La horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher
Suivant régulièrement les interventions passionnées du père Dahan sur le cinéma de genre, il fallait que je découvre son film au vu des critiques je m’attendais à pire, comme aime le dire Dahan à propos d’autres films, la horde c’est avant tout un high concept, un film qui repose sur une idée unique : placer des zombies dans une tour HLM en banlieue.
Dès l’introduction dans un cimetière, Dahan aligne les mâchoires carrées, des gueules de cinéma baraqués mais dès que les premiers mots sortent de leur bouche, on ne peut que sourire devant le ridicule des trois tentatives de dialogues du film. La horde est un déluge successif d’insulte entre coupé d’apparition de 2 pauvres zombies, Dahan s’avère bien plus inspiré pour parler de films que pour écrire des situation ou des personnages tous limités à 2 insultes pour vocabulaire, un running gag d’injures ou les fils de putes, salope, putain, gitan …. ça fusse dans tous les sens, du coup on ne peut jamais prendre sérieux les horreurs qui arrivent aux personnages, d’autant plus consternant que Dahan a fait appel à trois amis pour tenter d’écrire cette ébauche de début de scénario.
Dahan ne tient 1h30 qu’en rallongeant à l’infini trois pauvre fusillades dans un unique couloir de hangar. Du coup le huis clos tendu dans un HLM est inexistant, la gestion de l’espace nécessaire au concept est impossible, pourquoi ne pas avoir tourné ça dans une véritable tour désaffecté au lieu de vouloir recrée ce décor de toute pièce alors que le projet est déjà ultra limité par son budget ça amène une scène de toit sur fond vert assez immonde. Peut être le seul moyen de mettre du coulis de framboise sur tous les murs et faire cligner à volonté les néons.
Si on regarde la horde comme une comédie décomplexé alors oui la pilule passe plutôt bien, on rigole devant la petite troupe d’acteur qui sur joue à fond la moindre situation, qui gueule à chaque intervention alors qu’ils doivent se cacher des zombies qui sont censés les entourer. La horde doit bien être le premier film de zombie ou l’on peut s’en débarrasser à main nue ça amène des scènes totalement improbables comme le héros qui pousse les zombies comme si il était à un entrainement de rugby.
Heureusement que le guignol de Dien Bien Phu fait son apparition, ça apporte les seules scènes vraiment drôle du film alors qu’on attend toujours vainement que la horde débarque, il a fallu l’aide de fans du genre pour que Dahan puisse délivrer son final de 10 minutes avec ses giclées de sang numériques mal cadré d’ailleurs en terme de réal, la seule idée de plan classe arrive à la première minute du film hommage à conan (voir ci-dessous) ensuite tout semble être pris un peu à l’arrache avec quelques clins d'oeil sympathique au genre (la descente des escaliers, la hache qui traine sur le sol) laissant tout de même une grosse sensation d'insatisfaction à la fin du film mais un sourire en coin.
Un bon petit nanar involontairement drôle.
3/10