The Friends of Eddy Coyle Peter Yates - 1973
Le voilà le meilleur film de Yates, c'est carrément un cran au dessus de
Bullit ( le film a voir seulement pour sa course poursuite
).
Le film est assez déroutant, déjà le traitement est vraiment minimaliste, et pendant près de 45 minutes c'est un film choral où on suit plusieurs personnages sans qu'on voit encore clairement les liens, y a des discutions mystérieuse où on capte pas tout sur le coup, en fait le film est fidèle au titre on suit donc les amis de Coyle ( Mitchum ) un vieux malfrat de second zone ( qui se croit important ) qui pour ne pas retourner en prison va être obliger de rencarder un flic et très vite on va se rendre compte qu'il est près à tout pour ne pas retourner en prison ( alors qu'il se fait mousser au près de son refourgueur de flingue en lui racontant des histoires sur l'honneur entre malfrat, mais ce ne sont que des chimères auquel il se raccroche ), même a vendre ses potes braqueurs de banque a qui il vend des flingues.
Le récit alterne donc entre Mitchum qui achète des armes ou son le flic, les scènes de braquages ( très réussit ), le vendeur de flingue et le pote barman de Mitchum, y a quasiment pas une scène intimiste à part une mini séquence de 30 seconde entre Mitchum et sa femme y a pas un seul moment d'intimité, les personnages sont toujours entrain de faire un deal, de marchander leur liberté ou de braquer une banque.
Et là où le film change des films de ce genre c'est qu'ici il n'y a pas une seule confrontation direct entre les protagonistes, ici tout se fait en douce, dans l'ombre, quand on se fait chopper c'est parce que quelqu'un à balancer, quand on exécute un contrat l'ordre vient de haut et on fait ça comme un enculé et ici à part à la rigueur le personnage du flic, personne ne contrôle rien du tout, tout le monde dépend des autres ( si quelqu'un merde ça se répercute sur les autres ) : Eddie Coyle, les braqueurs, le revendeur n'auront pas le temps de comprendre ce qui se passe, celui qui s'en sort le mieux c'est celui qui se mouille le moins et qui reste le plus dans l'ombre ( le dernier dialogue entre le flic et Peter Boyle est plein d'ambiguité ).
Le film a des séquences très bavarde et la scène qui introduit le perso de Mitchum c'est carrément du Tarantino ( qui a surement dut s'inspirer du film, l'un des personnage s'appelant ici Jackie Brown ).
Le script du film ( c'est tiré d'un roman ) est franchement une pure réussite, le coté intrigue à tiroir fonctionne vraiment.
La réal de Yates sans esbroufe ( ici pas de course poursuite de 10 minutes, bon y a quand même une petite séquence en voiture qui dure 30 secondes et la maestria de Yates est bien là ) est bien maitrisé ( la séquence de braquage de banque est une belle réussite, Yates nous captive avec 3 fois rien, on a rarement vu braquage de banque aussi calme et silencieux, bon à un moment faut quand même calmer un petit malin donc ça utilise le gun ) et il ne dramatise rien, l'approche tel un French Connection est très documentaire, mais là où le film est réussit c'est surtout sur son ambiance, qui confère au film un coté très dépressif, faut dire que la photo hivernal du Boston ( ville qui toute de suite rajoute un sacré cachet au film ) de Victor J. Kemper est très réussit, et la ville est d'un tel morosité qu'on sait où l'histoire va nous emmener.
Yates dirige de main de maitre son casting et tout le monde est vraiment bon, Robert Mitchum je suis pas trop fan de sa seconde partie de carrière quand il a commencé à vieillir et choper son triple menton, il a un coté nonchalant qui me soule bein ici c'est de loin son meilleur rôle ( hors film noir ) et sa nonchalance habituel est ici assimilé à la lassitude d'un personnage au bout de la route et Michum fait des merveilles, il en impose en faisant rien du tout, il est juste là avec sa vieille carcasse et il est génial en anti héros, Peter Boyle un second rôle récurrent de l'époque a peu de scène mais il lui en faut pas beaucoup pour nous montrer quel bon acteur il est, et on a Richard Jordan ( un gars qui a joué dans tout les westerns de Winner ) en flic de l'ATF qui sait très bien se servir de ses indics, j'ai bien aimé le vendeur d'arme aussi.
La BO on dirait du Schriffin mais c'est pas lui.
Un vrai film noir au titre ironique car l'amitié ici il n'en est jamais question, le thème central étant plutôt la trahison, film un peu oublié même pas sortie en France en DVD.
”Life is hard, but it’s harder when you’re stupid”
8/10