[Waylander] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Monster House - 7,5/10

Messagepar Waylander » Mer 26 Oct 2011, 19:56



Monster House est un mélange détonant de divers styles d'animation : performance et motion capture teinté de stop-motion, cette production Zemeckis/Spielberg s'entiche aussi d'une toile de fond très « Tim Burton » auquel ils empruntent la fête d'Halloween et l'horreur familiale. Un peu des Goonies et d'ET et un soupçon de Poltergeist = Monster House, bijou de l'animation divertissante et techniquement irréprochable où toute l’histoire du genre est intelligemment passée au mixeur pour encore plus de folie créative : plan séquence d'ouverture très sympa, des passages hallucinants (le final avec la grue) , une intrigue banale et clichée (tout comme les personnages) mais jouissive : superbement rythmée et sans temps mort, Monster House paraît aussi assez fade et pas très attachant.


Au-delà de ça, tout est très amusant, La maison hantée et le côté un peu méchant du film font de lui une pure production Amblin mais sous bien des aspects ça fait un peu penser à Super 8 : du petit livre illustré ou guide pour les Nuls du style Spielberg des 70's début 80's. Ça fait son taff (formellement c'est bourré d'idées mais moins que chez Pixar quand même) mais ça manque d'un truc, d'une touche, de personnages plus épais (c'est encore le cliché du trio : deux mecs une nana et c’est encore et toujours le petit gros le bouffon, le peureux et le plus con de la bande qui se serre pas la nana).


Faut vraiment le voir pour la maison, les effets sonores en DTS c’est grandiose et la mise en scène la plupart du temps génial. Le design fait son petit l'effet (le mélange est vraiment bien géré).








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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Killbush » Mer 26 Oct 2011, 20:00

Ah ça fait plaisir ça Way, t'as carrément bien cerné le film :super:
Starting to see pictures, ain't ya?
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400 coups (Les) - 8/10

Messagepar Waylander » Mer 26 Oct 2011, 20:17



Avec les 400 Coups, Truffaut met en scène l'histoire d'un sale môme dont le traitement empathique rend le film incongru (loin de l'image parfait un fils à papa bien éduqué ou du doux rêveur timide et réservé) et très attachant par son côté dénonciateur : la critique sociale joue pour beaucoup dans l'appréciation du film : certains vont y voir un film justifiant les actes d'un petit garçon qui penche vers la marginalité alors que sa vie le prédestinait à être dans la moyenne. Le désamour d'une mère infidèle pour son enfant ; le père présent mais laxiste et peu attentionné à la vie de son gosse, le maitre d'école assez sévère et une mauvaise fréquentation (quant à elle issue d'un rang social bien plus aisé) ne peuvent qu'enfoncer le petit Antoine à dévier du droit chemin.

Malgré tout , on le sent passionné et attentif au monde qui l'entoure : il va au cinéma, se promène dans les rues de Paris qu'il connait par cœur, il vit à la dure quelques temps et rencontre des gens de toutes sortes. Loin d'être un fardeau pour ceux qui l'entourent, le gamin est très indépendant et débrouillard, il se cultive et s'amuse, comme n'importe que l'enfant sauf que lui a une vie familiale hypocrite où la mère, surprise par son fils dans les bras d'un autre se met à lui donner de l’attention en échange d'un bon devoir pendant que son père pense plus à son rally qu'autre chose. L'école n’est pas le fort de Doinel et c'est aussi pour ça qu'il se sent exclus.

Truffaut soigne sa mise en scène par un beau scope en noir et blanc via lequel il assure un nombre pas négligeables de plan-séquences et sa caméra se balade elle-même dans les rues de Paris : jamais statique mais tout de même académique (malgré quelques scènes en caméra à l'épaule), les 400 Coups reste un bon film novateur où le héros est un enfant mal aimé superbement interprété par un Jean-Pierre Léaud déjà charismatique au parler titi-parisien sympathique et très crédible : ses postures, son expression de chien battu et son air à la fois mignon et maussade lui permette de tenir le film sur les épaules sans effort. Des années plus tard, Spielberg lui rendit hommage avec Christian Bale pour Empire of the Sun.

