[Waylander] Mes critiques en 2011

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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Creeps » Mer 28 Sep 2011, 18:27

Dommage que tu racontes la fin même si ça doit pas trop être le sujet du film, rien que pour le noir et blanc véridique il m'intrigue ce film...
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Duellistes (Les) - 7,5/10

Messagepar Waylander » Jeu 29 Sep 2011, 21:16




Premier film de Ridley Scott, The Duellists est un pur film d'époque où la reconstitution de l'époque Napoléonienne reste un des sommets du genre. Pourtant, à travers cette histoire improbable et très décousue de deux hussards qu'une querelle mineure oppose , Scott décide de rester trop sobre pour permettre une film d'avoir une âme, un rythme et une dramaturgie efficace. Sa première œuvre est un peu fade et , comme la plupart des premiers long-métrages, c'est avant tout sur la technique que le film est irréprochable : photographie efficace (encore une fois le format 1:85 permet des plans sublimes qui permettent à Scott de dresser de purs tableaux : on sent vraiment que le cinéaste s'est inspiré de toiles de peinture de l'époque) où les intérieurs souvent monotones reflètent parfaitement les intérieurs trop vastes et trop haut des châteaux de l'époque contemporaine.




Souvent éclairé par de simples bougies et tout le film parait shooté en lumière naturelle sauf bien sur les plans d'ensembles ou larges utilisant le polarisant (ou le filtre gris). La réalisation parait bien pensée, les cadrages toujours très précis. Le scénario peu refroidir : les multiples ellipses et les multiples scénettes ne donnent pas impression de regarder une histoire complète où tout se relie. D'un côté Keith Carradine est très présent , de l'autre Keitel est à peine développé. Jamais nous n'entrons dans son intimité à lui mais heureusement, le charisme de l'acteur crève l'écran. On le sent très investit malgré un personnage au contours peu tracés.Mal équilibré l'intrigue n'est pas très prenante, le film peut même ennuyé les plus fainéants surtout à cause d'une passivité glaciale où tout parait seulement survolé , effleuré sans jamais prendre d'envergure. Heureusement, Scott impose un film historique sans batailles et ne concentre bel et bien que -vaguement- sur le thème de l'honneur, du combat et de la violence.


On ne reprochera rien à la toile de fond historique (bien que sous-exploitée) ni au message du film mais l'ambition du projet demeurait sans doute trop visuelle et picturale pour permettre de dresser un film plus "juste" et moins bancal où les protagonistes vont et viennent au rythme de l’évolution de la civilisation des armes mais jamais de l'Honneur, qui reste la même valeur, inaltérable, faux prétexte à la rivalité et aux duels inutiles. Le climax final est un sommet de la photographie, du découpage et d'ambiance: il ne passe pourtant rien. Jamais palpitant ni prenant, The duellists parvient tout de même à se forger un vrai statut culte , bourré d'ambition et de virtuosité. Formellement au point, Scott n'en a que mieux réaliser ses plus grands films : Alien et Blade Runner. Niveau influence on peut penser que Christophe Gans s'est inspiré de certaines ambiances du film de Scott pour le Pacte des Loups.



A l'inverse du schéma classique du film d'époque où les histoires d’amour sont au centre des intrigues, Les duellistes s'emparent des convenances pour tisser un antagonisme rongé par des valeurs sur le déclin. Une lutte acharnée entre deux militaires que tout oppose. A l'instar du western, le film de Scott peut facilement devenir le testament d'un genre fantomatique dont le plan final mise en abime de la fin du règne Napoléonien (Keitel y a le physique de Bonaparte ,des vêtements évoquant largement l'Empereur et la composition est clairement inspiré du tableau de Napoléon observant le lointain sur Sainte-Hélène)clôt un premier pas très réussit dans le Cinéma grâce à des thèmes exploités d'une étrange manière, à la fois déstabilisante pour nous,spectateurs mais aussi novateur en terme de narration. A noter cette scène impressionnante à l’ambiance apocalyptique où les hommes sotn accablés et immobilisés par le froid glacial de Russie. Presque gratuite, cela n'en demeure pas moins graphiquement très marquant. Le message passe avant tout le reste et c'est ainsi que Scott chapitre son film pour montrer que le monde vieillit mais que les valeurs se remettent en question sans pour autant vraiment changer. L'évolution des armes conte bel et bien cette illusion du changement. Le motivations sont obsolètes, tout est derrière eux mais ile combat continue, rencontre après rencontre. Le jeune militaire fier , droit et sensible pourrait esquiver mais son statut et sa nature l'en empêche. Keitel représente un autre genre d'homme: le pur et dur, le conservateur et belliqueux, sévère, presque inhumain mais à la marche solitaire évocatrice et terminale, hautement symbolique.



