[Jipi] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Visiteurs du soir (Les) - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 10 Oct 2011, 14:52

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« C'est si simple les échecs »

Deux êtres insensibles au service du malin viennent divertir les humains en les manipulant par de fausses illusions.

L'ensemble austère et sans espoir se dirige malgré quelques ouvertures sensitives vers une conclusion négative voulue par le maître des ténèbres ici et ailleurs en même temps venu en urgence recadrer ces troupes sur le point de sombrer dans les sentiments.

Tout est volontairement distant, irrespectueux, obscur et froid dans un moyen age sans vie propice à tous les désenchantements ou seul le chant est susceptible de drainer quelques sensibilités.

Certains visages sont laids, déformés par une époque triste ou l'on s'ennuie à mourir. Ceci représente un territoire royal pour un perturbateur, mesquin expert en discorde tenant le monde entre ses deux mains.

Les naufrages, les orages, le vent, la pluie c'est lui.
Les maladies, la guerre, la peste, la famine, le meurtre, la haine, la jalousie c'est encore lui.

Il faut un rien pour le distraire, le malheur du monde par exemple cela n’empêche pas un voyeur sinistre et détaché responsable de tous les maux de souffrir de solitude en se délectant seul de ses méfaits.

Comment dans ces conditions espérer la moindre indulgence d'un concept revenchard, livré à lui-même n'ayant aucune pitié pour tous ces humains fragiles et prétentieux soumis docilement à leurs fausses perceptions sans combattre.

« Les visiteurs du soir » est un complexe défaitiste et ténébreux baignant dans une temporalité et une énergie quasiment nulles à l'image de l'insensibilité de ces envoyés du Diable aux regards éteints complètement vidés de toutes émotions.

Une sorte d'apocalypse diabolique sentimental combattu farouchement par la détermination absolue de deux adeptes d'Eros désireux de conserver le seul élément qui rende la vie supportable, l'amour même si celui-ci est destiné à deux êtres de pierres.

Le principal est d'avoir gagné en sculptant dans l'immobilisme éternel l'image de sa victoire.
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Quai des Brumes - 7/10

Messagepar Jipi » Jeu 13 Oct 2011, 10:35

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« Quai des brumes » œuvre pathétique de fin de parcours regroupe dans un microcosme grisaillant toute la tautologie du défaitisme.

Du verbe résigné à la pause statique une faune locale comprimée par une mer infranchissable s'entretient par le rhum, le mal de vivre, la lâcheté, la convoitise et l'envie d'un ailleurs sous la voute d'un soleil absent perpétuellement recouvert d'une mer de nuages.

Les connexions sont méprisantes, acerbes, violentes, désabusées. Les conversations sont courtes, les poings s'activent après quelques phrases. Ces esprits rongés par la démotivation et la haine se provoquent sur une terre lugubre émiettée par une noirceur tenace.

Cette ouvre pénible, pessimiste est d'un esthétisme douloureux, extrêmement travaillé dans son amertume envers la scoumoune privant quelques marginaux des saveurs d'un monde équilibré.

Son message s'avère néanmoins dangereux sur l'impact négatif qu'elle transporte à travers les âges.

Le contenu volontairement désagrégé d'un environnement en miettes se répand en lamentations et révoltes incessantes faisant de ses composants une meute effondrée et revancharde en alternance.

Toute cette gâche humaine nauséabonde regroupée en bord de mer marquée par le destin envahit la toile de ses tourments dans des situations presque fantomatiques faisant de l'homme une machine à ruer ou un geindre.

A voir plus comme un exercice de style en ignorant impérativement son aspect n'incitant qu'a en finir.

Le cinéma de Marcel Carné n'incite pas des personnages auto-suicidaires à sortir de leurs gonds devant l'adversité mais plutôt d'entretenir par une prose adéquate leurs lentes descentes vers le néant.
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Artist (The) - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 13 Oct 2011, 16:48

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Quelle audace de montrer dans un concept obsolète accompagné d'une partition musicale alerte ou sombre en fonction des modules traversés l'itinéraire fastueux puis en vrille de ce cabotin trop sur de lui dont l'orgueil et les extravagantes s’effondrent, détruites par l'apparition d'une nouvelle manière de faire beaucoup plus juteuse.

Ils en ont des choses à dire ces visages privés de paroles en haut de l'affiche ou au fond du trou que ce soit dans le mépris, l'exagération, la fierté, l'angoisse, la tourmente ou la détresse.

Finalement dans la déprime on n'est jamais vraiment abandonné de tous. Il reste toujours quelques parcelles d'encadrements allant du chauffeur fidèle en passant par la starlette devenu célèbre mais reconnaissante envers les conseils d'une première idole abandonnée de tous.

