[Jipi] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Grande Course Autour Du Monde (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Dim 11 Sep 2011, 10:24

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Tout le préambule de cette course autour du monde ne tourne qu'autour de parades désopilantes exécutées merveilleusement par une caricature de mode, le grand Leslie, contrecarré par des tentatives de remises à niveaux sans cesse avortées par un hargneux destiné aux glissades perpétuelles.

Les deux camps sont un partenariat à la frontière d'une terre inconnue, celui qui réussit tout ne peut ressentir le désespoir continuel de l'échec du second et inversement.

La perfection et son inverse s'affrontent sur un terrain mêlant réussites et échecs cuisants répétitifs, le professeur Fatalitas adepte de la déroute à temps complet valorise ses prestations navrantes par de fantastiques casses gueules dignes du Guinness.

Cette méchanceté bête et simpliste corrigeant elle-même les outrances de son propre disciple entretient la tolérance et la sympathie acquise envers cet incorrigible petit bonhomme en noir dont les coups lui sont éternellement retournés par un éternel vent contraire, ses malchances en chapelet attise une compassion morale en puissance.

Fatalitas est d'une bétise presque délicieuse sur le marché de la gloire où les stéréotypes font scintiller les dents des plus beaux au soleil. Le noir contre le blanc ceci sur des milliers de kilomètres par tous les temps, désastres et incompétences à perte de vues sous une pluie de gags avec en prime une gigantesque bataille de tartes à la crème, hommage à deux autres adeptes de la gamelle perpétuelle, Laurel et Hardy.

Ce film extrêmement drôle de bout en bout est presque Kantien, il définie comme grandeur négative l'échec se débarrassant d'une antinomie pesante pour devenir par une certaine équivalence exécutoire l'égal mais inverse de la réussite. Fatalitas le prouve le nez dans le crottin par cette phrase :

« Voilà un exploit que le grand Leslie n'est pas près de réussir ».

Le bon et le méchant sont enfin réunis par la complémentarité d'un seul verbe « séduire » chacun avec leurs armes respectives qui finalement ne sont que le principe de l'univers, deux forces contradictoires mais complémentaires.
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Garçonnière (La) - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 12 Sep 2011, 10:35

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L'opportunité de contourner un concept promotionnel d'entreprise extrêmement lent se présente à Baxter ressource anonyme noyée dans un open space gigantesque et bruyant.

Pour cela il faut être conciliant en s'éclipsant le temps de quelques soirées d'un domicile laissé à la disposition de ses chefs et de leurs compagnes du moment.

Ceci s'avère rapidement incomplet dans la mesure ou une véritable personnalité s'occulte par un arrivisme plus automatisé que réellement désiré.

Une midinette naïve et un employé obscur n’intéressant leurs hiérarchies que par la bagatelle et le service vont lentement s'éveiller et s'apercevoir qu'ils se doivent d'exister que pour eux-mêmes.

La garçonnière est un merveilleux opus d'éveil aigre doux sur un assentiment intéressé donnant comme finalité, un bureau personnel, une ligne directe et un nom sur une porte. Le tout sans aucune perception d'une valeur morale ou professionnelle, on prend c'est tout.

Un patron offre des cadeaux de Noël bien enveloppés à sa femme et cent dollars à sa maitresse.

Il suffit de capter sa différence, de s'apercevoir qu'elle ne changera jamais et d'offrir après avoir frôlée le pire son intérêt à un personnage certes soumis au concept d'appartenance hiérarchique mais lunaire, drôle et farfelu.

Il suffit de se parler, de s'apprécier tel que l'on est puis de tracer sa vie ensemble en étant uniquement dépendants que de soi-même.

Un film étonnant entre la comédie et le drame sur l'éclosion de deux personnages manipulés enfin libres ayant rassemblés leurs obscurités pour en faire un luminaire éclatant.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Lun 12 Sep 2011, 10:39

Sympa!! deux films que j'aime et qu'il faudrait que je revois. :super:
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Vol 93 - 8/10

Messagepar Jipi » Mar 13 Sep 2011, 09:09

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Ce film est prenant et stressant malgré un démarrage poussif certainement volontaire afin de nous permettre d'emmagasiner lentement la pression de ce qui se prépare puis de l'évacuer dans une explosion violente.

Les données sont simples, nous devons tous nous trouver à l'intérieur de cet avion suicide et ressentir l'effroi de ses passagers.

Un dramatique huit clos entre une jeunesse fanatique, fragile, bouillonnante et indécise dans le déroulement d'une procédure extrémiste et des otages dans un premier temps effondrés puis opérant une lente montée chromatique menant de l'angoisse à la bravoure.

L'atmosphère des deux modules de cette odyssée pathétique est remarquablement reproduite. De la tour de contrôle à la carlingue de l'avion, deux ruches à leur paroxysme s'adonnent à l'assistance ou à la détermination.

Une lente agonie filmée en temps réel entre un groupe devant s'affirmer dans une situation extrèmement grave et un second formaté par la prière et les théories punitives le tout dans des comportements soumis à la transcendance.