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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Jeu 29 Sep 2011, 23:58

"on sent vraiment que le cinéaste s'est inspiré de toiles de peinture de l'époque"

Scott venais de terminer les beaux-arts a paris quand il a commencer a bosser sur le film justment :super:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Sam 01 Oct 2011, 08:35

20 films vus



Coup de cœur du mois: Warrior
Chef d'oeuvre du mois: La Horde Sauvage / Sleepers
Déception du mois: Blackrobe, Le loup garou de Londres
Grosse merde du mois: Hurlements
Surprise du mois: Libre comme le vent, Miller's crossing
Meilleurs musiques: Pi
Meilleur photographie: Les Duellistes
Meilleur scénario: Miller's crossing, Sleepers
Meilleur acteur: Tom Hardy (Warrior) + Willaim Holden (La Horde Sauvage) + Forest Whitaker (Dernier roi d’Écosse)
Meilleure actrice: Bah ce mois-ci ya pas. :mrgreen:
Meilleurs notes: Sleepers et la Horde sauvage (9/10)
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Sugarland Express - 8/10

Messagepar Waylander » Sam 01 Oct 2011, 14:27




Premier véritable film de Steven Spielberg qui avait tout de même à son compteur le superbe" Duel", The Sugarland express est un pur road movie où les personnages principaux forment un couple de marginaux traités ici comme des enfants et des héros incompris d'une Amérique encore parano mobilisant des forces surdimensionnées afin attraper deux êtres à la fois électriques, niais, gentils et simplets, freaks/hippis ne voulant qu'une chose: leur enfant. Spielberg rend clairement homme à Bonnie and Clyd à travers son film bien plus léger, beaucoup moins violent et plus "humain". Le rythme, la dramaturgie, les personnages et l'ambiance sont véritablement rafraichissantes sans pour autant oublier que le fond du scénario côtoie une matière plus sérieuse et plus lucide qu'il n'y parait sur les États reculés des USA. Les redneck du Texas, les rangers, le côté un peu far west (le shérif, son chapeau de cow-boy...).



Spielberg prend à sa façon tout un pan de la cutlure des US et la retranscrit sans appuyé un quelconque message ou critique du système. Les placements de produits et les plans sur des marques étaient déjà un peu présentes dans Sugarland Express, comme des insignes posées là pour que les spectateurs reconnaissent leur univers, leur monde et que la crédibilité de cette histoire apparemment vraie soit plus fluide. La scène au drive-in, Bip-Bip et le Coyote, Coca, l'ancêtre de KFC...Les références du cinéaste sont encrés dans l'époque du moment et la toile de fond soulève évidemment bien plus de questions que les musiques et le ton du film. Le passage avec les rednecks qui allument des dizaines de bagnoles et tirent partout, les journalistes qui poursuivent le couple en fuite et d'autres qui veulent interviewer un bébé de 2 ans , on peut même y voir les premiers pas vers la TV réalité et la fausse solidarité des fanatiques : voir ce couple à la masse mais franchement attachant se faire offrir des tas de cadeaux par des habitants du coin qui ont foi en leur fuite et leur combat où le bébé devient un leitmotiv suffisant pour excuser toute cette course poursuite totalement inégale, surprenante presque amusante durant laquelle deux grands enfants,; adultes cas sociaux, se glorifient de tenir en respect 200 bagnoles de flics qui n’arrivent jamais à les arrêter, allant même jusqu’à leur autoriser..des WC mobiles. :mrgreen:




Loin de dresser un pur drame solennel et profond, Spielberg reste lui-même et signait déjà avec ce premier film un portait social désabusé et iconoclaste où ses "héros" étaient des américains moyens, ici même vraiment pauvres, à côté de la plaque mais touchant par cette fragilité et cette naïveté qu'ils dégagent malgré une course poursuite qui joue ne leur faveur (parfois involontairement). Le but de leur fuite est tout simplement justifié et compréhensible malgré leur statut empêchant à un enfant de se construire avec équilibre. Le fait est que ces deux faux-criminels tentent de reprendre leur bébé avec gaucherie et de fils en aiguilles, leurs erreurs les mèneront à une fin tragique inéluctable pendant laquelle , comme le jeune policier qui finissait par les aimer et les comprendre, les spectateurs s'attristent de ce sort injuste où l'enfance future du bébé est annoncé déchirée et incomplète par des plans-symboles et la colère ultime de la mère hystérique qui jette tous les jouets et cadeaux offerts par leurs "fans".



Le film entre dans un genre dont des œuvres comme Tueurs Nés (qui exploitait pleinement l'univers médiatique et des idées du Spielberg) , Thelma et Louise, et même Un monde parfait (qui reprend l'idée du sniper de Sugarland Express, du convoi de flics qui poursuite une voiture, du chapeau de cow-boy du shérif et du Texas comme environnement du film). Les acteurs du film sont tous bien choisis même si aucune ne livre une interprétation exemplaire. Le travail est bien accomplit et chacun d'eux dégage ce qui le définit et ce qui doit les entourer pour que l'empathie puisse fonctionner dans le public. Goldie Hawn préfigurait certains rôles de Charlize Theron, Ashley Judd ou Juliette Lewis. on peut même penser au couple formé par Tim Roth et Amanda Plummer dans Pulp fiction. Ben Johnson n'a pas été casté au hasard pusiqu'il futu un grand et omniprésent acteur d'un genre purement américain : le western. Dans Sugarland il représente une évolution du cow-boy en devant un shérif ranger charismatique au visage et au regard qui paraissent avoir traversé les siècles. John Williams ne signe pas sa plus grande compo mais l'atmosphère reste cohérent avec l'Amérique Texane et le ton du film comédie-dramatique qui termine avec violence et désillusion totale (même pour Spielberg puisque celui-ci voulait une happy-end que la production a refusée :shock: c'était ça le Nouvel Hollywood :mrgreen: ).

Techniquement bah c'est précis et très efficace avec des gimmick du réalisateur très sobres mais qui reviennent assez souvent dans sa filmo comme des personnages qui voient l'action à travers une vitre par exemple où le spectateur qui voient l'action non pas plein champ mais subtilement avec du hors champ exploitant les reflets dans les vitres ou rétro etc..Sugarland n'en possède que très peu mais plusieurs autres films du cinéastes ne regorgent. Surtout War of the Worlds. On retrouve aussi son génie du placement de figurants, de la composition des plans et des travellings ou zoom-dézoom souvent assez lents qui montrent petit à petit l'action ou les personnages au public. Vilmos Zsigmond à la photo c'est déjà gage d'une grande qualité visuelle.Les caméras embarqués dans des voitures et le rythme de certaines courses poursuites permettent largement de hisser Spielberg dans les réalisateurs de l'époque les plus prometteurs.

Même la scène de fusillade (la seule du film) est presque impressionnante et démontre un savoir-faire qui ne demandait que pus de moyens. Le plan aérien de l'explosion surprend et les derniers plans nocturnes me laissent penser (c'est personnel) que le cinéaste a voulut rendre hommage -autant sur l’intrigue, la forme et la fin- au western crépusculaire. Si ce n'est pas le cas, l'analogie reste fondée à mes yeux.




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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Sam 01 Oct 2011, 14:31

Tonton Spielberg ça l'a traumatisé ce film, depuis y fait que des happy end :mrgreen:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Sam 01 Oct 2011, 14:36

Respectant nos habitudes communes :D, je ne vais pas lire ta critique sans avoir vu ce film, mais la mise en page excellente et ton choix des screenshots me met l'eau à la bouche !
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Sam 01 Oct 2011, 15:12

mmm pas vue ce spielberg mais la, j ai bien envie ..
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Bound - 7,5/10

Messagepar Waylander » Dim 02 Oct 2011, 10:05



L'entrée en scène du titre est un des meilleurs du cinéma.