Jamais le cinéaste n'accuse qui que ce soit et il n'explique rien : il dresse un morceau de vie parisien , au sein d' une famille moyenne, en n'omettant pas les évidences et clichés de l’enfance dans laquelle on se retrouve pourtant tous : les mensonges pour les mots d'absences, les excuses bidons, les jeux derrière le dos du professeur, le sentiment d’exclusion qu'on pu ressentir certains, les parents et les tâches quotidiennes qu'on nous donne comme des leçons de vie (les poubelles...) etc...Tout est là, plus moins en filigrane, c'est plaisant et intéressant à regarder par le constat qui est fait : sans amour, sans attention, un gamin peut basculer, s'isoler, se rebeller et courir après une chimère, une fausse liberté, un désir d'évasion -que ce soit par l'imaginaire (le cinéma et la lecture de Balzac) ou la nature (la course plan-séquence finale jusqu'à la plage).[Position=right][/Position]











La vie du môme n'est pas à plaindre mais elle est loin d'être idéale : ce n'est pas tant le matériel le problème mais les liens du sang peu expressifs : la mère est une opportuniste et une menteuse là où le père ne voit rien, ne comprend rien et laisse un peu faire les choses sans donner plus d'affection que ça au petit : d'ailleurs il me semble qu'on ne voit pas une seule fois un geste affectueux venant des parents . En tout cas pas dans l’intimité. Ils iront même jusqu'à ne pas se battre pour empêcher à leur fils d'aller en maison de correction. Ils le délaissent, comme un mauvais fils, un vilain petit canard, mais , c'est de leur faute si le comportement de Doinel est ainsi.

La deuxième partie du film où la vie du gosse prend un nouveau thème (en surface toutefois) : la solitude urbaine. Les petits larcins, la cigarette au coin des lèvres, les balades, l'errance...Certes, le possède un ton léger mais ça empêche le film de sombrer dans le pathos et ça colle au fait qu'on voit le film à travers le gamin donc ça reste cohérent. Toutefois, le tout manque de relief , de rencontres marquantes et décisives.
On peut reprocher au film de ne justement pas s'attarder assez sur tout ça et de ne pas plus pointer du doigt certaines choses mais l’ensemble.
Loin d'être niais ou naïf, Les 400 coups possède les germes d'une mélancolie profonde où la solitude rime avec désillusion .
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Alegas » Mer 26 Oct 2011, 21:19

Le seul réel bon film de la Nouvelle Vague. :super:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar pabelbaba » Mer 26 Oct 2011, 21:23

Surtout un des rares films où Jean-Pierre Léaud n'est pas horripilant au point qu'on veuille lui éclater la tronche...









...et pourtant le film s'appelle les 400 Coups... :oops: :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Mer 26 Oct 2011, 21:42

Je ne connais pas vraiment ce courant cinématographique, mis à part Le mépris, après lequel je n'avais qu'une envie, me jeter par la fenêtre :mrgreen:!
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Mer 26 Oct 2011, 21:51

Waylander a écrit:
Heatmann a écrit:
Waylander a écrit:
Alegas a écrit:Faut que je le vois. :mrgreen:


Ouais mais écoute pas trop Heatmann qui s'enflamme sur le film :mrgreen: Vois-le mais zappe ce qu'il a dit.



m enflamme pas, j ai la capaciter d analyse, stoo , 7 samurai c est la base de realisation d action modern , c est comme ca , j y peut rien , tu y peut rien , spec' de bidon



Ouais mais j'aime quand je capte les choses sans les lire.



tu sous entend que .... ? un poil meprisant bitch
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Mer 26 Oct 2011, 21:55

Heatmann a écrit:
tu sous entend que .... ? un poil meprisant bitch


Faut pas le prendre au second degré je crois ... :mrgreen: Il aime pas lire les critiques des autres avant de voir les films qu'il n'a pas vu ... (comme moi d'ailleurs).
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Jeu 27 Oct 2011, 08:15

Alegas a écrit:Le seul réel bon film de la Nouvelle Vague. :super:


Oue voilà, à la rigueur on peut foutre Classe tout risques mais c'est le cul entre 2 chaise celui là.
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Solaris (2002) - 9/10

Messagepar Waylander » Jeu 27 Oct 2011, 15:52





En réadaptant le roman Solaris de Stanilaw Lem, Soderbergh s'éloigne considérablement du premier film réalisé sur la planète bleue : Tarkovski et son long-métrage de 2h30 avait de quoi ennuyer par le ton très dépressif qu'il proposait.La version 2002 dure presque moitié moins de temps et délivre malgré tout un message aussi abyssal que le film russe. Soderbergh prouve encore une fois son éclectisme en proposant une ambiance totalement hypnotique, envoutante au visuel très épuré mais divinement absorbant par le choix des éclairages : la photo marie le bleu et le noir à la perfection qui n'a pour égale qu'Abyss de James Cameron (lui-même producteur du Solaris 2002) en y ajoutant des décors (intérieurs du vaisseau) plutôt métallique.

