[Dunandan] Mes critiques en 2011

[Dunandan]

@ Waylander (licorne, suite):

Mon interprétation personnelle, c'est que même si ce rêve est fabriqué de toutes pièces et que le détective est bien un répliquant comme les indices nous l'indiquent, l'effet que le rêve a sur lui est à la fois libre de sa cause mécanique, et semble donner l'espoir d'un autre monde possible que le monde réel (c'est ça le pouvoir de l'imagination : produire du nouveau à partir de l'existant).

[Heatmann]

la licorne c est un animal qu on cherche , on pourchasse mais on attrape jamais , tout comme rachel qui la derniere replicant que deckard doit choper , de plus l animel represente dans la legendre la virginites et puretes , encore une fois comme rachel .
Donc ouai la licorne en origami c est gaff qui dit a deckard : j ai vue ton reve et ton dossier qui a ete fabriquer donc bon tu sait ce que tu est .....
et c est aussi le symbolisme de ce que represente deckard, la licorne c est rachel , ce qu il pourchasse mais aussi ce dont il reve et a la fin le dialogue de gaff fait rejoindre les 2 idee et metaphore en disant :
"You're dreaming, you can run away with her, but she won't live" , gaff sait que deckard a rachel , ils les laissent fuir car ils vont s eteindre comme batty et sont allusion au reve ben c est aussi elocant , y a plus de mystere la .

[Dunandan]

Oui, je suis d'accord avec toi pour cette explication ! Un autre éclairage intéressant ... C'est l'intérêt de ce film, cette fin ouverte, dont les différentes versions démultiplient les interprétations. Vivement que je me procure le coffret ultime !

Edit : j'ai fait un petit récapitulatif de mes impressions et ainsi que celles qui m'ont été partagées dans ma critique de Blade Runner concernant la fameuse licorne !

[Dunandan]

Critique supprimée

[Dunandan]

Suspiria, Dario Argento (1976)

Dès les premières images, le film est enveloppé d'une atmosphère envoutante, sublimée par la mise en scène du transalpin et le score des Goblins qui font appel à tous nos sens, pour créer une réalité entièrement contaminée par la marque de l'étrange, composé d'un folklore mixte (hongrois, italien, américain ... en Allemagne) qui se joue des conventions spatiotemporelles et nous coupe ainsi du "monde réel et connu". A mi-chemin entre le whodunit, le galio, et le fantastique à la manière de Mario Bava, une pellicule unique et hybride se déroule devant nos yeux ébahis, qui tient plus de l'oeuvre d'art ou de l'opéra que du cinéma.

Car pour vraiment savourer ce film, il faut excuser un jeu d'acteurs approximatif (défaut récurent du réalisateur) et une histoire non exempte d'incohérences (mais pourquoi cette étudiante s'acharne-t-elle tant à rester dans un lieu où des meurtres mystérieux sévissent ?), pour se laisser happer par cette atmosphère et ce cadre architectural si atypiques et mystérieusement attirants malgré la menace qui se pointe au bout du nez, comme si Eros faisait coucou à Thanatos. Parlons justement du lieu de l'action, l'école de danse, une merveille baroque dont la mise en scène se plait à souligner les lignes symétriques, accusant des airs de famille avec le Shining de Kubrick qui a lui aussi conçu l'hôtel comme un personnage à part entière avec son lot de secrets et de mystères.

Mais Susperia n'est pas le film idéal à voir pour se faire peur. Il faudrait plutôt le voir comme un cauchemar éveillé, une tension permanente qui nourrit l'imaginaire, au service d'une intention simple mais efficace : offrir la relecture sombre et baroque de Alice au pays des merveilles. En effet, à la base Dario Argento voulait des filles de huit ans comme en témoignent les poignées de porte trop hautes, et la tyrannique prof de danse empêchant symboliquement ces filles virginales de prendre autorité et donc de s'émanciper. La censure en a décidé autrement. Néanmoins l'actrice a le physique idéal pour le rôle principal, à l'air naïf et enfantin, aux grands yeux bouffés par la curiosité. Quant à la dimension rituelle du passage à l'âge adulte, elle est ressentie de manière physiologique et esthétique par le spectateur (le magnifique jeu de couleurs changeantes illustrant la présence de la magie noire, les angles de caméra placés à la limite du voyeurisme, les thèmes ésotériques et alchimiques omniprésents), qui voit la jeune fille affronter ses peurs les plus primaires à la limite de l'insanité, malgré la mise en garde de ses proches.