Pour leur premier film, les Wachowski ont réunis des artistes talentueux dont l'alchimie provoqua pas moins d'un pur chef d'oeuvre du cinéma de genre : The Matrix. Une équipe soudée et expérimentée qui , bien évidemment, sont à l'origine de la réussite visuelle de l’œuvre des Wachos.
Néo noir sensuel, érotique et lesbien , la première partie du film est clairement glamour, ténébreuse, intime et charnel. Le duo d'actrices est -sans peser ses mots- bandant et je peux facilement comprendre le mec qui préfère se masturber pendant la première heure que vraiment regarder le film :mrgreen: . Dès le début et pendant tout le long du film, les frères cinéastes parsèment leur premier pas dans le cinéma avec des idées incroyables voir même hallucinante qui annonçait un pur style dont l'apogée scotchera la rétine quelques années plus tard dans Matrix, mix incroyable de genres, de références et de styles.

Bound reste déséquilibré par une intrigue figée qui rapproche forcément le film d'un huit-clos parfois tortueux où se mêle complots, meurtres et manigances. Malgré tout, un des personnages parait vraiment sous-exploité (Corky) alors que le scénario portait directement son intérêt sur la realtion saphique des deux actrices sublimes du film : Jennifer Tilly , fascinante (la voix qu'elle prend et son character design fait vraiment penser à Betty Boop) et Gina Gershon :love: en garçon manqué ultra crédible. Toute la séduction et les scènes intimes sont bluffantes, surtout ce fameux plan-séquence qui tourne autour des deux corps sur le lit :








Une fois passé le montage alterné où la voix-off de Corky raconte ce qu'on voit à l'écran façon ellipse intelligent vu et revu dans de ombreux films, l'intrigue et l"intérêt principal du film est gâché par le début du coup monté et cet enfermement où , sclérosé, Pantoliano et Tilly restent au centre d u film tandis que Corky n'apparait que furtivement lors de plans servant juste à indiquer qu’elle fait toujours partie du film. Dommage pour l'actrice. Le reste du film tape dans le haut du panier avec un Joe Pantoliano habité par son rôle et les tueries sont poignantes (superbe ambiance , sons en sourdines ou sélectionnés (les coups de feu) pour rendre le tout plus percutant : effet de style loin d'être gratuit vu , ralentis bien pensés, gimmicks Wachos sobre mais très efficaces où la tension magistralement dosée/contrôlée par les dialogues , le découpage et l'atmosphère sonore se décharge d'un seul coup). Par contre je ne suis pas fan du 1:85 sur un tel film. Les Coen maitrisent parfaitement ce format sur du néo noir mais là, du scope aurait été judicieux pour exploiter les décors (bien qu'au final les Wachos arrivent à extraire des appartements du film quelque chose d'organique et même si ce n'est pas par le cadrage lui-même qu'ils tirent le meilleur de leur film, la fluidité des mouvements permet de développer autrement et de manière assez originale leur environnement). Don Davis signe une excellente bande originale qui , elle aussi, annonçait son masterpiece : Matrix.






















Le plan qui suit la ligne téléphonique, le rapport même à l'objet du téléphone , les plongées zénithales sur certains lieux et personnages, le déplacement en studio de la caméra au-dessus du mur qui marque la frontière symbolique séparant les deux femmes du film , les nombreux mouvements de caméra qui immergent dans le film et transcende la mise en scène assez sobre...tout est digne d'un grand film noir jusque dans les mafieux (un peu lichés et trop survolés, sans importance, trop creux) qui se la font mettre profonde par deux lesbiennes : la femme fatale,l'homme qui se fait avoir etc..on s'attendait presque à voir Corky se faire arnaquer à la fin mais non les Wachowski préfèrent la happy-end style les homos/femmes remportent la partie (le film est un hymne à l'amour assez flagrant). :mrgreen: J’adore ce bouleversement d'ailleurs: dans les films noirs les femmes fatales sont souvent les "méchantes" ici ce sont les héroïnes.