La narration est d'une fluidité assez frappante puisque les ellipses coulent de source ; le réalisateur saute d'un passage à un autre en amorçant cet espèce de jump-cut par des dialogues équivoques : pas besoin de développer un background « avant » le début de la véritable intrigue : non-linéaire, le film devient métaphysique autant par sa forme que son fond. Les flash-back surviennent bien après le début et leurs apparitions ne sont pas gratuites puisque tout est lié à l’influence onirique et spirituelle de la planète Solaris.Pas aussi cérébral et contemplatif que son ainé, le film du réalisateur de Traffic penche plutôt vers la pure poésie grâce à plusieurs éléments : la compo de Cliff Martinez, mélange de mélodies et de thèmes d'ambiances dont certaines évoquent les musiques pour nourrissons (les jeux tournant au-dessus de leur lit) ce qui offre un certain « réconfort » en regardant le film.






On pourrait même voir dans le design de la planète une sorte d' ovule et du liquide amniotique tant le rapport entre Solaris et la Vie transparait à chaque plan. Comme un doux banc chaud ou les bras réconfortant d'un être aimé, Solaris enivre plus qu'il ne déprime ou ennuie. Sensitif au possible , court mais lourd de sens, essentiel mais simple.Le changement de couleur (bleue, rose, rouge-orangé) connote une activité organique évidente ; Soderbergh rend aussi les hommages obligés à 2001 a space odyssey de Kubrick (la forme des vaisseaux qui tournent dans l'espace intersidéral noir et silencieux) mais aussi à Alien pour un plan ou deux de couloirs interminables mis en scène par des travellings très lents et ras du sol. Du reste, le film contient 2-3 minis-plan séquence élégants en caméra à l'épaule mais surtout un montage très réussit comme les plans de Clooney (qui signe un de ses meilleurs rôles tout comme Natasha McEllone) en plein sommeil alterne magistralement avec les réminiscences d'un morceau de vie tragique qui eux-mêmes alternent avec des plans de la planète proto-plasmique.



La mise en scène reste très sobre mais très inspirée au niveau des cadrages, des ambiances lumineuses et du contraste Terre/Vaisseau : la vie du couple est toujours filmée dans la pénombre ou sous une lumière fortement tamisée alors que sur la station orbitale, tout est bien plus clinique. D'un visuel noir et jaune (la pluie est presque omniprésente sur les rares plans de la vie terrestre) on passe à du noir bleuté : Soderbergh rend la vie « réelle » plus monotone que près de Solaris, sorte d'être doué de conscience dont la forme ne permet pas à l'Homme de « s 'identifier ». Comme le souligne Gibarian « Ce ne sont pas d'autres mondes que nous cherchons, ce sont des miroirs ». Solaris n'est pas un miroir et sa seule façon de communiquer avec nous est le forage mémoriel qui dépasse la logique et l'entendement.





Un des points importants du film de Tarkovski est discrètement respecté : ce que l'Homme ne peut comprendre ou percer à jour ne doit pas nuire à notre propre vie. En signant une œuvre profondément métaphysique, le cinéaste russe s'était trop étendue là où la nouvelle génération de cinéastes fantasme l'existentialisme par une vision résolument artistique où l'on doit « vivre » plutôt que se poser des questions qui seront de toute façon sans réponses, Tout est point de vue personnel nourri par l'expérience, le regard, la perception ,les souvenirs,,,que Soderbergh traite avec une lucidité humaniste : ceux-ci sont l'objet de notre désir de modifier le passé, de réparer nos erreurs. En cela, notre mémoire nous joue forcément des tours.


Sur seulement 1h30, Solaris parvient à apaiser l'hermétisme potentiel tout posant un ton tout de même peu commercial, peu rythmé et emprunt d'une histoire d'amour introspective, analytique et berçante par l'esthétisme et l'aura que joue Solaris sur les personnages (ainsi que le spectateur) car le rôle cinématographique, narratif et surtout intuitif de la planète bleue est du même ordre que le monolithe de 2001 ou la lumière évanescente de The Tree of Life de Terrence Malick.La fin du film est presque psychédélique et angoissante ; le retour aux origines, l'envie de plonger dans la source originelle, le fluide vital dont les méandres inconnus effrayent autant qu'ils fascinent. Le seul vrai regret reste l’absence des Symétriades, donc de plans très proches de la surface de Solaris : dans le roman celle-ci communique aussi par des formes géométriques qu'elles façonnent et peut recréer , en son sein (sous la surface) des souvenirs d'objets terrestre comme des maisons, des meubles etc...



