La Fille du puisatier (2011)SynopsisEn coupant à travers champs pour aller porter le déjeuner à son père, Patricia rencontre Jacques. Elle a dix-huit ans, il en a vingt-six. Elle est jolie, avec des manières fines de demoiselle ; il est pilote de chasse et beau garçon. Un peu de clair de lune fera le reste à leur seconde rencontre. Il n'y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques est envoyé au front. Patricia attendra un enfant de cette rencontre. Les riches parents du garçon crieront au chantage, Patricia et son père, le puisatier, auront seuls la joie d'accueillir l'enfant. Une joie que les Mazel leur envieront bientôt et chercheront à partager, car Jacques est porté disparu...
CritiqueCes derniers temps on peut dire que Daniel Auteuil faisait pas mal de rôles alimentaires avec beaucoup de comédies (nazes) à la française.
Cette fois-ci il passe derrière la caméra avec son 1er film en tant que réalisateur.
Pagnol et Auteuil c'est une grande histoire d'amour avec son rôle d' Ugolin de 1986 qui a marqué toutes les mémoires.
Pagnol je l'ai étudié à l'école, et je peux dire que çà me saoulait car c'est un peu toujours la même chose, et déjà à mon époque l'enfance des gamins de Pagnol çà faisait partie du passé de mes parents, çà me semblait très loin de mon époque et dépassé. Et celà ne m'a jamais passionné, mais je pense que faire étudier Pagnol à des gosses de 10 ans c'est pas terrible car ils passent à coté des histoires sentimentales. Bref...
J'avais quand même bien aimé les films de 1986 à cause du caractère fort de l'histoire et de ses personnages.
Ici, Auteuil réadapte "la fuille du puisatier" qui est pour moi beaucoup moins intéressant que "Jean de Florette" ou "Manon des sources", car le coté grand amour est assez absent du film au final, c'est plus le coté relation père/fille et le thème de l'enfant illégitime qui est traité.
Daniel Auteuil incarne le puisatier, personnage fort qui sait que sa place dans la société n'est pas élevée et il ne cherche pas à s'enrichir ou à côtoyer les riches. Il veut juste rester lui même, honnête, élever sa famille le plus dignement possible.
Auteuil a pris quelques années et quelques kilos et joue bien le rôle du patriarche. Mais ce n'est pas un personnage caricatural tyrannique comme une folcoche, c'est juste un père de l'époque qui veut que sa famille soit respectée.
D'un coté, il tient à ses principes (pas de bébé avant le mariage, ne pas se mélanger avec les gens qui ne sont pas de son milieu) ce qui va l'obliger à renier sa fille enceinte d'un inconnu - fille-mère, et la chasser de chez lui. Mais, ses sentiments profonds vont aller contre ces principes et il va finalement accepter le batard et faire revenir sa fille princesse chez lui malgré le regard et les jugements du voisinage.
On se rend compte que dans ces petits patelins à l'époque, l'apparence est très importante. A l'époque pas de bling-bling et autres technologies, mais il faut habiller ses enfants correctement. L'automobile et la moto sont des signes de richesse.
Quand Auteuil reçoit les riches chez lui, il souhaite cacher sa misère et met toute sa petite famille sur son 31 pour garder sa fierté.
Kad Merad , l'acteur Bankable du moment.
Il est Félipe, l'employé du puisatier et le prétendant de sa fille Patricia.
Ils ont essayé de le rajeunir un peu (47 ans), et il fait l'accent marseillais , un peu too much. Mais c'est quand même très malsain qu'un homme de cet age aille avec un gamine d'à peine 18 ans. enfin, çà avait pas l'air de les gêner à l'époque.
Félipe est un brave mec, assez simple lui aussi qui essaye de se caser, mais se fait rembarrer par Patricia, mais il n'est pas rancunier, même s'il s'accroche et essaye de demander sa main plusieurs fois. L'interprétation de Merad est correcte, mais marre de le voir partout.
Astrid Berges-Frisbey est Patricia, le fille perdue, la fille du puisatier.
J'ai trouvé cette fille quelconque et qui joue super mal surtout dans la scène du ruisseau. Pas grand chose à dire dessus, sauf qu'elle manque de charisme et de personnalité. (même une actrice de téléfilm serait plus intéressante) Comparée à la pulpeuse Emmanuelle Béart, elle est bien fade.
Elle incarne une princesse assez invisible.
Nicolas Duvauchelle est Jacques Mazel - fils du bazar, l'aviateur, l'amoureux de Patricia.
Pareil que pour la nana, je le trouve pas très bon dans ce film et quelconque.
Jean-Pierre Darroussin , le père de Jacques.
Je déteste cet acteur qui fait très garçon boucher. Ici, il n'est pas très crédible dans le rôle du riche marchand, enfin il a un petit role.
Sabine Azéma, la femme de Mazel.
Je n'aime pas aussi cet actrice sauf dans Tanguy, mais ici elle est extra c'est la vraie méchante du film, en mère protectrice et manipulatrice.
Auteuil réalise un film dans l'ensemble assez réussi qui va ravir nos parents et grands parents, mais j'avoue être assez déconnectée de ce temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre.
D'un autre coté, je les envie car ils étaient assez insouciants de ce qui passaient dans le monde et pouvait se focaliser sur leurs problèmes familiaux et non sur les malheurs du monde.
Une belle réalisation, avec des plans sur les champs de blé à la Ridley Scott, des grillons à fond les ballons, l'accent du midi, on est assez dépaysés et le flashback dans le passé fait bien plaisir à voir.
Mais le film reste assez lisse et pudique, la relation illégitime n'est que suggérée, quand les personnages expriment leurs sentiments c'est tout en retenue , ils ne poussent pas de vraie gueulante.
La relation père/fille et leur amour qui va au délà des schémas familiaux de l'époque est touchante.
Quand le père change d'avis, et va rechercher sa fille pour l'emmener chez lui, c'est une scène très touchante.
Film au 1er degré, aucune touche d'humour ce qui donne un rythme assez plat à l'ensemble.
Dommage que le film ne tourne qu'autour des 2 familles et que des personnages extérieurs plus typés auraient pu ajouter une pointe d'humour et de vie au film.
Une histoire d'amour à l'ancienne et une piqure de rappel des valeurs de l'ancien temps qui n'existent plus de jours ce qui donne un air désuet et démodé à ce film même s'il reste très poétique et académique.
Film à voir une fois, mais sans plus.