Le gros reproche que je fais au film c'est de ne pas avoir été plus loin dans l'érotisme et le trio est finalement pas traité du tout alors que ça aurait pu donner un triangle amoureux du tonnerre avec des protagonistes plus profond et une écriture plus ambitieuse. Comme beaucoup de premiers film, c'est la technique qui prime et on ne s'en plaindra pas. Pour info le dvd est très moche, honteux et forcément que ça peut décevoir mais le bluray a l'air sublime.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Alegas » Dim 02 Oct 2011, 10:34

Bon forcément je te trouve un peu radin mais je comprend tout à fait les défauts que tu lui trouves. Par contre, perso ça me déplaît pas du tout le fait que Corky soit un peu oubliée dans la seconde partie, pendant toute la préparation du "casse" on est tellement certain qu'elle aura un grand rôle que finalement on se retrouve à côté de plaque quand l'action se déroule et je trouve ça pas plus mal. En plus, c'est vraiment intéressant de voir à quel point le personnage le plus couillu du film ne reste finalement que spectateur.

Sinon, sacrées captures, il manque juste deux plans que j'adore vraiment : celui avec la caméra embarquée sur Pantoliano et surtout celui où le visage de celui-ci se multiplie dans le reflet d'une bouteille de whisky. Comme quoi les Wacho, même avec un petit budget, tentait déjà de transcender ça avec plein d'idées visuelles.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 02 Oct 2011, 16:40

Je voudrais savoir comment tu fais avec tes captures : est-ce que tu utilises un logiciel ou quoi ?
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Dim 02 Oct 2011, 17:09

Avec VLC tu met ton film (dvd ou fichier pirate) et tu prend des captures via un icone. C'est comme si tu prenais une photo. :mrgreen:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 02 Oct 2011, 17:20

Ok, thanks. Parce que j'en avais marre de piquer les screenshots des autres et de devoir chercher comme un malade les plans que je cherchais :mrgreen:.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Dim 02 Oct 2011, 17:45

Way c est le paparazzi du forum , chapeau pour le temp de pris et la patience et aciduites :super:
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Solaris (1972) - 7/10

Messagepar Waylander » Dim 02 Oct 2011, 20:33





Bien avant Terrence Malick et peu de temps après 2001 a space odyssey, Tarkovski signait une adaptation du roman de SF "Solaris" en réponse au film de Kubrick. La Guerre Froide pénétrait même l'univers cinématographique. Les deux films ont plusieurs rapports évidents mais la forme et l’ambition sont tout autre. D'un côté Kubrick instaurait une ambiance psychédélique visuellement riche avec tout un tas de SFX, maquettes et utilisation de musiques classiques : son film précurseur d'un style de sf métaphysique à la longue durée et à la lenteur hypnotique ne pouvait que préfigurer un genre de films ésotériques et hermétiques que peu de spectateurs apprécieraient. Tarkovski n'a pas eu les moyens de créer une œuvre aussi ambitieuse sur que 2001 et son Solaris hautement dépressif, bavard et à la fois silencieux, métaphysique, introspectif et apathique se concentre bien plus sur l'Homme, la psyché et la Vie que son prédécesseur qui délaissait l'émotion et la partie substantielle de notre quête existentielle pour surtout offrir des images incroyables d'un univers froid, noir et insonore pour se clore en un maelström de visions épileptiques et un message que les fans tente encore de percer à jour.

