[Val] Mes critiques en 2011

[zack_]

Le II c'est le pire de tous Alinoé, c'est d'un chiant! Enfin je me referai la saga en BD pour me refaire une idée du tout

[Waylander]

N'empêche que tout ce qui dit Dahan, -notamment à propos des scènes tournées par Spielberg sur l'Episode 3- est vrai. En fait ce mec il est kiffant même si je le trouve parfois sévère. A l'inverse il s'enflamme parfois pour pas grande-chose genre Blade 2 "claque cosmique". Pue importe que j’aime le film ou pas mais c'est loin d'être une claque cosmique Blade 2.

[Alegas]

STAR WARS EPISODE 2 : L’ATTAQUE DES CLONES
Star Wars Episode II : Attack of the Clones - George Lucas - 2002

Contrairement au premier épisode, mes souvenirs ne m’ont pas trompé et on est clairement face à l’épisode le plus faible de la saga. Je ne reviendrais pas sur les défauts qui étaient déjà les mêmes dans le premier épisode, à savoir une mise en scène totalement inexistante et digne d’une série télé où jamais Lucas ne donne de l’ampleur à son catastrophique scénario (on aurait aimé que la traque de Zam Wesell soit plus inspirée par exemple).

Le scénario justement, comme le dit très bien Yannick Dahan, il est complètement abracadabrantesque dans ses retournements qui n’en finissent pas (le sénat est manipulé par les siths qui veulent faire croire à une prochaine scission pour que les Jedi utilisent l’armée commandées par les Siths, armée que les Jedis utilisent sans se demander d’où elle vient, … j’arrête là le massacre). Mais ce qui m’a frappé le plus en revoyant cet épisode, c’est le côté très douteux de ce scénario. On nous explique en gros que c’est normal que les gentils Jedis, groupe religieux par ailleurs très belliqueux, se permettent de s’immiscer dans les affaires politiques de la galaxie en interdisant aux planètes de quitter un système (la République) qui ne les satisfait plus. Un scénario digne des pires œuvres de propagandes anti communistes des années 50. Et bien sûr, l’histoire d’amour entre Anakin et Padmé est d’une lourdeur rare (ça fait limite porno par moments en terme de réal).



Lucas essaye toujours de nous faire croire que tout comme son personnage Darth Sidious, il avait tout prévu depuis le départ. On a donc droit à une intrigue capillotracté autour de Bobba Fett (personnage dont l’aura m’échappera toujours, puisqu’il ne sert à rien dans la trilogie).

L’interprétation d’Anakin est vraiment mauvaise d’ailleurs, heureusement que McGregor fait ce qu’il peut pour sauver tout ça. Le seul passage vraiment bien du film est toute la partie sur Geonosis, planète dont même les décors industriels sont parfaitement réussis et où le Comte Dooku se voit gratifier de la classe légendaire de Christopher Lee. Son duel contre Yoda est d’ailleurs beaucoup trop court car bon, quand on est un peu déviant, la perspective d’un duel Maître Yoda/Christopher Lee, c’est plus qu’excitant.

Les effets spéciaux ne vieillissent pas tous très bien, la preuve que rien ne vaut de bon vieux décors en bonne et du forme.

PS : A noter que les images des DVD upscallés sont vraiment excellentes pour des disques qui ont presque 10 ans.

5/10 (parce que la nostalgie est quand même là, premier SW vu en salles).

[Alegas]

Bon bah c'est décidé je me refais la saga dans peu de temps, au moins ça me permettra de juger si les BR vaudront vraiment le coup face à la qualité des dvd upscallés.

[Val]

STAR WARS EPISODE 3 : LA REVANCHE DES SITH
Star Wars Episode III : Revenge of the Sith - George Lucas - 2005

Troisième et dernier opus de la prélogie, l’Episode 3 est généralement considéré comme le plus réussi des prequels. Pour aller à l’encontre de l’avis général, je trouve vraiment cet épisode faiblard. En fait, il a pour moi les mêmes défauts que l’épisode 2.

Le scénario est toujours aussi mauvais pour ce qui est de la partie politique et le gros défaut est d’avoir relégué tout les principaux enjeux de la saga en à peine une heure de film. Le revirement d’Anakin est trop rapide, les Jedi se font tuer comme de vulgaire soldats alors que Obi-Wan et Yoda se font une armée de stormtroopers à eux seuls quelques minutes après. Les incohérences se multiplient et la saga qui se voulait digne des plus grandes tragédies shakespeariennes fait fiasco. C’est un des gros défauts de la prélogie : la multiplication sans cesse des personnages et des univers pour caché la vacuité de l’ensemble. Le Comte Dooku tué en deux minutes, c’est le Général Grievous qui doit lui succéder ainsi qu’a Dark Maul comme grand méchant du film. Le personnage est plutôt bien pensé (sa tête est inspiré par un robinet de chiottes si je me souviens bien des bonus ) et j’aime particulièrement l’idée des moulinets qu’il fait lorsqu’il affronte Obi-Wan, une bonne idée de chorégraphie mais le personnage arrive un peu tard, après 2 opus chargés en extra-terrestres bizarres et il se retrouve en plus noyés dans des enjeux qui n’en finissent pas de se faire attendre.