Quant au galio, il est finalement relégué en seconde position. Mais il est parfaitement intégré dans l'univers onirique du film, par la ritualisation maniérée des meurtres propres au genre qui reflètent une pratique démoniaque. D'entrée de jeu, la première exécution est magnifiquement orchestrée, imprimant durablement nos sens, qui sont ensuite entretenus par des effets minimalistes mais efficaces (respirations, jeux d'ombre, grands angles qui isolent la victime et laissent le prédateur hors-champ ...), qui mènent parfois à quelques scènes sanguinolentes, jusqu'à un affrontement fantasmagorique contre le mal incarné. Le générique de fin arrive brusquement comme une sortie de rêve. Nul besoin d'explication supplémentaire, tout est dans image et le suggestif. Bref, une expérience sensorielle unique et captivante qu'il serait bien dommage de rater.

Suspiria, une oeuvre sensorielle unique en son genre, au service d'une relecture gothique du conte de fées. La sublime esthétique déployée compense largement les tares habituelles du réalisateur, lequel fout un bon coup de pied dans les conventions narratives.

[Dunandan]

Critique supprimée

[Dunandan]

Source Code, Duncan Jones (2011)

Source Code est une sorte de mix entre Un jour sans fin (pour la boucle temporelle répétée de façon infinie, et l'histoire d'amour au milieu), L'armée des 12 singes (le héros essaie de sauver tout plein de monde, doit réfléchir sur ce qu'il voit, les détails, pendant un temps limité), et de la série Code Quantum (pour le transfert de personnalité, et sur le lien entre le personnage principal avec un individu extérieur pour l'aider à avancer un peu).

J'ai bien apprécié la première heure, donnant lieu un thriller haletant (bien que le héros découvre les éléments un peu trop rapidement) et existentiel (une fois que le héros découvre qu'il ne peut exister qu'à travers un autre, il ne se contente pas d'accomplir sa mission, mais essaie de sauver tout le monde dans le train, et de commencer une histoire avec la femme qui est assise devant lui), tout en faisant réfléchir sur l'utilisation abusive des combattants (même si c'était parti d'une bonne intention). Et j'ai trouvé l'explication scientifique du procédé du retour vers le passé assez plausible (mélange de la théorie des cordes impliquant des mondes parallèles et de la mémoire des huit dernières minutes du cerveau avant que ce dernier s'éteigne), et aide à rentrer dans l'histoire.

Mais une fois que le terroriste est attrapé, ce qui se produit après une heure, il reste une demi-heure à remplir. C'est là que la partie la plus fantastique entre en scène, que j'ai moins apprécié. Le héros ne veut plus se contenter de sauver des vies dans le futur, mais il veut aussi avoir une influence sur le passé (pour avoir son histoire d'amour ...). Je n'ai pas aimé ce revirement de situation, trop brusque, et qui porte préjudice au rythme du long-métrage. Il aurait mieux fallu selon moi que le réalisateur se concentre sur la matière claustrophobique qui constituait la première partie. On passe d'un thriller haletant à une quête d'identité un peu mollassonne (aurais-je pu être quelqu'un d'autre ? Ai-je droit à une seconde chance ?). Source Code devient alors victime d'un mélange de genres bancal. La fin du film révèle un twist déjà annoncé au cours du film (pouvoir influencer des éléments du passé à partir du présent), que j'ai trouvé néanmoins cohérente avec des images qu'on peut apercevoir pendant le passage d'une dimension à une autre. Même si je n'ai pas aimé l'aspect mièvre de la fin, j'ai néanmoins apprécié la tentation du héros de mettre en scène la dernière minute probable de sa propre existence, en faisant illuminer l'existence de tout le monde, et pas seulement les sauver. C'est mièvre, mais en même temps touchant ...

Note : 6.5/10

[Waylander]

Tout ce que tu dis sur La Nuit des Morts-Vivants doit te faire réagir : lis WALKING DEAD bordel. dans le genre, tout art confondu, ya pas plus ultime et ce ne sera jamais le cas de toute façon.

Pour Suspiria les mêmes éléments nous ont fait de l’œil. Un poil plus généreux que toi, le film m'a quand même mis mal à l'aise et limite je chiais dans mon froc. J'avais pas fait le rapprochement antre la cabale et les couloirs, les symboles etc....