L'opus est émouvant, touche au plus profond une sensibilité d’abord en retrait devant un départ amusant, joyeux, tonitruant dans un feu d'artifice égoïste et narcissique exécuté par un nanti se croyant préservé.

Puis tout se calme, l'homme démuni de son gagne pain se lézarde, devient poignant devant son infortune lui faisant vomir toutes ses turbulences d'antan prétentieuses et abusives.

La mission est de toucher le fond puis de remonter à la surface en acceptant les pépites d'une nouvelle aventure cinématographique en compagnie d'un nouveau produit remarquablement vendu par celle qui comblée de gloire conserve toujours un regard sur celui qui n'est plus.

« The Artist » est un film de grande qualité remarquablement formaté afin de montrer la gloire, la chute et la renaissance de Georges valentin acteur détenant pratiquement tous les défauts d'un égocentrique recadré par la déchéance.

Jean Dujardin festif, arrogant et poignant en alternance se laisse aller au fil de l'eau par le dédain, l’effondrement et l'espoir dans un visage entre deux ages.
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Re: Quai des Brumes - 7/10

Messagepar Tarankita » Jeu 13 Oct 2011, 19:35

Jipi a écrit:
« Quai des brumes » œuvre pathétique de fin de parcours regroupe dans un microcosme grisaillant toute la tautologie du défaitisme.

Du verbe résigné à la pause statique une faune locale comprimée par une mer infranchissable s'entretient par le rhum, le mal de vivre, la lâcheté, la convoitise et l'envie d'un ailleurs sous la voute d'un soleil absent perpétuellement recouvert d'une mer de nuages.

Les connexions sont méprisantes, acerbes, violentes, désabusées. Les conversations sont courtes, les poings s'activent après quelques phrases. Ces esprits rongés par la démotivation et la haine se provoquent sur une terre lugubre émiettée par une noirceur tenace.

Cette ouvre pénible, pessimiste est d'un esthétisme douloureux, extrêmement travaillé dans son amertume envers la scoumoune privant quelques marginaux des saveurs d'un monde équilibré.

Son message s'avère néanmoins dangereux sur l'impact négatif qu'elle transporte à travers les âges.

Le contenu volontairement désagrégé d'un environnement en miettes se répand en lamentations et révoltes incessantes faisant de ses composants une meute effondrée et revancharde en alternance.

Toute cette gâche humaine nauséabonde regroupée en bord de mer marquée par le destin envahit la toile de ses tourments dans des situations presque fantomatiques faisant de l'homme une machine à ruer ou un geindre.

A voir plus comme un exercice de style en ignorant impérativement son aspect n'incitant qu'a en finir.

Le cinéma de Marcel Carné n'incite pas des personnages auto-suicidaires à sortir de leurs gonds devant l'adversité mais plutôt d'entretenir par une prose adéquate leurs lentes descentes vers le néant.


:shock:
Ouah! C'est dur comme critique! Je suis d'accord avec toi sur la noirceur de l’œuvre mais quand même. Ce film ne m'a pas forcément donné la nausée ou le mal de vivre.
L'histoire va avec son époque, avec un déserteur paumé qui se retrouve dans cette ville assez sombre certes, mais avec plein de personnages charismatiques. Et Michèle Morgan amène un peu de fraicheur et de légèreté...
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Jeu 13 Oct 2011, 19:41

The artist

:love: :bravo:
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Affaire Thomas Crown (L') - 1968 - 7/10

Messagepar Jipi » Mar 18 Oct 2011, 09:16

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L'affaire Thomas Crown est une joute jouissive et sensuelle entre un manipulateur solitaire endormi par le pouvoir ayant besoin de se ressourcer par le risque et une créature vénale programmée pour sanctionner, touchée par un sensitif fragilisant le contenu d'une mission.

Il s'agit tout restant sur ses gardes de lâcher dans un contexte de gadgets glanés par la réussite quelques confidences afin de s'échapper provisoirement d'une constante indifférence pour ses semblables considérés comme un troupeau exécutif.

Ce film d'atmosphère dépeint parfaitement la solitude affective de deux êtres engloutis par un système financier ne leurs permettant pas d'extraire une personnalité basée sur un émotif.