Un acte fusionnel unissant entre ciel et terre la haine, la peur et le courage dans un affrontement final apocalyptique.

L'offrande magnifique d'un dépassement de soi que ce soit dans le bien ou le mal dans une confrontation sacrificielle poignante à l'image d'une icone.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar Jipi » Mar 13 Sep 2011, 09:22

C'est dingue, je n'ai jamais ressenti ça avant. J'étais dans l'avion avec eux.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Mar 13 Sep 2011, 09:40

oui du cinéma pris sur le vif caméra à l'épaule!! :mrgreen: moi c'est la partie ou c'est la confusion dans la tour de contrôle ou personne ne comprend rien que j'aime!!
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Mar 13 Sep 2011, 13:58

J'ai adoré le film
J'ai retenté un visionnage l'autre soir à la TV mais c'était trop tard j'ai capoté sur un début qui ramait un peu, même si je rappel que j'ai aimé le film
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Gigi - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 15 Sep 2011, 11:09

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Un film de qualité devenu obsolète. Une curiosité permettant d'intercepter un concept de l'époque consistant à intégrer des personnages chaleureux dans des environnements somptueux dont la mission était d'acquérir une attention au même niveau que tous les protagonistes de l'histoire.

Des comédiens dont les motricités et les états d'âmes sont accentuées par des décors grandioses.

C'est un foisonnement continuel de couleurs, de gaîtés et de joie de vivre dans un scénario insignifiant bypassé rapidement par un visuel conséquent sur de biens agréables féeries citadines et champêtres que cette triplette de comédiens Français mettent très correctement en valeur.

Les mélopées ne laisseront pas un grand souvenir mais elles ont l'avantage d'entretenir la tenue d'un produit montrant un cinéma en très très bonne santé financière.

Dans de merveilleux costumes, du bois de Boulogne en passant par chez Maxim's une avalanche de figurants assurent la luminosité de certains endroits mythiques de la capitale.

Tout ceci permet de passer un agréable moment en éteignant un moment son monde le temps de ces diners mondains, de ces ballades Parisiennes et de ces parties de campagnes bien naives.
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Diamants sur canapé - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 19 Sep 2011, 09:43

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Scotchée par les attraits des vitrines de luxe de la cinquième avenue Holly Golightly épuisée par la fête rentre péniblement chez elle au petit matin.

« Breakfast at Tiffany's remarquable comédie douce amère aux accents felliniens draine irrévocablement par les attributs contenues dans une sphère thématique toutes les excentricités d’une faune luxueuse, protégée, immature égrenant lourdement superficialités et débordements

Dans cette prison dorée les prénoms se confondent, le whisky coule à flots, les chapeaux s’enflamment dans l’indifférence générale. Les placards abritent une luxure débridée pendant qu’un troupeau carbonisé par l’alcool roule sous les tables après minuit.

Quelques larmes de lucidité annonçant une construction mature encore lointaine se manifestent enfin sur un quai de gare. Un visage privé de sens profond passe lentement de la soulographie à la perception.

Une thérapie permettant à deux paumés de refaire surface par une attirance dans un premier temps imposée par l’un subit par l’autre dont la finalité est un retour fracassant vers les sentiments.

« Breakfast at Tiffany's est un opus extrêmement attachant, drôle, cynique, provoquant.

Une fable magnifique sur la liberté d’user de soi dans divers compartiments dont certains ne sont pas les bons. Pour s’en apercevoir il faut être deux, se parler, apprendre à se connaître, retrouver ses vraies valeurs grâce à quelques confidences et boire le champagne d’un challenge réussi dans un bonheur durable conquis lors d'une scène finale ou l’ont est enfin soi-même.

Ce film merveilleux au combien révélateur d’une fausse route corrigée à temps est un classique. Un chef d’œuvre d’élaboration en commun surfant sur le magnifique leitmotiv "Moon river" d’Henry Mancini.

L'épilogue est d'une sensibilité rarissime.

A voir et à revoir.
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Tour du monde de Sadko (Le) - 7/10

Messagepar Jipi » Mar 20 Sep 2011, 15:30

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A quoi bon fendre les mers dans des aventures tourmentées si tout ce que l'on découvre ne sont que des êtres violents, opportunistes, irascibles ou pervers.

La quête de l'oiseau de bonheur s'avère décevante en révélant après bien des péripéties un concept déprimant basé sur l'endormissement des masses.

Le message est clair, rien ne vaut la terre natale, inutile de parcourir un territoire rempli de chimères ne débouchant sur aucun apaisement.

Malgré les contraintes d'un régime imposant des critères incontournables Alexandre Ptouchko cinéaste du merveilleux réalise une œuvre distrayante, exotique et surtout imposante.

L'opus reste regardable sans pour autant s'extraire d'un contenu moraliste bien pensant d'une naïveté colossale embellie par des stéréotypes imposés par une idéologie politique favorisant l’héroïsme, la fidélité, le courage et l'amour qu'ils soient envers sa patrie, sa bien aimée ou sur les mers.

