[Milkshake] Mes critiques en 2011

[Milkshake]

Le Guet-Apens de Sam Peckinpah

Un scénario parfaitement huilé, un récit implacable, la tension est palpable de bout en bout dans ce polar haut de gamme, Peckinpah délivre ici certainement son film le plus sec, nerveux et le plus inspiré en terme de mise en scène (enfin des 3 que j’ai vu pour l’instant )

The Gateway regorge d’idées de mise en scène, l’introduction quasi muette est un modèle de montage le son des machines à tisser rythme les images de sa dulcinée, l’univers carcéral dépeint parfaitement en quelques images : labeur, douche, ennui, occupations futiles et surtout le rêve de liberté symbolisé par les cerfs sur le territoire pénitencier. On sent que Steve MCqueen tout en jeu intériorisé est à deux doigts de péter un câble.

Grâce à une remise de peine, s’en suit un bol d’air frais ou McQueen rêve en flash foward de baignade, tout le récit est un modèle de concision, les acteurs semble sous jouer, les dialogues sont réduit au minimum syndical, cela permet de garder une ambiguïté (cher à Penckipah) durant tout le film sur la relation de ce couple qui se cherche, ils se haïssant et s’aiment tout en voulant leur part du butin, associé à une violence sèche et brutale cela donne cocktail détonnant.

Une partie de la réussite du film proviendrait de Steve McQueen officiant en tant que producteur, il a imposé le montage à Peckinpah ainsi que la brillante musique de Quincy Jones suave et expérimentale donnant du peps au film. Parfois un cinéaste a besoin d’être restreint pour donner le meilleur lui-même, le film est l'exemple parfait du polar efficace (pas étonnant que cela soit le plus grand succès du réalisateur) qui a influencé bon nombre de cinéaste du case millimétré (Mann), à la benne à ordure (pompé par Lucas) en passant par les poursuites et fusillades parfaitement orchestrés, notamment les ralentis explosifs au shotgun (Woo et Tarantino.)

Steve McQueen porte sur ces épaules tout en sueur et décontraction les désaccords d’un couple, Ali MacGraw beauté froide ne fait pas le poids tel une Isabelle Lucas son jeu est extrêmement limité et empêche quelques scènes clés de véritablement décoller bien que le couple fonctionne à l’écran. Dommage car pour une fois le côté misogyne de Peckinpah délivre des scènes vraiment cocasses (McQueen délivre un bon quota de baffes ) avec un retournement de couple comique venant apporter un peu de légèreté au film qui perdure jusqu’à son final.

The Gateway ou quand le polar de commande cadenassé donne le meilleur de son réalisateur

8.5/10

[Logan]

Qui c'est qu'avais raison

(Un point de plus et t'avais le logan approuval )

[Milkshake]

Ouai tu mets une vraie actrice dans le rôle principal et j'aurais pu monter à 9. Là déontologiquement c'est impossible.

Et puis j'aurais pas craché sur une fin plus noir ou plus ambiguë sur l’avenir du couple. D'après ce que j'ai lu c’est présent dans le roman de Jim Thompson dont le film est l'adaptation.

[Logan]

Bah franchement pour l'époque pour une fois que ce genre de film finit par un happy end ca change justement
Sinon ouais assez d'accord pour l'actrice il aurait pu trouver mieux

[Milkshake]

Ouai la fin est presque surprenante venant de Peckinpah même si ça lui a été imposé.

Le prochain Peckinpah ça sera soit Pat Garrett Ou Croix de Fer, les autres semblent avoir bcp moins bonne réputation.

[Logan]

Ouais c'est deux bons Peckinpah, aprés t'as Alfredo Garcia qu'est sympa aussi.

[Scalp]

Euh Pat Garrett c'est le meilleur Peckinpah un peu quand même, par contre Alfredo Garcia jamais y met la moyenne l'ami Milshake.

[Logan]

Alfredo Garcia c'est bien pourtant, le seul qui m'avais gonflé dans ce film c'est le truc glauque de milieu de film qui sort de nul part et qui nique complément le ton pour refaire du Peckinpah de base dans ses thèmes, un peu relou...