Ces quelques lumières sensitives ne restent qu'un jeu distribué par deux personnages froids dont le potentiel émotionnel n'est qu'un virtuel en rapport avec le contexte d'une époque n'encourageant que la position sociale

Un film remarquable sur un manque inaccessible occulté par le paraître.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Mar 18 Oct 2011, 10:37

oui, un film que j'adore ! mazette je l'ai pas encore critiqué !! :shock:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar Alegas » Mar 18 Oct 2011, 11:59

Le remake est bien meilleur, mieux construit et plus intéressant dans la partie séduction.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Mar 18 Oct 2011, 12:02

Ah, je suis pas d'accord, ont est loin du charme du couple d'acteurs originel qui fonctionnait merveilleusement avec la musique de Legrand qui agrémentait le tout !! :mrgreen:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar elpingos » Mar 18 Oct 2011, 12:51

Moi non plus, pas d'accord, l'original est bien meilleur... Sur la forme et la construction je dis pas, c'est vrai que le film de Jewison est loin d'être parfait (celui de McT non plus), mais ce couple Mc Queen/Dunaway c'est juste la classe ultime (comparé à Brosnan/Russo en plus...)
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Beauté du diable (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Lun 24 Oct 2011, 15:03

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« Même le pire des mendiants possède une âme »

La beauté du diable est un très bel essai intemporel sur l'impossibilité de découvrir la véritable nature des choses ceci forçant un esprit éreinté par l'étude à faire machine arrière en se réfugiant dans une éternelle jeunesse n'apportant que cupidités et jouissances éphémères.

Le mythe est éternel. Une vie se passe à tenter de comprendre le mécanisme de l'univers pendant que la perversité et la convoitise n'en peuvent plus de sommeiller.

L'homme n'est et ne sera jamais autre chose qu'une machine sensitive toujours prête à consumer les plus belles motivations qu'elles soient culturelles ou scientifiques.

A la moindre tentation tout se fragilise malgré un mécanisme d'auto-défense dans un premier temps performant mais condamné à disparaître.

Le professeur Faust d’abord réticent se laisse griser par un pouvoir exercé sur des êtres fragiles de tous bords, manipulés comme des marionnettes divertissant un envoyé du malin insensible et procédurier déchaîné et irrespectueux devant une meute versatile et inconsistante.

Faust comprend rapidement que ce que l'on désire avidement ne peut être qu'une poire pour la soif privée de long terme, gommant la véritable nature d'un individu privé de la découverte de la chose en soi .

La beauté du diable est un film étonnant dont le contenu d'une modernité effarante montre qu'au fil du temps l'homme tout en tentant de se fabriquer un esprit reste potentiellement sous l'emprise des plaisirs terrestres et de leurs conséquences.

Un opus révélateur sur nos besoins jouissifs toujours sur le point d'anéantir le plaisir d'apprendre même si ce que l'on découvre ne reste que subjectif.
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Assassin habite au 21 (L') - 10/10

Messagepar Jipi » Mer 02 Nov 2011, 09:58

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1=3

Sans aucun doute une rosée cinématographique céleste s'est posée sur cet opus lumineux, bouillonnant, dynamique et plein d'humour voyageant de bout en bout dans une intrigue passionnante.

Aucune gâche dans ce catalogue de bons mots éparpillés intelligemment dans un contexte sédentaire prenant et drôle permettant à des personnages sanguins d'offrir leurs vitalités verbales et physiques dans une intrigue de premier ordre.

Paradoxalement, la France occupée met au monde une œuvre d'esprit d'une jeunesse éternelle, pleine de vitalité, de suspense et de charme abreuvée constamment par le bon mot qu 'il soit provoquant, moqueur ou ironique.

C'est du lourd dans un climat historique pesant permettant curieusement à un concept sous surveillance de se vêtir de la plus belle parure qui soit.

Un enthousiasme débordant, perpétuellement présent dans un contexte imposant uniquement un cinéma Français soporifique qu'il soit fantastique, poétique ou de délation.

Un pied de nez énergique et humoristique à toutes formes de censures.

Vive la liberté.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar Logan » Mer 02 Nov 2011, 11:47

Rah tu fais monter la pression pour un des dernier cluzot qui me reste à découvrir :mrgreen:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar Jipi » Mer 02 Nov 2011, 14:17

Je l'ai revu sur Allociné avec beaucoup de plaisir. Allociné passe pratiquement tous les soirs (20h40) des classiques et des séries rarissimes très anciennes (Flash Gordon) de grandes qualités.
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Super 8 - 4/10

Messagepar Jipi » Jeu 03 Nov 2011, 12:20

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Aucune surprise dans cette tambouille Spielbergienne consistant à restaurer sans prise de risque le climat de ses premiers opus astronomiques.

Un texte valorisant ne s'impose donc pas devant cette armada d'images déjà vues best off réactualisé d'un toucher céleste récurrent offrant à quelques adolescents en plein conflit générationnel un éveil et un investissement émotif effondrant brusquement un imaginatif débordant.

A voir sans hésiter à piquer par instants un petit roupillon.
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