[Dunandan]

Je suis un client difficile pour les films d'horreurs ! Presque plus rien ne me fait peur au cinéma, c'est triste ...

J'ai suivi ton conseil pour Walking Dead, je suis en train de le feuilleter !

[Dunandan]

Phenomena, Dario Argento (1985)

Après avoir vu l'esthétique Suspiria, j'étais un peu déçu par le style beaucoup moins recherché de Phenomena. Ce dernier est moins axé sur la forme que sur le script et la direction des personnages, puisque l'un des piliers du film est tenu par un personnage communicant avec les insectes interprété par la craquante Jennifer Connely. Or, ces deux aspects ne constituent pas selon moi le fort de (ce) Dario Argento :
- J'ai parfois l'impression que les acteurs jouent aussi bien que dans un téléfilm érotique sur M6.
- La narration est plombée par de nombreux temps morts et contient quelques invraisemblances (l'école ne semble pas s'inquiéter plus que ça d'un meurtre récemment commis entre leurs murs, et je ne comprends pas comment l'héroïne est parvenue à trouver des vêtements après s'être échappée de l'école).

La scène d'introduction ressemble légèrement à celle de Suspiria, la stylisation en moins, avec un paysage de forêts et de montagnes suisses au cadre à la fois bucolique-ordinaire et étrange, qui enchaîne par un meurtre violent (que l'on suit essentiellement à travers la vue subjective du meurtrier, et avec le climax, c'est d'ailleurs la meilleure scène du genre dans le film). L'héroïne qui pénètre dans un pensionnat présenté aussi un peu de la même manière, et on retrouve également la relation conflictuelle entre la jeunesse et la sévérité du monde des adultes. On y retrouve enfin le même type de parcours initiatique de la jeune fille vierge, toujours habillée en blanc, naïve et innocente (je perçois limite une petite déviance de Dario Argento ...).

Mais la comparaison entre les deux films s'arrête là, ce qui est déjà pas mal. Ce qui est nouveau, c'est la question de la différence souvent mal vécue par les adolescents, symbolisée par le pouvoir de la jeune héroïne qui parvient à communiquer avec les insectes. Ce personnage me fait penser à celui de Carrie. J'ai bien aimé cette petite touche fantastique où l'empathie de l'homme semble s'étendre jusqu'aux animaux (dixit la relation entre le spécialiste des insectes et son singe-infirmier), voire plus globalement jusqu'à la nature (le vent des Alpes semble omniprésent). On ressent que Dario Argento a du faire pas mal de recherche sur le paranormal, plus spécifiquement le magnétisme animal, et j'ai beaucoup apprécié les moments où Jennifer utilise une mouche pour remonter jusqu'au meurtrier.

Par contre j'ai eu du mal avec la musique, franchement inégale, oscillant entre le même style que dans Suspiria (donc c'est bien) et du Heavy Metal des années 80 qui selon moi n'est pas le meilleur choix pour créer une ambiance fantastique ou pour faire monter la tension.

Bref, Phenomena est un peu décevant si on le compare avec Susperia dont il partage pas mal de choses, moins stylisé et doté d'une B.O. qui casse le trip, mais porté néanmoins par la déjà charmante Jennifer Connely incarnant un personnage assez intéressant, le tout culminant en une belle apothéose horrifique.

Note : 6/10

[Scalp]

Dit toi bien que Phenoma en terme d'acting c'est le meilleur film d'Argento

[Dunandan]

Bon je crois que je vais arrêter le cinéma d'Argento ... J'ai trop abusé des Halloween de Rob Zombie je crois !

Mais peut-être que si je le vois dans de meilleures conditions, mon appréciation sera meilleure, car bon le regarder en VOD ... J'ai senti qu'il y avait un effort de mise en scène, quoique moins stylisée, mais que j'ai eu du mal à apprécier à cause de son format plein écran. Merde, je suis bon pour une deuxième projection ! Mais je continue à penser que Dario Argento est un mauvais directeur d'acteurs !

[Scalp]

Bein oui Dario Argento est un très mauvais directeur d'acteur.

[jean-michel]

Source code tu a bien mieux développé ta réflexion que je n'ai été capable de le faire!! très bel écrit !

[Dunandan]

Critique supprimée