[Alegas] Mes Critiques en 2011

[Alegas]

Poltergeist de Tobe Hooper

(1982)

Grosse déception de la part de ce Poltergeist envers lequel j'en attendais surement beaucoup trop. Alors oui, c'est certain, le film est clairement une révolution majeure dans la manière d'aborder le film de fantôme, oui il est bourré d'idées géniales, mais le film dans l'ensemble a quand même du mal à convaincre, la faute au producteur du film qui se révèle être aussi le scénariste, Steven Spielberg. Autant j'apprécie énormément le bonhomme, autant j'ai du mal à me faire à ce Poltergeist, dans lequel j'ai l'impression de voir un film génial de Tobe Hooper dans lequel Spielberg aurait cherché à trop transformer le film pour qu'il corresponde à son propre univers. Ainsi, le film offre des moments parfois très malsains (le coup des chaises qui sera repris de façon différente chez Shyamalan, une idée toute bête qui impose tout de suite une nature vraiment très effrayante, ou encore la scène où la mère ouvre rapidement la porte et qu'un cri épouvantable se fait entendre) mais dont l'effet est totalement gâché par un second degré over the top qui finit par être véritablement envahissant (la naine à la voix insupportable, les morts dans la piscine inutiles) et qui souffrent véritablement d'une ambition trop haute pour que la technique de l'époque suive (l'arbre, la tornade, le monstre bloquant la porte, autant de détails qui enfoncent le film dans une image plus parodique qu'autre chose). Si les trois premiers quart d'heure sont convaincants, le reste ne tient définitivement pas la route, la faute à un mariage inconsistant de deux réalisateurs aux univers très différents (Hooper lui-même dira plus tard que Poltergeist est plus un film de Spielberg que de lui-même, chose qui se voit véritablement à la vision du film) et à des idées bonnes mais mal exploitées (le coup du cimetière est bien amené mais se révèle finalement ridicule au point que l'on se demande si l'on regarde une parodie, on est loin de Shining). Je lui préfère sans aucune hésitation son demi-remake officieux fait par James Wan récemment.

NOTE : 6/10

[Eikichi Onizuka]

The Chaser ça été pour moi la claque également au cinéma. The Murderer je l'attends depuis aout. Ils doivent avoir du mal à chopper la bobine dans mon p'tit ciné indé mais ils l'auront ans un mois normalement.

[Alegas]

Un Heureux Évènement de Rémi Bezançon

(2011)

Après un second film qui aura fait beaucoup parler de lui avec un bouche à oreille mérité, Rémi Bezançon revient cette année avec Un Heureux Évènement, sorte de préquelle cachée au Premier jour du reste de ta vie (l'un commence là où finit l'autre) et qui bénéficie cette fois d'une médiatisation qui pourrait permettre au réalisateur de s'imposer comme l'un des jeunes fleurons du cinéma français. Disons le d'emblée, Un Heureux Évènement n'atteint pas le niveau de son aîné, lui manquant un brin de folie ou encore une vraie dimension humaine pour être aussi marquant. Reste toutefois que l'on se trouve en face d'un bon film, certainement la comédie française la plus drôle depuis longtemps et notamment grâce à des trouvailles visuelles qui prouvent bien que Bezançon est loin d'être le genre qui réalisera le prochain film avec Frank Dubosc ou Dany Boon. Le film commence sur les chapeaux de roues, jamais on ne laisse au spectateur le temps de s'ennuyer, en revanche on lui donne de quoi rire, beaucoup. On atteint là l'un des points forts du métrage, celui de proposer un humour assez universel tout en étant bourré de folie et d'idées originales (la drague avec des jaquettes de dvd, scène destinée à être culte, le coup de la babysitter sur le net, le vibromasseur-chien ou encore Zaza la girafe sous exta). Pas de soucis donc à ce niveau là, le film est très drôle, il propose en plus un scénario intelligent qui ne tombe jamais dans le pathos et qui se contente de reproduire des situations crédibles. Une crédibilité qui doit beaucoup à deux acteurs principaux très bons à défaut d'être géniaux (Pio Marmaï et surtout Louise Bourgoin qui prouve qu'elle peut jouer au delà de son physique) ainsi qu'a des seconds rôles bien tenus, en particulier celui de Josiane Balasko, touchante en mère plus vraie que nature. On regrette seulement que le film ne cherche pas à aller plus loin alors qu'il aurait pu évoquer de manière plus marquante la séparation dans le couple. Un bon film donc, agréable, drôle et touchant mais qui aurait mérité un approfondissement scénaristique pour emporter totalement l'adhésion.

NOTE : 7/10

[Scalp]

Ca a quand même l'air d'être une belle merde ce truc ( j'ai fermer ma gueule au bomcast faut bien que je me lâche maintenant )

[Alegas]

Bah je sais pas, tu considères que ce que tu va vivre dans quelques mois c'est de la merde ?