En parlant de chorégraphies, j’ai trouvé que tout comme le combat Yoda/Dooku du 2, les deux combats de Sidious sont vraiment mal géré, il se contente de balancer son sabre autour de lui, mais ce n’est pas très esthétique quoi. Heureusement que le duel avec Yoda a été réalisé par Spielberg car c’est assurément une des meilleures séquences de la prélogie avec enfin une vrai utilisation de l’espace et de la technologie : un combat en plein Sénat, c’est quand même jouissif, mais trop court. Un petit mot bien sûr sur le plan séquence d’ouverture qui était vraiment impressionnant en salles.



Les acteurs sont les mêmes donc pas de changement si ce n’est que Christensen est un peu meilleur et que McDiarmid en fait des tonnes, ce qui est infaillible pour démontrer l’absence de direction artistique d’un film : quand un grand acteur fait n’importe quoi, c’est que le réalisateur est à côté de la plaque.

On regrettera aussi que la scène où Yoda rejoint Dagobah ne soit pas dans le film : c’est l’inconvénient des bonus DVD, on coupe pour garder des bonus intéressant. Je suis sûre qu’il y a 15 ans, la scène serait restée dans le montage final.

Au final, ce qui pose problème avec l’Episode 3, ce n’est pas qu’il soit si mauvais, ça se regarde après tout. Mais il arrive après 2 autres opus qui n’arrêtent pas de surenchérir et la mauvaise gestion des enjeux fait que pour ma part, ça devient vite lassant. Je trouve en plus l’opus moins attachants que ces prédécesseurs (peut-être parce que je l’ai moins vu étant plus jeune). Reproche que l’on peut faire à la prélogie dans son ensemble d’ailleurs, être trop froide par rapport à la trilogie originale.

A noter que ça fait plaisir de réentendre ce bon vieux James Earl Jones de retour pour doubler Dark Vador (et de Georges Aminel dans la VF qui est spécialement sorti de sa retraite pour le film).

Bon, on va attaquer les bons films maintenant.

5,5/10 (même si je préfère le deux pour être honnête)

[Scalp]

Et bein faut sacrément du courage pour revoir la prélo et écrire dessus.

[Val]

J'ai plus de facilité pour dire du mal que du bien.
Donc j'écris plus facilement sur la prélo que sur Apocalypse Now ou Dirty Harry (que je viens de revoir) par exemple.

[Scalp]

Ah bein écrit sur Dirty et Apo même si c'est que 5 lignes.

[Val]

BREEZY
Id. – Clint Eastwood – 1973

Perdu entre L’Homme des Hautes Plaines et Magnum Force, sortis la même année, Breezy est un film encore aujourd’hui méconnu dans l’imposante filmographie de Clint Eastwood. Le cinéaste signait ici sa troisième réalisation et la première où il n’apparaissait pas à l’écran, hormis deux très petits caméos.

Eastwood s’intéresse ici à l’histoire d’amour improbable entre une jeune hippie qui vagabonde à travers la ville et d’un agent immobilier cinquantaire et cynique qui tente d’oublier ses échecs personnels et sentimentaux en affichant une fausse désinvolture. Deux personnages que tout oppose en apparence mais qui finissent par s’aimer, voilà un scénario qui paraît aujourd’hui vu et revu mais qui chez Eastwood est traité avec une grande pudeur que l’on retrouvera d’ailleurs plus tard dans des films comme Sur La Route de Madison par exemple.

Alors taxé de fasciste par de prétendus critiques ciné, Eastwood prouve ici pour la première fois dans son œuvre une sensibilité, une élégance et une pudeur (encore une fois) qui feront de lui une sorte d’icône consensuel du classicisme à notre époque, oubliant que Eastwood est aussi un cinéaste provocateur. Et quelle meilleur provocation pour quelqu’un considéré comme faisant l’apologie de la violence que de signer un film aussi pétri d’humanité et qui se permet de cotoyer le génie de John Cassavetes dans le traitement de ses personnages campés par deux acteurs formidables : le génial William Holden et la méconnue Kay Lenz. On notera aussi l’excellente bande originale du film signée Michel Legrand.

Un grand Eastwood injustement oublié.