[Scalp]

ah bein justement pour moi elle est très bien cette scène, c'est là que le film bascule, fini la petite ballade bucolique et bienvenue dans le monde de Peckinpah.

[Waylander]

Pour moi la violence est pas un thème en soi dans le sens ou il n'y a pas de questionnement à ce sujet dans le film, ça dézingue juste à tout va comme pour n'importe quel hors-la-loi sans pitié

Pas besoin de "questionnement" pour explorer un thème..Si le réalsiateur a une idée bien arrêtée sur le sujet il ne va pas chercher à te questionner sur un thème. Il va te proposer sa vision des choses , à toi de l’accepter ou la renier tout ne la respectant. Tu peux aussi être amener à te poser tout un tas de questions sans pour autant qu'on t'y invite.

La violence c'est clairement au cœur de la Horde sauvage (en filigrane et de manière très subtile). rien que les multiples plans de gosses observants les fusillades c'est pas là pour rien ni le final avec le môme qui prend l'arme et bute Holden. Et l’ouverture faut-(il de rappeler ce que l'on voit ? Non et puis la violence de ce western elle est unique, ya jamais eu plus violent avant dans le genre et après bah finalement très peu de films.

Un thème central n'empêche tout un ramage thématique sans vraiment d'exploration intellectuelle. faut juste que ce soit au moins appuyé par quelques plans, des non-dits etc..et pour The Wild Bunch on peut décemment pas dire que la violence n'est pas un thème du film. Il y a au moins 4 sujets dans le film.

[Milkshake]

Oui enfin le thème de l'amitié me semble quand même bien plus important.

[Milkshake]

J'y reviendrai plus en détail mais j'ai été déçu par Croix de Fer pas par la réal qui fait bien son boulot mais qu'est ce que le film est mal écrit, ils s'y sont m'y à 3 en plus. J'ai trouvé qu'il y avait plein de scènes, des dialogues et des longueurs inutiles. Heureusement que les moments d'action sont bien troussé.

[Alegas]

Croix de Fer de Sam Peckinpah

Après la très bonne surprise du Guet-Apens, je m’attaque au film de guerre made in Peckinpah un summum de violence qui avait tout pour plaire, le point de vue et contexte original est alléchant, Croix de Fer traitre la deuxième guerre mondiale du côté allemand lors du début de la fin, la retraite de la wehrmacht sur le territoire russe.

Dès le départ le montage d’image d’archive en noir et blanc sur chand allemand joyeux qui amène progressivement de la couleur pour passer à la fiction est astucieux, on se dit que Peckinpah va traiter son film avec beaucoup de décontraction. Etonnamment Peckinpah ne prend pas juste du plaisir à filmer du nazi qui dézingue au ralenti, il adopte un ton lourd et grave tout en massacrant des enfants dès les premières minutes.

Au lieu d’utiliser l’originalité de son contexte, l’armée impératrice toute puissante qui commence à prendre peur, Peckinpah se retrouve avec un scénario extrêmement bancal qui entre deux scènes d’actions tente de développer une lutte des classes dans des scènes de couloir tranché interminable.

En voulant montrer les horreurs de la guerre et le traumatise engendré, le film se retrouve parasité par des sous intrigues qui mène nulle part : l’amourette hospitalière du héros, le bobo colonel qui fait une longue remontrance sur la nature des rapports entre soldats et surtout une scène d’infiltration au féminin russe sortie de nulle part juste un plaisir coupable du réalisateur.

Pourtant le regard de James Coburn en dit long, Peckinpah assure le boulot avec une ambiance boueuse, sale, poussiéreuse, le danger est partout, les explosions arrivent de tous les côtés. On retiendra surtout une attaque de char qui en impose, le reste est moins marquant la première défaite finit au meilleur moment et la dernière s’avère assez répétitive dommage on ne souci jamais un instant de ce duel trop machinéen de valeur pour un petit bout de métal, une croix de fer.

