Star Wars Épisode III : La Revanche des Sith de George Lucas
La revanche des Sith est le prototype de ce qu’aurait dû être la prélogie, à force de repousser sans cesse l’histoire tant attendu Lucas se retrouve avec un film de 2h30 où il doit narrer tous les passages majeurs de la prélogie tout en faisant le lien avec l’épisode 4, un effort insurmontable en un seul film.
Cette surabondance d’action donne un rythme effréné au film, on change d’environnement digital toutes les 5 minutes au détriment de toutes les scènes clés qui se retrouvent être traité par-dessus la jambe. Du basculement de l’empire du côté Sith, au basculement d’anakin du côté obscure tout semble précipité, pourtant il y a avait clairement matière pour faire plusieurs films sur un Anakin torturé qui hésite quel parti rejoindre, ici un Christensen dont on aperçoit enfin le potentiel obscure avec quelques plans iconiques.
Mais non Lucas préfère accumuler les méchants pour son marchandising, ici le nouvel ennemi ne fait pas long feu on doit le voir 20 minutes avant qu’Obi Wan Kenobi s’en débarrasse d’ailleurs Ewan McGregor semble enfin à l’aise dans le personnage beaucoup plus décontracté mais son passage sur une monture numérique est bien la seul scène d’action raté du film.
Lucas enfin Spielberg (ah si seulement il s’était occupé entièrement de la pélogie) délivre enfin des moments de bravoure qui justifie l’utilisation du numérique, avec une facture globale des FX bien au-dessus des deux premiers épisodes, du combat stellaire d’introduction bluffant de dynamise, en passant par le souffle de l’attaque des Wookies (pour ceux qui ont longtemps révé à quoi devait ressembler l’épisode 6) jusqu’au montage alterné parfaitement chorégraphié ente le tant attendu duel Anakin/Obi Wan et l’affrontement Yoda/Palpatine, l’ampleur des combats est enfin au rendez-vous, enfin la caméra bouge, fini les plans statiques, bienvenue les plans séquence intelligents, Lucas peut remercier Spielberg qui est crédité pour avoir supervisé ces scènes et donné un véritable dynamise à l’ensemble du film.
La revanche des Sith aurait pu être un bon divertissement si seulement Lucas n’avait pas gâché toutes les scènes dramatiques clés :
Comment ne pas rire devant Palpatine qui fond comme une pizza au micro-onde ? son duel avec Samuel Jackson est tellement raté qu’il en devient pathétique alors que cela doit signer le passage irrémédiable du côté obscur.
Comment ne pas être insatisfait par l’exécution domino de tous les Jedi à travers l’univers bâclé en 5 minutes top chrono ? alors qu’un film entier aurait été nécessaire pour montrer un minimum la résistance des Jedi face aux Sith.
Comment ne pas être dépité, consterné de l’alternance entre la transformation tel Frankenstein de Dark Vador et l’accouchement des jumeaux ? ou Portman à la force de les nommer alors qu’elle est en train de mourir et Vador beugle tel un wookie.
Tout cela vient faire retomber le soufflé tragique à son summum après la défaite d’Anakin dans une lave numérique, Lucas parvient en quelques secondes à détruire le mythe qu'il a crée.
6/10