28 jours plus tard, Danny Boyle (2002)
Danny Boyle est vraiment un touche à tout, comme en témoignent les différents genres de ses films (SF, comédie, drame, thriller, horreur). Et mis à part La Plage (The Bitch comme je l'appelle), il ne m'a pas encore déçu. 28 jours plus tard ne déroge pas à la règle.
Les 15 premières minutes du film sont vraiment géniales. Cela commence avec des images d'archives qui montrent tout ce dont les humains sont capables dans la violence, infligée à un pauvre chimpanzé. Ce traitement me rappelle celui de Orange mécanique, avec la différence majeure que dans ce dernier il s'agissait d'un traitement thérapeutique visant à dégoûter pour ne plus être violent à nouveau, alors que dans 28 jours plus tard, on observe les effets de la violence sur des singes, ou autrement dit la contamination de la violence vers des êtres proches de nous. Ce qui rend cette scène d'autant plus étrange et ambigüe, avec cette idée là que le virus ne fera que révéler ce dont les humains sont capables dans leurs gènes.
On nous livre ensuite au dénuement le plus total. On se retrouve avec un homme qui n'a plus rien sur le dos, parcourant les couloirs et les rues, seul au monde, rempli de choses autrefois importantes mais maintenant vidées de toute signification, comme l'argent, les publicités, les voitures. Les images, tournées à l'aube, nous plongent dans une atmosphère de fin du monde. Les angles choisis accentuent cette impression de désespoir, d'écrasement de l'individu dans ce monde laissé à l'abandon. La survie est précaire : dans ce monde figé sur place, les seules denrées dispo sont à base de sucre. Si la compréhension vient avec ce bloc de pierre rempli sur ses quatre murs d'innombrables avis de recherche, l'horreur est à son comble lorsqu'il se croît en sécurité à l'église.
Petit aparté sur ce qui change avec ce film de zombies. La base du genre été imposée par George Romero avec La nuit des morts vivants, et je trouve que Danny Boyle, tout en demeurant respectueux du genre, a parfaitement su apporter sa patte personnelle. Les Zombies ne sont plus léthargiques mais rapides, et ne sont plus la critique de tel ou tel aspect de la société humaine, mais sont plutôt le reflet des pulsions de mort plus ou moins enfouies en l'homme. Il y a aussi un changement de vocabulaire : on ne les appelle plus morts-vivants ou zombies, mais infectés, renvoyant ainsi à une maladie, et non au nucléaire.
Pendant toute la deuxième partie du film, changement de cap avec deux sentiments qui ne cessent de se disputer leur place, produit de la tension qui se joue en chacun : l'instinct de survie et le besoin d'aller au-delà (la famille, l'amour, l'amitié), rendant intéressante et touchante l'évolution des personnages, comme le héros qui doit aller chez lui pour faire le deuil de ses parents, et mesurer la conséquence d'être à présent tout seul, tandis que la femme, grâce à la rencontre d'un père et de sa fille, va retrouver l'espoir, du moins pour un temps. Et c'est dans cette dialectique de reconstruction que le film progresse, jusqu'à un morceau de bravoure ultime dans le camp militaire où l'idéalisme et la violence doivent coïncider pour que la vie, la véritable, ait le droit d'exister. Cette confusion identitaire entre infectés et humanité n'est pas à son premier essai, mais en proposant des personnages qui ont de la chair et quelque chose à donner, Boyle va un peu plus loin que le ciné de genre. N'étant pas un fan absolu du film de zombies, ce point là est ce qui fait la valeur ajoutée de 28 jours qui est ainsi à mes yeux, outre une réalisation soignée, l'un des meilleurs de sa catégorie.
Les 15 premières minutes du film sont vraiment géniales. Cela commence avec des images d'archives qui montrent tout ce dont les humains sont capables dans la violence, infligée à un pauvre chimpanzé. Ce traitement me rappelle celui de Orange mécanique, avec la différence majeure que dans ce dernier il s'agissait d'un traitement thérapeutique visant à dégoûter pour ne plus être violent à nouveau, alors que dans 28 jours plus tard, on observe les effets de la violence sur des singes, ou autrement dit la contamination de la violence vers des êtres proches de nous. Ce qui rend cette scène d'autant plus étrange et ambigüe, avec cette idée là que le virus ne fera que révéler ce dont les humains sont capables dans leurs gènes.
On nous livre ensuite au dénuement le plus total. On se retrouve avec un homme qui n'a plus rien sur le dos, parcourant les couloirs et les rues, seul au monde, rempli de choses autrefois importantes mais maintenant vidées de toute signification, comme l'argent, les publicités, les voitures. Les images, tournées à l'aube, nous plongent dans une atmosphère de fin du monde. Les angles choisis accentuent cette impression de désespoir, d'écrasement de l'individu dans ce monde laissé à l'abandon. La survie est précaire : dans ce monde figé sur place, les seules denrées dispo sont à base de sucre. Si la compréhension vient avec ce bloc de pierre rempli sur ses quatre murs d'innombrables avis de recherche, l'horreur est à son comble lorsqu'il se croît en sécurité à l'église.
Petit aparté sur ce qui change avec ce film de zombies. La base du genre été imposée par George Romero avec La nuit des morts vivants, et je trouve que Danny Boyle, tout en demeurant respectueux du genre, a parfaitement su apporter sa patte personnelle. Les Zombies ne sont plus léthargiques mais rapides, et ne sont plus la critique de tel ou tel aspect de la société humaine, mais sont plutôt le reflet des pulsions de mort plus ou moins enfouies en l'homme. Il y a aussi un changement de vocabulaire : on ne les appelle plus morts-vivants ou zombies, mais infectés, renvoyant ainsi à une maladie, et non au nucléaire.
Pendant toute la deuxième partie du film, changement de cap avec deux sentiments qui ne cessent de se disputer leur place, produit de la tension qui se joue en chacun : l'instinct de survie et le besoin d'aller au-delà (la famille, l'amour, l'amitié), rendant intéressante et touchante l'évolution des personnages, comme le héros qui doit aller chez lui pour faire le deuil de ses parents, et mesurer la conséquence d'être à présent tout seul, tandis que la femme, grâce à la rencontre d'un père et de sa fille, va retrouver l'espoir, du moins pour un temps. Et c'est dans cette dialectique de reconstruction que le film progresse, jusqu'à un morceau de bravoure ultime dans le camp militaire où l'idéalisme et la violence doivent coïncider pour que la vie, la véritable, ait le droit d'exister. Cette confusion identitaire entre infectés et humanité n'est pas à son premier essai, mais en proposant des personnages qui ont de la chair et quelque chose à donner, Boyle va un peu plus loin que le ciné de genre. N'étant pas un fan absolu du film de zombies, ce point là est ce qui fait la valeur ajoutée de 28 jours qui est ainsi à mes yeux, outre une réalisation soignée, l'un des meilleurs de sa catégorie.
Note : 8.5/10