewart livre une très grande performance en avocat un peu las et sans illusion ( le gars préfère allez à la pèche plutôt que bosser et il accepte le dossier pas par conviction mais parce qu'il a besoin d'argent ) qui fera quand même tout pour défendre son client coupable à 100%, quand il entre dans la salle d'audience c'est un tout autre personnage, il joue avec le public et le juge c'est un vrai plaisir à voir surtout qu'il en fait jamais trop et la nonchalance qu'il donne a son personnage est une grande réussite, on sent que Preminger l'a bien cadré ( parce que Stewart le cabotinage y sait faire ), Ben Gazzara je l'avais jamais vu jeune encore et il est vraiment bon et arrive parfaitement à berner son monde, Georges C.Scott nous montre une nouvelle fois que c'est un putain d'acteur, et puis on a Lee Remick et son attitude provocante ( qui passe à merveille du rôle de femme fatale à celui d'épouse parfaite ), véritable atout charme du film ( d'ailleurs le passage sur sa culotte valu quelques soucis avec la censure a l'époque alors aujourd'hui c'est clair que ça parait dérisoire ), le reste des acteurs c'est un sans faute, mention au juge et au vieil associé alcoolique.

La partition jazzy de Duke Ellington est un plaisir pour les oreilles ( il a même une scène dans le film où il partage le piano avec Stewart ).

Le parfait complément de 12 Hommes en colère car comme le Lumet le film remet en cause de façon cynique le système judiciaire américain ( enfin son bon fonctionnement ) avec une fin assez noire quand même, si on doit voir un seul film de procès dans sa vie ça doit être celui là, bon bein Preminger c'est un bon, je vais continuer de découvrir sa filmo.

8,5/10

[Logan]

Preminger c'est un bon, c'est le duo magique de l'époque avec Mankiewicz (bon ce dernier est deux crans au dessus quand même ) Sinon d'accord avec tout ce que t'as dit, un grand film et c'est autre chose que le Wilder je le répète

[Alegas]

The Prodigies Antoine Charreyron - 2011

Bon que ce soit moche c'est pas un drame, je le savais avant de mater le truc donc je me faisais pas trop d'illusion ( j'aime bien quand Ramos dessine des comics mais sur de l'animation c'est juste pas possible son trait ) mais que ce soit aussi nase je m'y attendait pas.
Alors c'est pas pour un viol ( bien bidon ), une tête coupé et quelques goute de sang que tout de suite c'est une version hardcore ( ou adulte ) des Xmen, déjà l'histoire est effarante de nullité ( par charité je parlerais pas des nombreux raccourcis narratif ) bien la peine de foutre 5 gamins si c'est pour en traiter seulement 2, si le livre est aussi bien écrit ça promet, c'est pas le genre de truc qu'on a déjà vu des tas de fois en plus et puis la fin est bien nase, tant qu'a vouloir la jouer hardcore fallait buter le bébé et faire exploser la terre, là ça fait vraiment ptite bite, non sérieux le script il est vraiment en carton.
La mise en scène un peu dynamique sauve le truc mais l'aspect balai dans le cul est trop préjudiciable.
Raté de bout en bout, bravo.

2/10

[Killbush]

Bon, à la corbeille !

[Scalp]

Franchement c'est même un nanard le truc tellement ça fait pitié par moment.

[Killbush]

J'ai zappé dessus vite fait et c'est vraiment trop moche pour que je regarde ça, on dirait de l'animation dans les pubs pour yaourt

[Scalp]

La Porte s'ouvre Joseph L.Mankiewicz - 1950

Un film sur le racisme dans les 50's c'est pas ce qui court les rues, le sujet étant même plutôt osé pour l'époque, alors même si on peut dire que le film est manichéen avec les gentils et les méchants très facilement identifiable j'ai bien aimé le fait que la mère du docteur cautionne que son fils aille participer à la rixe, ça ne tombe pas dans la facilité pro-noir.

La réal assure bien ( pas surprenant ), Mankiewicz sait vraiment crée une ambiance avec pas grand chose et ses mouvements de caméra sont toujours judicieux, bon c'est avant tout un directeur d'acteur et là c'est un délice, visuellement y a quand même une séquence à ressortir avec le plan d'ensemble de la rixe avec la fusée éclairante.

La ségrégation est donc le point central du film et tout tourne autour de ça, avec Sidney Poitier en médecin qui va causer ( ou pas ) la mort d'un truand blanc dont le frère voudra à tout prix se venger, malheureusement toute la partie film noire est pas spécialement très réussite, trop basique et simpliste.
Tout au long du film je voulais une fin bien noire et pis finalement c'est pas si mal que le film se termine sur une note d'espoir.
LE point fort du film c'est évidemment Richard Widmark qui nous livre une nouvelle prestation haut de gamme, ici en raciste haineux et bas du front ( son jeu est tellement naturel qu'on a vraiment l'impression de lire de la haine dans son regard ), il bouffe l'écran et le pauvre Sidney Poitier a du mal à exister face à lui, déjà qu'à la base c'est pas un super acteur alors quand en plus il donne la réplique à un monstre comme Widmark c'est mort, bon quand il est pas face à Widmark ça va il s'en sort correct ( mais l'interprétation est beaucoup trop rigide ), enfin ça reste l'acteur black le plus surestimé du cinéma, Stephen McNally en médecin humaniste ( utopique même ) est très bien et Linda Darnell est vraiment convaincante.

Une oeuvre antiraciste qui traite son sujet, bon aujourd'hui l'impact est carrément réduit à néant ( le propos du film ça reste le racisme c'est pas bien donc bon aujourd'hui l'intérêt est nul ) mais quand on voit que Dans la Chaleur de la Nuit ça a gagner des tas d'oscars et ce film aucun on se demande bien pourquoi.
On est loin de L'Affaire Cicéron mais c'est à voir pour Widmark avant tout.

6,5/10