Des concepts-arts existent mais furent finalement mis de côté. Question de budget et Soderbergh n'a semble-t-il pas voulut trop se caler sur le bouquin sans le trahir pour autant : le fond est là, certainement plus subtil et bien plus joliment raconté. En plus d'instaurer un renouveau dans la SF (les formes de vies prennent des formes auxquelles on ne peut se rattacher ou se reconnaitre : une planète, un monolithe, une sphère...finis les méchants aliens humanoïdes ou les robots ou les batailles spatiales : ici l'univers est noir, silencieux, et impénétrable. Le parallèle avec l'idée que l'on se fait de Dieu ou d'un Créateur découle d'elle-même et Soderbergh shoot quelques dialogues emblématiques (entre Gibarian dans l'ombre et Kelvin) où l’aspect philosophique laisse place à quelques phrases pertinentes laissant en suspens tout ce que l'on croyait connaître : c'est d'une maitrise totale.



En définitive, Solaris fait partie du clan très réservé et ésotérique des films de SF « ovni » qui font passer la psyché avant le divertissement space-opera attendu par la plupart. Plus proche de l'ambiance réelle de l'espace et de l’Homme face à l'infini obscur , le genre métaphysique est avant tout à vivre et à interpréter selon ses choix, car tenter de « comprendre » une telle œuvre relève du même combat contre l'existentialisme que mènent des milliers d'intellectuels sans jamais trouver de réponses concrètes autre que personnelle. Une fois franchie une certaine limite « nous n'avons plus besoin de penser en ces termes » (cf : Rheya à Kelvin quand celui-ci demande s'il est mort ou vivant). Un bijou d'ivresse et de flottement extatique.

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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar elpingos » Jeu 27 Oct 2011, 16:01

Très belle critique Way :super: (une belle analyse et des screens magnifiques qui rendent hommage à la superbe plastique du film)
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar erferf » Jeu 27 Oct 2011, 16:25

J'crois que c'est l'film que j'ai le moins aimé, ou pas loin. Le seul dont j'me souvienne en tout cas pour lequel j'ai même pas fait l'effort de le finir, le seul que j'ai matté en avance rapide tellement j'me faisais chier.

J'crois que j'avais gagné le dvd, il a fini à la poubelle :eheh:

Ha nan, y'avait aussi Romance X que ma gonzesse du moment était curieuse de voir (putain elle était jetée celle-là quand même), mais bon, là au moins j'ai été la baiser dans les toilettes après qu'elle m'ait sucé un coup dans la salle (y'avait pas foule en même temps, ptet 10 personnes, ce qui devait être leur record d'affluence m'est avis). Là j'me suis juste fait chier seul dans ma chambre.
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Sleepy Hollow - 7/10

Messagepar Waylander » Ven 28 Oct 2011, 14:55




En adaptant la légende du cavalier sans tête, Burton met en scène un pur film d’épouvante à l’ancienne où le réalisateur donnait encore l’impression de faire ce qu’il voulait. Sleepy Hollow est, sous bien des aspects, un pur hommage à la Hammer mais surtout une réactualisation d’un style oublié. L’univers morbide folklorique et personnel du créateur est fortement présent (le rapport à Halloween, l’ambiance des films d’Universal de l’époque qu’il affectionne tout particulièrement, l’humour , les bizarreries et le ton finalement léger de l’ensemble contrastant avec le gore soft du film : les décapitations, l’arbre qui saigne etc…mais aussi d’un fond parfois cru : la femme qui fornique dans les bois et qui s’entaille la main ; ses aveux érotiques à la fin…).

Signant là une de ses meilleures réalisations, le cinéaste fabrique un film étrange et envoûtant où la brume à l’ancienne qui tapissait le sol des sous-bois se pose ici comme un voile entre la frondaison des arbres et le sol. Magique, Sleepy Hollow est aussi dérangeant par sa photographie hybride où les belles images sont granuleuses, grisâtres et blafardes : même les acteurs ont vus leur teint charnel tirer vers une pâleur cadavérique. La frontière décor extérieur et studio est presque imperceptible et quand ça l’est, la magie d’antan est formidablement retrouvée (en plus énergique grâce à la caméra plus mobile et à des focales permettant des plans magnifiques et immersifs) : même l’apparition de Christopher Lee ajoute un petit cachet au film.

