Thor de Kenneth Branagh
Voilà un projet de studio sentant bon le gros nanar, réalisé par un acteur opportuniste, qui a déjà jeté l’éponge pour la suite en chantier, avec des acteurs en vacances venant encaisser leur chèque et surtout l’un des personnages de l’univers Marvel le plus compliqué à mettre en image.
Pourtant surprise la partie mythologique, véritable intérêt du personnage de Thor, fonctionne plutôt bien et se révèle très agréable à regarder, malgré des costumes à la limite du kitsch bling-bling tout droit sortie des chevaliers du zodiaque, de grands décors dépouillé mais suffisamment classe et des FX assez grossiers, l’univers d’Asgard trouve une cohérence visuelle assez improbable. On ressent la passion pour les pièces shakespeariennes de Kenneth Branagh qui permet de diriger correctement la tragédie du mythe nordique, le récit d’un duel fratricide.
Chris Hemsworth est crédible en Thor borné et arrogant, on évite le cabotinage de Hopkins en dieux des dieux Odin, Chris Elba en impose en Heimdall gardien et surtout Tom Hiddleston en Loki qui se révèle être la révélation véritable moteur du film, pas surprenant venant du meilleur personnage, fourbe et insaisissable, de cette mythologie. Après une attaque barbare chez des hommes de glace au look un peu trop proche de Diablo des X-men, Thor se fait tirer la peau des fesses par son père, exclu du monde divin pour être banni sur terre.
Dès ce moment-là on sent que l’aventure n’a plus une once d’attrait pour les yeux du réalisateur en mode automatique qui se coltinent des scènes toutes plus plates les unes que les autres. Coincé au fin fond des USA dans une ville en carton, décors prétexte à pouvoir être carbonisé, donne l'impression d'être devant une mauvaise sitcom ou la plupart des acteurs tournent en rond se demandant ce qu'il font là plutôt que dans un blockbuster à 150 millions au cahier des charges précis.
En tête de ce désastre planétaire, une Natalie Portman navrante qui n’a rien à défendre en faire valoir fleur bleue, entre deux caméos totalement bidon et quelques blagues vaseuses, Branagh atteint le néant absolue, on attend qu’une chose les retours furtifs à Asgard. Cela donne une structure très bancale heureusement le Destructeur est plutôt bien foutu mais ça ne rattrape pas un combat final paresseux ou la seule idée de mise en scène de Branagh se résume à pencher sa caméra, un tic recyclé au moins 20 fois durant le film.
Voilà sur 2h de métrage il reste à peine un petit tiers du film intriguant relatant de la mythologie qui effleure tout juste un beau potentiel, si Thor 2 laisse une grande place aux mythes avec un réalisateur de Game Of Throne, on peut espérer un film plus correct mais c'est sans oublier le label qualité studio marvel
3/10