Solaris reste plus terre à terre, moins tape à l’œil, plus ennuyeux aussi mais plus humaniste et philosophique. Les personnages ne sont pas à l'arrière-plan comme 2001 et les protagonistes sont bel et bien au centre de l'histoire. L'ouverture du film fait largement penser à un réalisateur d'aujourd'hui : Terrence Malick dont le Tree of Life épouse des thèmes bien plus similaires au film de Tarkovski qu'à celui de Kubrick auquel tout le monde le compare bêtement. Même si Tarkovski pose des bases très lentes et déprimantes, le fond de son film met la barre assez haute : l'intellectualisation est nécessaire mais peut déstabiliser tant les dialogues bénéficient d’une écriture souvent pompeuse et tortueuse. Presque réservé à une élite de penseurs, Solaris n'en est pas moins universel et à disposition de tous : que ferions-nous face à une entité consciente et apparemment intelligente dont la forme et le langage nous est à la fois inconnu et impossible à relier à quelque chose de familier ? Solaris est une planète océan en activité en constante activité, elle-même à la recherche d'un contact. Créatrice, elle peut faire émerger de son liquide des formes et des souvenirs enfouis venant des hommes proches d'elle. Porche du roman concernant la planète en elle-même et la complexité des rapports humains , l’adaptation est tout de même éloignée du roman beaucoup plus court, plus rythmé et plus poétique (le film de Soderbergh respecte bien plus le ton du livre). Trop désincarné pour transporter son spectateur et livrer avec justesse et sans prétention son message, Solaris demeure néanmoins un film-monde solide dont les quelques plans symboliques et/ou métaphoriques restent à déchiffrer. Les plans du retour de Kelvin sur terre (enfin... :mrgreen: ) et son sourire quand il revoit la maison familiale, le chien qu'il caresse et le père devant lequel il s'incline comme pour demander pardon et signifier son amour ça veut tout dire.















Le gros souci du film relève du rythme très lent, des acteurs engourdis, et de la torpeur globale qui se dégage du tout. Malgré tout, la formule est totalement cohérente avec son sujet mais l'abuse de certains plan-séquence qui paraissent durer une éternité nuisent au film (cf: voir la scène de la route en vue subjective de la voiture : presque 7-8 min à peine interrompus sporadiquement par quelques plans sur le personnage et l'enfant qui se trouve à l'intérieur). Le cinéma russe parait de toute façon très lancinant et correspond peut-être à la fonde de vivre et de penser du pays. toujours est-il que l'ennui pointe souvent malgré l'intérêt intrinsèque cosmique hypnotique alors qu'on voit pas un seul plan de la planète Solaris (sauf 5-6 plan très abstraits) ni de l'espace. Le long-métrage est un huit-clos spatial au design austère comme l'ensemble du film auquel on ne croit pas une seule seconde malheureusement (un psychologue en blouson cuir dans un vaisseau en orbite, pas d'appareils futuristes ni de commandes ni rien. Justes le même couloir qu'on revoit des dizaines de fois, des plans résurgents, des acteurs transcendés par la profondeur du film mais au jeu assez linéaire, assez retenu, figé et peu expressif : la vie est dépressive dès le début du film alors que la fin tend à démontrer qu'il vaut mieux revenir à l'essentiel, la Nature, la vie elle-même , l'Amour, les simplicités du foyer, de la famille, des proches plutôt que de tenter de pénétrer l'impénétrable, de comprendre l'incompréhensible, de saisir l’insaisissable, de se morfondre sur des souvenirs et un passé irréversible....

Le cinéaste russe ne transcende jamais son œuvre malgré la portée cérébrale. Heureusement, la technique rehausse l’ensemble avec une maitrise totale du plan-séquence intimiste , la caméra est mobile : lents travellings, l’objectif suit vraiment bien les comédiens, le réalisateur prend son temps, le film est très peu découpé. La narration est discutable : certaines ellipses ne sont pas très utiles alors que certaines scènes à rallonges auraient mérités d'être coupées. Ce qui me parait paradoxal c'est que l’atmosphère et le ton du film donne envie de se tirer une balle alors que les thèmes majeurs du film portent sur des émotions , des sujets et un constat final plutôt positif (quoique le plan final laisse songeur).

Pour marquer le coup et tenir la comparaison avec l’œuvre plus métaphysique et moins psychologique de Kubrick, Tarkovski utilise un morceau de Bach aux côtés d'un semblant de musique électronique plus en phase avec le scénario tortueux de Solaris. En complexifiant le message et la narration, Tarkovski ne délivre pas une œuvre sensitive ou émouvante ni visuellement léchée ou ambitieuse mais parfois volubile, pleine d’affliction, psychique et envoutante malgré une certaine pesanteur rebutante. Des décennies plus tard, la nouvelle génération auteurs de ce genre de films livreront des œuvres bien plus humaines, moins froides, moins raides, plus lyriques, plus enivrantes , plus spirituelles et artistiques : The Foutain, Solaris (2002), Enter the Void, The Tree of Life...

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