[Scalp]

Ca va pas être la joie en tout cas

[Alegas]

Plus sérieusement je compatis grave. Mais t'inquiètes avec un peu de chance elle kiffera Tsui Hark et fera des études de cinéma.

[Criminale]

Même note, même avis. A la base j'étais pas chaud mais bon vu que je lui ai fait regarder PSG/Lyon (match qu'elle a limite préférée au film ) j'ai été le voir avec elle et ça m'a plutôt plu.

T'y a été avec ta copine j'imagine aussi ? (fin j'espère quoi)

[Alegas]

Bah nan même pas ma copine fait du théâtre en ce moment et elle aura plus trop le temps d'aller au ciné avec moi jusqu'à la fin du mois.
Enfin bon, c'était cool quand même vu que j'étais en compagnie d'une amie qui se nomme Anouk et vu la blague qu'il y a autour de ce prénom dans le film on s'est plutôt bien marré.

[Criminale]

Effectivement ça a du être bien marrant.

[Alegas]

Keoma de Enzo G. Castellari

(1976)

Sacrée bonne surprise ce Keoma qui se révèle être pas moins l'un des meilleurs films du genre que j'ai pu voir jusqu'à aujourd'hui. Là où généralement le western spaghetti a tendance à se répéter inlassablement, Enzio Castellari signe là une œuvre étonnante puisqu'elle se révèle très sérieuse au point que le film paraît annoncer ni plus ni moins que la fin du genre. Avec une première séquence fantomatique et qui détruit les conventions pour mieux annoncer les siennes (pas de générique, le premier plan est quasiment noir et révèle tout de suite le héros du film), Keoma s'annonce tout de suite comme une œuvre crépusculaire intense en terme d'ambiance. Le reste du métrage ne fera que confirmer cette impression avec notamment des dialogues et des apparitions d'une étrange vieille femme qui n'est autre qu'une représentation de la mort elle-même, réapparaissant avant chaque séquence violente.

Quand au récit lui-même, malgré son classicisme apparent (héros qui vient encore une fois défendre des villageois sans défense contre un bad guy et sa bande) se révèle finalement bien plus obscur qu'il n'y paraît (drame familial et fraternel, mort du père, finalité de la femme et son enfant) malgré quelques défauts (le contexte de la peste ainsi que l'évocation de l'esclavage pas assez exploitées, la relation avec les trois frères traitée bien trop en surface). Keoma, au final, résonne comme un film puissant sur la liberté et ses conséquences, bonnes ou mauvaises, avec un message final nihiliste et sans espoir donné par Keoma lui-même, personnage extrêmement intéressant (là où les westerns spaghettis ont tendance à traiter les personnages un peu trop rapidement) qui ne révèlera finalement jamais sa véritable identité, le métrage laissant penser à de nombreux moments qu'il serait finalement un serviteur ressuscité de la Mort pour répandre sa propre justice, un serviteur aux pouvoir surhumains (il tue avant de regarder sa cible) et au look improbable (le mélange étrange entre Jésus et un hippie des 60's) qui s'avère véritablement marquant. Quand à la mise en scène, hormis l'installation de l'ambiance réussie, elle se révèle inspirée avec un scope qui permet une nouvelle fois de très beaux plans extérieurs mais aussi de belles idées de mise en scène comme ce plan où une cible est trouée juste devant le spectateur ou encore la scène géniale des doigts. Notons aussi des plans assez inhabituels au genre, notamment ce long travelling circulaire durant la conversation entre Keoma et son père et des trouvailles scénaristiques et visuelles excellentes comme les flashbacks intégrés au récit présent, une idée tellement géniale qu'on se demande pourquoi on ne voit pas ça au cinéma plus souvent.

Hélas, le film n'est pas exempt de défauts et même si ceux-ci sont finalement peu nombreux, ils ont un peu trop tendance à évaluer le métrage à la baisse. Ainsi, le côté tragédie familiale du film se révèle raté et sans impact émotionnel majeur (hormis la mort du père qui doit beaucoup au magnifique ralenti), la faute aux personnages des frères pas assez ambiguës et traités de façon bien trop simpliste, ce qui donne donc lieu à un final pas aussi puissant qu'il aurait pu être (les morts s'enchaînent en quelques secondes dans une banalité qui ne colle pas du tout à la séquence). Enfin, si la musique se révèle réussie, elle n'en est pas moins intégrée de façon honteuse dans le métrage, racontant presque l'histoire à la place des images et surtout comblant chaque moment où le silence aurait pu dire beaucoup. Reste néanmoins un grand film qui mériterait de sortir de l'ombre tant il se révèle être un véritable tournant final et décisif pour le genre auquel il appartient, une excellente surprise donc à conseiller à n'importe quel cinéphile.

NOTE : 8/10

[Scalp]

Donc tu mets la même note à Keoma et à la Horde Sauvage

[Alegas]

Wild Bunch j'ai mis 7.

[Scalp]

encore moins pardonnable.

[Alegas]

Roh le chieur.