HARD EIGHT-------------------------------------------
Paul Thomas Anderson (1996) |
7/10Sur les bons conseils du forum j'ai tenté de découvrir ce Paul Thomas Anderson, et en grand fan absolu de ses 4 films suivants je m'attendais à du lourd. Surtout que le milieu du jeu et des casinos a donné quelques chefs d’œuvre du 7e art.
L'histoire ici suit un homme (John C. Reilly), un peu paumé et en galère d'argent, rencontrer un vieil homme, Sydney (Philip Baker Hall), qui va le prendre sous son aile et lui apprendre ce qu'il sait sur les casinos. L'idée de départ est plutôt plaisante. D'autant qu'à ses personnages vont s'ajouter celui d'une pute/serveuse (Gwyneth Paltrow), et d'un petit bad boy, Jimmy, responsable de sécurité (Samuel L. Jackson). Que des bons acteurs donc et un bestiaire de persos vegasiens parfaits. Le mystère entretenu par PTA sur les motivations du Sydney est bien tenu. La réal préfigure les grandes oeuvres à venir, la musique est bien présente, pas mal de moments contemplatifs et de passages dialogués enlevés, la caméra de PTA virevolte entre les tables de crap's, certains passages sont magnifiques.
Mais là où le bât blesse sérieusement c'est sur la dernière demie heure. Un drame va avoir lieu et précipiter les événements. Et là malgré 2 scènes magnifiques (celle de la chambre d'hôtel puis de la confrontation Sydney/Jimmy) la "révélation" tombe un peu à plat, avec une tension dramatique en dedans. D'autant plus dommage que l'idée était vraiment intéressante et qu'il aurait suffi d'un traitement un peu plus étayé pour rendre le tout vraiment passionnant.
En regardant les infos sur le film après, j'ai appris que la version filmée par PTA était de 2h30 (contre 1h30 pour celle critiquée ici) et suite à un conflit, le réal fut viré du montage et la fin modifiée en moins tragique... Là où PTA aurait donc pu faire quelque chose de grandiose, son cinéma jugé trop contemplatif a refroidi les producteurs... On comprend donc mieux ce mix étrange entre film d'auteur sur les non-dits et les faux-semblants et balisage hollywoodien. Heureusement la suite de sa carrière lui donnera raison et dans l'amplitude des ses films suivants, le cinéma de ce très grand réal prendra tout son envol.
Ce Hard Eight vaut donc uniquement pour les amateurs de PTA mais reste un film mineur car sérieusement amputé sur sa fin et franchement bancal.