Conan the barbarian
4/102011, le flamboyant Conan n'est plus que l'ombre de lui meme. Il est devenu finalement qu'un simple pantin au service d'un actionner fade, noyé dans la médiocrité estivale. Le cru Marcus Nispel va, sans aucunes surprises, faire le choix de la tendance bovine contraire à l'esprit 'heroic fantasy pur, plus à propos. Ce constat là, nous l'avions déjà tous fait avant meme que le film sorte et au fur et à mesure des multiples bandes annonces, y compris les red band. Malgré tout le talent visuel de Nispel, il était evidemment impossible de se rapprocher de la maestria inattaquable de l'original (Milius+Stone+Poledouris+Schwarzy quoi!).
Lorsque l'on regarde de plus près la chose, il apparait indéniable que Marcus Nispel n'était pas l'homme de la situation meme s'il a torché un bon Pathfinder, le produit le proche de Frazetta & Howard que l'on puisse trouver sur le marché. Conscient de ses limites, il va bricoler un truc basique, plus à sa portée, avec du gore, du cul de la baston, quelques SFX et surtout de jolies images, meme si pour ma part j'ai trouvé Pathfinder et Friday the 13th beaucoup mieux shooté. Au rayon des bonnes surprises, Momoa s'en tire pas trop mal et se révèle suffisament bestial et monolitique pour endosser la défroque du cimérien.
Malheureusement, ce dernier n'est jamais mis en valeur et n'aura jamais de moments iconiques (un comble pour ce personnage!Il est meme un peu ridiculisé sur la fin avec le Kraken like), la faute à un rythme abrutissant enchainant bastons tous azimuths comme pour masquer la nullité de cette histoire de vengeance dont finalement tout le monde se fout. J'ai ressenti le syndrome Van Helsing ou Momie 2 (la scène avec les hommes de sable, gros nawak! On se croirait vraiment chez Sommers) ou le trop d'action tue l'action, provoquant un rejet total de ce qui se passe à l'écran.
Néanmoins, ce Conan reste un produit de divertissement calibré ou l'on ne s'ennuie jamais mais trop souvent plombé par des loupés impardonnables lorsque l'on s'attèle à une entreprise aussi immense. J'en veux pour preuve, les bad guys ratés dont les motivations frisent le n'importe quoi (c'est quoi cette histoire de masque moisi?) cabotinant un maximum avec un jeu vraiment batard, reposant sur trois expressions (Rose Mc Gowan faut vraiment qu'elle arrete le cinéma!). L'histoire ne brasse que du vent nous proposant un Conan vengeur plus soucieux de chopper, de balancer de la punchline et de se mettre sur la gueule. Pour le background façon Milius, on repassera. Il y a tout simplement trop de personnages ne servant à rien, Rachel Nichols, Said Thagmaoui, le sidekick black. Ca remplit les vides tout simplement! Seuls, Ron Perlman (belle introduction avec enfin un vrai bon personnage) et Momoa surnagent.
Film de dimanche soir dans toute sa splendeur, ce Conan nouveau ne mérite pas le torrent de merde déversé sur lui. Il est un divertissement lambda si on l'affranchit du poids de l'original. Mais faut quand meme avouer que ça reste pénible à regarder, c'est loin d'etre badass (un minimum que l'on aurait pu exiger de la part de Nispel) et c'est foutrement dispensable. Le constat accablant est qu'une histoire comme ça ne sert à rien et mobiliser tout ce pognon pour ça, laisse songeur!