6/10

[Alegas]

Star Wars Episode 2 : L'attaque des clones de George Lucas

Les 2h10 de fonds d’écran proposé plus (plans stellaire et planétaire) ou moins inspiré (les bestioles, la lumière intérieur numérique) plus ou moins fignolé (nos yeux se repose lors des 4/5 plans en décors naturels), révèle le défaut majeur de la prélogie. Lucas dépense toute son énergie à créer un univers visuel digital pour nous faire voyager sur une nouvel planète toutes les 10 minutes en se forçant à reprendre bon nombre d’éléments de la trilogie originale (ici les passages fondateurs de l’empire contre-attaque sont recopié, le passage du côté obscur, l’amourette, les astéroïdes, le bras coupé …..) pour faire croire à une continuité.

Conséquence tous les acteurs sont totalement délaissés avec des dialogues ineptes dans des décors d’une pauvreté sans nom avec une profondeur de champ numérique totalement vide et inutile. Personne de Portman à McGregor en passant par Jakcson ne semble croire en l’entreprise Lucas, la pauvreté de ses compositions de plan est révélé par des acteurs qui ne savent pas où regarder pour interagir avec des partenaires affreusement pixélisé.

Tous ces tunnels de dialogues répétitifs (récité une seconde fois mot pour mot sur le dernier tiers), surligné pour ne pas perdre le spectateur de moins de 10 ans, cela coupe toute possibilité d’ambiguïté, de zone d’ombre pour insuffler le malaise du côté obscure : meilleure exemple le massacre d’Anakin est conté au lieu d’être montré. Plus que dans sa réalisation Lucas échoue dans sa narration, il ne peut se permettre le meurtre de femmes et enfants, la vitalité des ventes de produits dérivés est en jeu.

Lucas essaye tout de même de se débarrasser de ses tares pour ne pas atteindre le fond abyssal du premier opus, il laisse de côté Jajar, qui est quand même là pour faire basculer le sénat afin donner le pouvoir au sénateur Palpatine qui est en fait le grand lord sith mais au lieu de prendre son armée de clone pour exterminer tout le monde il préfère révéler à tout le monde la préparation d’un coup d’état pour attiser la peur et se faire élire officiellement afin de prendre le pouvoir pour récupérer l’armée qu’il a créé devant le nez de tout le monde … ouf

Pourquoi vouloir essayer de complexifier et tordre des enjeux aussi basiques ? Tout cela pour dire à la fin « j’avais tout prévu, c’était un plan millimétré » pathétique. Lucas compense son écriture blafarde par quelques séquences d’actions suffisamment plaisante pour faire passer la pilule enfin tant que tout cela ne vire pas à la démo technique totalement dépassé. Au lieu de retoucher sans cesse la trilogie originel, Lucas devrait plutôt donner un coup jeune à sa cinématique de prélogie.

La poursuite d’introduction est toujours aussi efficace et dynamique bien que Lucas pompe allégrement l’univers visuel de Blade Runner des puits de pétroles en feux aux néons chatoyant, toute la chasse de Bobba Fett (pourquoi le tuer ? pourquoi un fils clone ? ) s’avère toujours aussi plaisante bien qu’elle soit parasité par les feux de l’amour en montage alterné mais le plus décevant reste le final bien moins convaincant que dans mes souvenirs.

L’ampleur n’est jamais présente, les combats de masse sont extrêmement statiques, les fonds verts dans un garage limite forcement l’espace nécessaire à ce type de séquence, la caution playmobile à vendre C3PO et R2D2 vient alourdir le tout en rallongeant la séquence par un passage en usine anecdotique et le double duel de Jedi tant attendu se révèle extrêmement mal chorégraphié, Lucas ne fait que des plans resserré sur des visages ou gigotent un sabre laser pour cacher les doublures réelles et numériques.

Au final un beau ratage de mise en scène et de narration qui ne vaut que pour quelques brides d'action : 2 points pour la poursuite d'intro, 2 points pour la chasse de Bobba Feet, 1 point pour le final mais -1 pour le tout numérique, vive les cinématiques de PS2

4/10

[Scalp]

Pourquoi t'as perdu du temps à le mater ?