Le Port de la Drogue Samuel Fuller - 1953
Dans le métro, Candy se fait voler son portefeuille par Skip Mc Coy, un pickpocket aguerri. Des policiers qui suivaient la jeune femme soupçonnée d'être une agent de liaison communiste, assistent à la scène sans pouvoir intervenir. De retour chez lui, Mc Coy découvre que le portefeuille contient un microfilm. Policiers et communistes vont essayer de le récupérer.Pour commencer parlons de ce magnifique titre français qui ne veut rien dire, enfin si dans la version française, car le VF change le propos du film en transformant les communistes en trafiquants de drogue, le film ayant été trouvé trop anti communiste, alors oui à l'époque les studios hollywoodiens faisaient pleins de film anti-communiste dans les USA McCarthysme, mais ici Fuller ne prend jamais partie, il raconte son histoire sans juger ( Fuller a foutu des méchants communistes et il les traite comme n'importe quel méchant, ça va pas plus loin ) et son film c'est plus un film sur l'Amerique ces marginaux que sur les communistes, d'ailleurs dans les bonus on apprend que Fuller a récrit tout le script ( qu'il trouvais mauvais ).
Fuller film ça assez sobrement mais putain que c'est efficace les 2 scènes de pickpoket en intro et en fin filmé de la même manière ( même cadrage et découpage ) sont vraiment réussit et les scènes en plans séquence ( avec une caméra toujours judicieusement placé ) sont surtout là pour faire ressortir le coté dramatique ( la scène de la mort de Moe, j'aime bien cette scène qui commence comme une classique du film noir : à savoir une femme rentre dans son appartement noyé par la nuit puis elle éclaire la lumière et donc là normalement on s'attend à voir un tueur surgit à la lumière et bien Fuller joue avec nous car si le tueur est bien là on va attendre un bon moment avant de le voir et puis la scène est superbement dialogué ) ou spectaculaire des séquences ( la scènes où Peters se fait virer par Widmark, Peters qui se fait tabasser par son chef, et le face à face final bien énergique ( et bien violent pour l'époque, c'est même de la violence graphique, une violence viscérale qui a bien marquer Scorsese et les accès de violence de Widmark toute proportion gardé rappel ceux de Pesci ), la plan avec Widmark qui s'enfuit de sa vieille bicoque ).
Le noir et blanc est encore une fois de toute beauté avec une profondeur de champ qui permet à Fuller de bien s'amuser.
Et puis un petit mot aussi sur la bicoque de Widmark, un sacré décors qui a vraiment de la gueule.
Le seul petit défaut que je trouve c'est que je suis pas vraiment convaincu par la romance et du coup la fin m'a un peu déçu, m'attendais vraiment pas à un happy end.
Richard Widmark livre une nouvelle fois une prestation dont il a le secret, il est moins habité que dans
les Forbans de la Nuit, mais il sort quand une excellente prestation, ici c'est pas un petit gangster ayant les yeux plus gros que le ventre non c'est un individualiste désabusé qui sait très bien les risques qu'il encourt ( prison à perpétuité ou trahison envers son pays ) et j'adore ce personnage plein de décontraction ( les scènes avec les flics sont géniaux ) et de virilité qui peut avoir des accès de violence, Jean Peters en femme qui a du chien et du charme ( elle était déjà génial dans le non moins génial
Flibustière des Antilles) elle dégage une bonne dose de sensualité, de plus j'aime bien comme est traité son perso c'est une prostitué mais jamais on nous le dit avec des gros sabots, l'actrice qui joue Moe est vraiment excellente et puis c'est super rare d'avoir un personnage d'indic qui soit aussi sympathique et puis sa dernière scène vaut le coup
Dans mon top 3 Fuller avec
40 Tueurs et
Shock Corridor ( mais j'ai pas encore tout mater de lui surtout dans les films noir c'est seulement le deuxième que je vois après
La Maison de Bambou), bon c'est pas du niveau d'un Forban de la Nuit c'est hautement recommandable.
7,75/10