8,5/10

[Scalp]

Jamais vu celui là sinon un peu hs j'ai appris que William Holden il avait chopé la femme à JFK

[jean-michel]

vu il y a longtemps, j'ai le dvd et mes souvenirs sur ce film sont bons. A revoir!

[Val]

MYSTÈRES DE LISBONNE
Mistérios de Lisboa - Raùl Ruiz - 2010

En acceptant la proposition de Paulo Branco d’adapter le roman de Camilo Castelo Branco, Raùl Ruiz réalise un souhait ancien, celui de diriger une « novela », ce genre de récit à multiple rebondissement comme il en pullule dans les pays lusophones ou hispaniques. Mais Ruiz ne veut pas faire de la télévision, il veut utiliser les moyens du cinéma au service d’une série télé. Les Mystères de Lisbonne ont donc d’abord été conçus pour être diffusé sous la forme de 6 épisodes de 52min pour la télévision avant de devenir un film de 4h30 sortis en salle en octobre 2010. Il s’agit ici de la critique de la version longue télévisée bien que la version « director’s cut » soit la version salles.



Il est difficile de savoir par où commencer tellement il y aurait de choses à dire sur ce film. Les Mystères de Lisbonne, c’est avant tout une invitation au plaisir du récit, du romanesque, au plaisir de se perdre dans l’histoire et dans ses multiples replis. L’histoire donc : Au XIXè siècle au Portugal, les destins croisés de plusieurs personnages dont le passé et les motivations se révèlent au fur et à mesure de l’intrigue. Dit comme cela, rien de nouveau, une histoire comme on nous en a déjà conté des tas. Et pourtant, toute l’intelligence du film tient en grande partie dans ce récit. Malgré le fait que l’on pense avoir tout saisi au bout de trente minutes, on ne s’ennui jamais car les différents récits en flashback qui se succèdent offrent à chaque fois un nouvel éclairage sur les personnages, de sorte que les enjeux se reconfigurent constamment et que les « méchants » ne le sont pas vraiment et que les « gentils » ont de grosses parts d’ombres.



Un récit qui n’est pas sans évoquer les grands romans du XIXè, français notamment. On pense évidemment aux Misérables de Victor Hugo, avec ses multiples personnages dont la complexité est révélée au fur et à mesure que l’histoire avance. Le personnage du Père Dinis n’est d’ailleurs pas sans évoquer le Mgr Bienvenue décrit par Hugo dans son chef d’œuvre. On retrouve dans ce personnage la même humanité et bienveillance à l’égard des plus démunis, ce qui fait de lui le personnage sans doute le plus intéressant du film, même si les autres ne déméritent pas, notamment sa vieille connaissance, l’énigmatique Alberto De Magalhaes. C’est un vrai bonheur que de se perdre et de se laisser porter par ces multiples récits formant une vraie mosaïque de la société du XIXè siècle. Et il impossible de parler des personnages sans évoquer leur formidables interprètes, principalement portugais (avec quelques français comme Clotilde Hesme ou Melvil Poupaud notamment) et donc malheureusement inconnu pour nous mais absolument excellents.



Le film ne serait pas ce qu’il est sans cette mise en scène de Raùl Ruiz qui est d’une beauté à couper le souffle. On a l’impression d’être avec les personnages et de les suivre à travers leurs aventures. Ceci à pu être rendu possible grâce à l’emploi d’une caméra très légère qui donne l’impression de flotter dans ces palais majestueux. On a franchement l’impression d’être devant une œuvre de la trempe de Barry Lyndon ou du Guépard tant le visuel est à tomber par terre. Le film est constitué en grande partie de plans séquences qui peuvent durer jusqu'à une dizaine de minutes sans que l’on s’en aperçoive. La caméra commence quelquepart de filmer, suit un personnage qui se déplace, semble se poser quelque part pendant quelques minutes avant de se redéplacer en suivant parfois un tout autres personnage qui se déplace à son tour. Un peu compliqué à expliquer par écrit, donc je vais essayer de l’illustrer par l’image avec un des plus fameux :


Et tout le film est comme ça. Pour le voir en mouvement (c’est mieux), Philippe Rouyer l’avait commenté dans LE CERCLE

Et il y aurait tellement d’autres choses à dire. Clairement l’un des meilleurs films de ces dernières années et qui donne envie de se plonger un peu plus dans la filmo de Raùl Ruiz qui vient de nous quitter.

9,5/10

[Val]

Est-il normal que je n'ai pas de lien vers la critique de groo à la fin de ma dernière critique ?

[Scalp]

Oui mais je te la rajoute.

[Val]

C'est sympa, j'ai cru à un oubli car il me semblait que dès que le film avait déjà été critiqué, la balise apparaissait.