La rage du tigre, Chang Cheh (1971)
Comme son titre anglais l'indique, The New One-Armed Swordsman, ce film, à la suite de la mise à pied de l'acteur principal qui avait pris la grosse tête, remplacé alors par David Chiang, est un reboot. Et grand bien lui fait tant La rage du tigre apparaît clairement plus dynamique et enragé que les opus précédents, voire baroque, servi par une caméra jamais statique et un montage nerveux avec des combats de folie qui se permettent quelques touches de gore. Le reste de la réalisation n'est pas en reste, de très haute tenue, avec des décors bien mis en valeur et pas trop artificiels, et des costumes classes, le tout servi par une excellente bande-son nous rappellant l'ambiance des meilleurs westerns spaghetti.
La simplicité du cadre spatio-temporel (pas de background particulier - on ne sait pas où et quand se déroule l'action - et seulement quatre lieux principaux : la forêt où sévissent les brigands, le village où ira se retirer Lei Li, un pont, et de l'autre côté, l'enclave du Clan du Tigre) et du scénario, tirent le film vers une quasi abstraction où seule compte la mise en scène d'un monde de violence (une approche qui sera reprise par la suite dans certains films de John Woo, son fils spirituels sur bien des points) où n'existent que deux catégories : les honnêtes gens et les brigands sans scrupules aidés par des personnes puissantes.
Le scénario est ainsi ramené à l'essentiel, mais se révèle en même temps respectueux des codes du genre, poussés tellement à l'excès qu'ils en ressortent transcendés. Imaginez en effet un héros (Lei Li) tellement sûr qu'il se croît invincible au maniement du sabre. Or, il est vaincu par plus fort que lui. Cet adversaire lui avait dit qu'il se trancherait le bras s'il perdait, mais n'avait donné aucune recommandation à Lei Li, qui s'est crû obligé de le faire par un quelconque respect du code de la chevalerie ! Un peu radical non ? Avant de reprendre le combat, son unique entraînement sera donné, de manière assez drôle et délirante, par son activité d'homme à tout faire qui va l'obliger à composer avec la contrainte d'un seul bras. Un autre justicier, Ti Lung, apparaît dans l'histoire, plus humble et au moins aussi naïf que Lei Li en croyant profondément au sens de la justice. Malgré ces qualités, il sera carrément tranché en deux morceaux par ses ennemis ! En outre, l'amitié qui lie ces deux personnages est tellement virile qu'elle a des tendances limite homosexuelles où la femme (pourtant très jolie) apparaît en retrait lorsque les deux hommes se retrouvent ensemble. En face se retrouve le chevalier Long, magnifique méchant, cynique et machiavélique à souhait (certains caractéristiques de son personnage, comme caresser sa barbe, seront reprises par Tarantino dans son Kill Bill 2), dont l'unique plaisir réside dans l'affrontement avec les meilleurs combattants de la région.
Bref, La rage du tigre est un spectacle absolument jouissif, tournant en dérision les stéréotypes du genre pour mieux les dépasser, et servi par des combats d'une rare virulence, avec en apothéose un combat de 1 contre 100 ! Tout simplement l'un des meilleurs WXP de l'époque.
La simplicité du cadre spatio-temporel (pas de background particulier - on ne sait pas où et quand se déroule l'action - et seulement quatre lieux principaux : la forêt où sévissent les brigands, le village où ira se retirer Lei Li, un pont, et de l'autre côté, l'enclave du Clan du Tigre) et du scénario, tirent le film vers une quasi abstraction où seule compte la mise en scène d'un monde de violence (une approche qui sera reprise par la suite dans certains films de John Woo, son fils spirituels sur bien des points) où n'existent que deux catégories : les honnêtes gens et les brigands sans scrupules aidés par des personnes puissantes.
Le scénario est ainsi ramené à l'essentiel, mais se révèle en même temps respectueux des codes du genre, poussés tellement à l'excès qu'ils en ressortent transcendés. Imaginez en effet un héros (Lei Li) tellement sûr qu'il se croît invincible au maniement du sabre. Or, il est vaincu par plus fort que lui. Cet adversaire lui avait dit qu'il se trancherait le bras s'il perdait, mais n'avait donné aucune recommandation à Lei Li, qui s'est crû obligé de le faire par un quelconque respect du code de la chevalerie ! Un peu radical non ? Avant de reprendre le combat, son unique entraînement sera donné, de manière assez drôle et délirante, par son activité d'homme à tout faire qui va l'obliger à composer avec la contrainte d'un seul bras. Un autre justicier, Ti Lung, apparaît dans l'histoire, plus humble et au moins aussi naïf que Lei Li en croyant profondément au sens de la justice. Malgré ces qualités, il sera carrément tranché en deux morceaux par ses ennemis ! En outre, l'amitié qui lie ces deux personnages est tellement virile qu'elle a des tendances limite homosexuelles où la femme (pourtant très jolie) apparaît en retrait lorsque les deux hommes se retrouvent ensemble. En face se retrouve le chevalier Long, magnifique méchant, cynique et machiavélique à souhait (certains caractéristiques de son personnage, comme caresser sa barbe, seront reprises par Tarantino dans son Kill Bill 2), dont l'unique plaisir réside dans l'affrontement avec les meilleurs combattants de la région.
Bref, La rage du tigre est un spectacle absolument jouissif, tournant en dérision les stéréotypes du genre pour mieux les dépasser, et servi par des combats d'une rare virulence, avec en apothéose un combat de 1 contre 100 ! Tout simplement l'un des meilleurs WXP de l'époque.
Note : 8.5/10