Un film de “ fan ” dans le sens où Burton a toujours été fasciné par les films de la Hammer ou les œuvres des Corman, ce Cavalier sans tête demeure toutefois un brin fade par son scénario et son casting 3 étoiles sous-exploité au possible : Johnny Deep et ses tics d’acteurs (que l’on retrouve énormément dans les POTC) sont insupportables ; Christopher Walken voit son rôle relégué à de simples flash-backs où seul son aspect horrifique est mis en avant ; les autres acteurs (dont Palpatine de Star Wars ou l’acteur de Starship Troopers) ne font strictement rien et n’ont aucun relief à travers cette enquête finalement très basique : l’aura du film reste très “ classique ” et malgré l’enrobage formel très réussit (la désaturation des couleurs = presque du monochrome ; les décors, l’arbre des têtes, l’ambiance fantomatique avec la brume omniprésente) l’intrigue ne bénéficie pas d’un traitement original malgré les codes littéralement chamboulés par le créateur (le héros devient un freluquet peureux et faible, le méchant démoniaque est un freak auquel on s’attache dans sa quête meurtrière etc…). Tout est assez insipide et si le long-métrage se suit agréablement cela reste principalement pour ses atouts visuels. Sans signer une mise en scène mémorable, Burton met le paquet sur la photo signée Lubezki qui prouve , lui aussi, un éclectisme talentueux assez surprenant.

Burton ne revisite pas le genre mais le remet juste au goût du jour avec les moyens d’aujourd’hui. Les ajouts sont propre au monde du bonhomme mais, issu du même univers que le genre auquel il rend hommage, la signature n’en est pas plus flagrante que cela. Sleepy Hollow est tout de même un bon divertissement mais très téléphoné et bourré de facilités (le langage ciné peu subtil où chaque climax est amorcé par un montage alterné -qui ne laisse aucun doute sur la suite des événements- déçoit par l’anticipation qu’il induit) : la fin est bien trop explicative (on retient surtout le clin d’œil à Frankenstein pour le moulin qui brûle) et les péripéties sont très posées (les combats à l’épée filmés avec des pieds mais Burton reconnaît ce défaut lui-même) mais ne s’imposent ” jamais. Reste le superbe arbre des morts quasi-organique au design tortueux sublime et le cavalier sans tête imperturbable et invincible. Burton soigne même ses apparitions et son icône vengeresse . L’aspect fantastique de Burton mêle subtilement le conte de fée et le conte morbide , sans gratuitement lécher le visuel de son œuvre, Tim Burton instaure une atmosphère dépressive et réussit encore à prouver son éclectisme au sein même d’un univers qui ne l’est pas.

Le ton peut néanmoins déranger le public puisque Sleepy Hollow reste très “ simple ” et presque parodique. Burton dépoussière tout un pan du cinéma horrifique/fantastique des années 30/40 et offre un film aussi charmant que ses ancêtres car très proche d’eux à l’inverse du Wolfman de Joe Johnston qui transcendait littéralement le film qu’il remakait et le genre qu’il abordait. Ironie du sort, les frères Hugues réalisèrent peu de temps après Sleepy Hollow, un thriller teinté de fantastique avec un Johnny Deep qui enquête sur un fond d’une richesse et d’une profondeur largement supérieure qui n’ont d’égale que la mise en scène magistrale atomisant le Burton qui oublie même le pessimisme de ce cinéma en le sucrant à sa façon par une histoire d’amour désuète et un personnage principal en marge plutôt peureux et physiquement fébrile. Le freak (le cavalier sans tête) gagne encore contre les castes supérieures (riches, puissants, politiques).
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Milkshake » Ven 28 Oct 2011, 18:13

Solaris vivement un blu-ray pour le redécouvrir c'est vraiment le meilleur Soderberg après ces Che.

Sleepy Hollow c'est le premier coupe pelle de la tombe de burton quand il a commencé a shooté n'importe quel scénario juste pour pouvoir continué à faire des décors ghotico-buble gum.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Ven 28 Oct 2011, 18:16

Pourtant c’est un des meilleurs du réal. Bon meileur chez Burton c'est pas au dessus de 8. :mrgreen:
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