Ce film initiatique sur la recherche avortée d'un bonheur improbable s'avère de qualité malgré une propagande bien dodue surtout dans le message final.

Une grande sensibilité se dégage de ces très très beaux visages de princesse des ondes ou d'une promise attendant patiemment le retour d''un exilé temporaire cherchant au quatre coins du monde ce qui se trouve sur ses terres.

Une œuvre de grande allure dans une conception subordonnée.
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American Beauty - 9/10

Messagepar Jipi » Jeu 22 Sep 2011, 11:34

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Tout être fragilisé intérieurement par la manière de conquérir une véritable personnalité sera tenté de fuir au galop devant cette déprime localisée réunissant dans un microcosme collectif la névrose domestique, l'adolescence hargneuse, le voyeurisme curieux, la sécheresse sentimentale, le bureau productif et la violence paternelle.

Que ce soient les beaux jardinets et les belles demeures ils ou elles ne sont qu'un paravent masquant un douloureux mal de vivre que seule une imagination hallucinatoire occulte par quelques clichés pervers.

On se remet en forme physiquement manipulé par ses fantasmes dans un monde qui est uniquement le sien ou il faut néanmoins insérer son quotidien.

Une luminosité artificielle matérialiste gîte et carburant de la médiocrité de ses semblables.

Tout semble déréglé dans un contexte moraliste beaucoup trop prononcé ceci ne faisant qu’apparaître la confession, l'envie d'en finir et une perversité revancharde devant tout un catalogue d'éthiques et de paraître presque vomitif.

Comme d'habitude ce sont les jeunes qui en font les frais abandonnés ou menés à la baguette dans des intérieurs froids et cossus entraînant leurs premiers troubles psychologiques.

Une certaine Amérique sur un bateau ivre se réalise par l'excédant pendant qu'une jeunesse matériellement comblée ne se détecte aucun repère existentiel pur.

Un beau film révélateur et déprimant sur notre réelle difficulté d'extraire de nous mêmes ce que nous sommes réellement.

Une éternelle question que se posent tous les individus en lui donnant les réponses les plus farfelues ou les plus pathétiques.

Quest-ce qu'on fout la?
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Jeu 22 Sep 2011, 11:40

Quest-ce qu'on fout la?


:eheh: C'est la question à 1 million de dollars....si quelqu'un a une réponse !! :mrgreen: :super:
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21 Grammes - 7/10

Messagepar Jipi » Ven 23 Sep 2011, 10:48

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21 Grammes est un film décousu. Une suite d'images désespérantes et cassées.

Ceci n’empêche pas de s'adapter à sa déstructure en focalisant son attention sur ces visages aux traits tirés à la dérive ou en rédemption intégrés dans des environnements crasseux et délavés habitats de leurs interrogations et de leurs déprimes.

Alejandro Gonzalez Inarritu filme une brochette d'écorchés vifs, usés, les yeux cernés par l'autodestruction.

Manipulés par leurs illuminations internes certains balourds et hirsutes à des années lumières de la savonnette se réfugient dans la foi faisant d'un absent auréolé par la thèse la sauvegarde d'un monde ingérable par ses diversités.

Jésus et la drogue ne semble ici qu'une échappatoire thématique afin de se donner une constance dans un monde refusé par des marginaux récupérés par le discours religieux, la ligne ou la tristesse à temps complet.

Les sites et les situations déplorables rencontrées ont la particularité de désintégrer des facies anéantis de leurs vivants par trop d'épreuves.

Chaque protagoniste en relation avec son abattement ou sa fureur épure son décor de toute luminosité.

21 grammes est un puzzle pathétique dans une symphonie désespérée exécutée par des visages bruts exclus de l'abondance trouvant dans la haine et le désespoir la force d'exister.
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Tour infernale (La) - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 28 Sep 2011, 09:23

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Un opus catastrophe bien ficelé avec en prime la constitution le temps d'un incendie mémorable de quelques grosses pointures Hollywoodiennes imposantes en leurs temps puis laissées pour compte pour être enfin rapatriées temporairement dans le produit concept de référence de ces années soixante dix ou les cinéastes américains consacrent leurs pellicules à la destruction en tout genre.

Le récit tient bien la route en intégrant intelligemment une action soutenue formatée par le désastre d'une construction au rabais ceci alimentant parfaitement malgré sa virtualité le concept de la magouille élément bien présent dans nos sociétés.

Ceci permet malgré quelques clichés psychologiques un peu lourd d'adhérer pleinement à cette aventure dramatique pleine de suspense montrant tout près du ciel un catalogue humain hétéroclite comprenant entre-autres le pompier lucide et visionnaire des conditions de plus en plus déplorables de l'éxécution de son métier, l'architecte honnête, l'ingénieur alcoolique manipulé pour se terminer par le patron véreux et carriériste en rédemption.

Un bon film montrant nos chers contemporains dans une thématique leurs permettant de se vétir de tous les états.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Mer 28 Sep 2011, 12:19

Un film qui servait d'exemple pour un diplôme incendie il y a longtemps quand j'étais agent de sécurité dans le privé. :mrgreen:
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