[elpingos] Mes Critiques en 2011

[Eikichi Onizuka]

AMER BÉTON
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Michael Arias (2006) | 9/10

Pépite de l'animation japonaise, Amer Béton est à l'origine un très bon manga de Taiyō Matsumoto, adapté donc pour le cinéma par le brillant et très barré Studio 4°C (dont je vous conseille d'ailleurs l'expérience 'Mind Game'). Le film nous propose donc de suivre 2 orphelins, appelés Blanc et Noir, qui vont devoir redoubler d'effort pour défendre leur quartier contre des méchants yakusas.
Si le synopsis reste simple, la survie des 2 orphelins est une expérience à ne pas louper; porté par une animation à couper le souffle et un graphisme vertigineux, les scènes d'action sont hallucinantes, le scénario est aussi une peinture riche et rugueuse d'une société cruelle. La psychologie des différents personnages est abordée avec justesse, sans manichéisme.
Un modèle du genre donc d'animation, qui mêle avec brio inventivité, spectacle et intelligence. Du tout bon.

[elpingos]

BOULEVARD DE LA MORT
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Quentin Tarantino (2007) | 9/10

Très séduit par les 2 Kill Bill, je n'étais pas spécialement attiré par le sujet de ce film et par l'hommage au cinéma grindhouse, la série B n'étant pas franchement ma tasse de thé... Mais c'était sans compter sur le talent de Tarantino. Car Death Proof fut pour moi une expérience cinématographique réellement jubilatoire. J'ai eu la chance de voir ce film pour la première fois plusieurs mois après sa sortie dans le cadre du festival Télérama, et rarement je n'ai senti une telle intensité dans la salle, une telle euphorie.
Le film peut dérouter; l'aspect dialogues entre poufs peut laisser certains sceptiques. Personnellement j'ai beaucoup aimé ce festival de mots crus et de pipeletteries, qui va à l'opposé de la bienséance ou de la naïveté habituelles. Ça ne vole certes pas très haut mais Tarantino est un roi pour pondre et filmer ce genre de dialogues cultes.
Les actrices s'en sortent à merveille, elles sont sexy et provocantes à souhait, mais à l'opposé des bonasses de slasher habituelles, elles sont les vraies héroïnes de ce film, en étant tour à tour les victimes mais aussi les vengeresses, qui sauront en découdre, au poing et à la conduite, avec ce psychopathe génial de Stuntman Mike (Kurt Russel from nowhere, quel plaisir).
Mais là où il réussit le mieux ce pari un peu fou de la série B grand spectacle, bof et féminin à la fois (et donc féministe), c'est en structurant son récit de façon simple et très efficace, 2 fois le même film quasiment. Son cinéma en devient limite conceptuel, avec seulement 2 scènes d'action de caisse filmées avec maestria, et point d'orgue des longs discours précédents.
On est pris comme jamais par le jeu de cette course poursuite sauvage et par la catharsis de cette dernière scène.
Un film "mineur" mais essentiel, couillu, et une expérience grandiose.

[Alegas]

Faudrait que je le revois celui-là, vu qu'une seule fois en dvd et j'avais été assez désappointé.

[Heatmann]

desappointer ! tu m etonne ! pas qu un peu

[Waylander]

Moi j'avais kiffé parce qu' on voit des pieds.

[elpingos]

Fétichiste Way?

[Waylander]

Oui.

[osorojo]

Moi je suis comme toi elpingos, j'ai adoré ce film qui me fait prendre un panard monstrueux chaque fois que je le mate Toute la partie finale autour de cette chasse à l'homme est d'une tension remarquable, tu te tiens au siège attendant le dénouement avec une sacré impatience !

[elpingos]

Ouaip. Je pense que c'est une question de feeling ce film.

[elpingos]

Oui.

Tu dois bien te faire plaisir alors avec les films de Tarantino.

[Criminale]

Je pense tout pareil de ce Boulevard de la mort.

[Dunandan]

LE NOUVEAU MONDE
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Terrence Malick (2005) | 10/10

En prétextant cette histoire romancée de la rencontre d'un colon Anglais et de la jeune indienne Pocahontas, Malick aborde une quantité de sujets, universels et intemporels, sans jamais tomber dans le didactisme. Les petites histoires racontées dans l'Histoire forment un tout et traversent les époques.
Les premières images sublimes et ô combien commentées, à juste titre, nous parlent du frisson du voyage, frisson d'excitation mais aussi de peur. Cette peur sera l'un des nombreux thèmes de ce film. Peur de l'inconnu, de l'étranger, de la maladie, un sentiment profondément humain. Les héros de ce film, Farrell emprunté, et quasi mystique, Kilcher, grâce incarnée, vont se découvrir, et à la peur se substitue l'amour physique, sensuel. Les sens sont mis en éveil par Malick qui filme comme jamais les lumières, les sons, les odeurs de ce jardin perdu qu'est l'amérique des origines. (ce travelling circulaire autour de Pocahontas avec en contrechamp la zébrure d'un éclair est pour moi l'une des plus belles scènes jamais filmées).
Cette sensualité va ensuite s'échapper, s'enfuir, laissant place d'abord au doute puis à la solitude, alors qu'en parallèle les sociétés se développent en même temps qu'elles se déshumanisent. L'amour refera surface, incarné par un autre homme (Bale parfait), plus sage, plus patient, et de cet Amour naîtra une nouvelle promesse, celle d'un nouveau voyage et d'un enfant. Allégorie de la vie, de l'amour et forcément de la mort, Le nouveau monde est aussi et bien sûr une ode à la Nature, aux sens et un témoignage de ce que l'humanité a de beau, de mauvais et de fragile.
Un film grandiose, d'une beauté exaltante, triste, et humaniste malgré tout. Le chef d’œuvre de Malick.

[Waylander]

[Heatmann]

ah bah celui la c'etait evident

nouveau monde c est plus parfait que thin red line encore

[Waylander]

Non.