Reservoir Dogs de Quentin Tarantino
(1992)
Reservoir Dogs, l'un des rares premiers films qui reste l'un des meilleurs de son auteur tout en restant une référence absolue du genre ainsi qu'une date historique pour le cinéma américain, celle où les jeunes cinéastes assoiffés de violence et de scénarios bien écrits pouvaient de nouveau se faire une place à Hollywood. Le film a pourtant connu un développement chaotique, réalisé par un jeune obsessionnel qui avait passé plus de temps dans un vidéo-club que derrière une caméra et qui arrivait tout juste à sa faire un nom en écrivant quelques scénarios plus ou moins inspirés, personne à l'époque n'aurait parié sur le succès de
Reservoir Dogs. Il fallut seulement un nom, celui de Harvey Keitel, principale tête d'affiche et investisseur majoritaire de la production, pour lancer véritablement la machine qui allait devenir un véritable raz-de-marée pour le cinéma américain du début des années 90. Car
Reservoir Dogs, c'est avant tout un premier film dénué de toute ambition, racontant une histoire déjà vue (un braquage qui tourne mal, une taupe non identifiée, des gangsters plus ou moins charismatiques) sur un effet de montage racoleur sur le papier (le film est divisé en chapitre, gimmick principal du cinéma de Quentin Tarantino, et surtout dans une chronologie bousculée dans tout les sens) mais qui arrive à faire mouche là où personne ne l'attendait. Non seulement le film est sacrément bien réalisé (plusieurs jeux de points de vues sympas, une scène de torture hors-champ marquante et surtout un final génial), surprenant scénaristiquement (ce n'est finalement pas l'identité de la taupe qui compte le plus, c'est surtout l'enchaînement d'actions qui feront en sorte que personne n'en ressortira indemne), jouissif de bout en bout (des répliques cultes et des références musicales et cinématographiques à foison) et interprété par un casting génial (Steve Buscemi, Harvey Keitel, Michael Masden et Tim Roth pour ne citer que les plus marquants). Tarantino démontre dans ce films toutes les qualités qui feront de lui l'un des cinéastes les plus appréciés de sa génération, à savoir un univers qui lui est propre, une bande-son soignée, un scénario ingénieux et des scènes de dialogues longues mais jamais ennuyeuses. L'un des films les plus emblématiques des années 90, un petit bijou tout simplement à voir au moins une fois avant de mourir.
"You shoot me in a dream, you better wake up and apologize"
NOTE : 9,5/10