Land of the Dead |
Mort d'un cinéaste |
5/10 |
Tout d'abord, ces 3 films faisaient la part belle au comédiens amateurs ou presque, et ils étaient franchement parfaits. Là, on a le droit a du beau monde, mais vraiment pas en forme. Dennis Hopper en fait trop, Asia Argento fait vraiment potiche, elle ne sert a rien, Simon Baker, transparent, n'y crois pas du tout... Seul John Leguizamo tire son épingle du jeu, mais c'est pas difficile vu la prestation de ses partenaires.
Ensuite, leur style de mise en scène était proche du documentaire (un peu moins pour le 3 quand même). Ici, l'image est beaucoup trop léchée, pas assez "granuleuse", elle ne contribue pas du tout au sentiment de malaise général que fédérait la première trilogie. Une jolie photo, certes, mais trop belle pour être dans l'aspect crade que le film devrait (devait) avoir.
Et sinon niveau scénario c'est très faible. L'histoire est bateau et j'ai l'impression qu'elle ne sert qu'à magnifier les zombies, et on voit d'ailleurs que Romero les aime ses goules. Les scènes où ils sont présents sont les plus réussies du métrage. Dommage que ce soit toujours les mêmes zombés que l'on voit, alors que dans les opus précédents, chaque zombie était unique et n'apparaissait qu'une ou deux fois a l'écran. Et j'aurais bien aimé que ce soit une vraie armée des morts qui s'organise contre les vivants. Une sorte de bataille rangées, bien poisseuse, bien violente, bien gore.
Bon, on assiste quand même a de belles scènes gores de festins, même si elles sont parfois coupées trop rapidement. On a droit a quelques beaux caméos qui font sourire (Tom Savini et sa fameuse machette, Bub (de l'opus 3), Edgar Wright et Simon Peg...). On sursaute pas du tout, mais c'est pas vraiment le but, mais y'a des scènes qui foutent les jetons (quand on voit les zombies pendus par les pieds qui servent de terrain de tir aux mercenaires, ça ma donné le cafard). Et c'est là que Romero est vainqueur. Il arrive a nous faire aimer les zombies. Ses zombies. On devient de leur côté quand on voit de quoi les humains sont capables. On en vient même a souhaiter que la race humaine soit détruite entièrement (enfin peut être pas, mais au moins les méchants^^). En fait, ce ne sont pas les morts-vivants les plus méchants, ce sont juste des êtres primitifs qui "évoluent" et cherchent de la nourriture (comme les premiers hommes a vrai dire). Et on en vient a se demander si les zombies ne sont pas l'aube d'une nouvelle race, détruisant la plus meurtrière, et imposant sa loi malgré elle. Les humains n'ayant comme recours que de fuir et de se cacher, étant en minorité. Bon, en tout cas, Romero est bon de ce côté, même si c'est parfois dit avec maladresse, peut être a cause des zombies trop caricaturaux pour qu'on s'attache a 100% a eux.
Finalement, cet opus reste inférieur, et de loin, aux 3 précédents. Tout simplement car il est trop éloigné de leur esprit. Mais peut on blâmer Romero pour ça? Il ne s'est pas reposé sur ses lauriers en repompant sur ses films précédents, donc non. Il ne s'est pas contenter de reprendre les éléments de sa cultissime trilogie, il les a remis en quelque sorte au goût du jour. Peut être trop. J'ai l'impression qu'il est trop tombé dans les impératifs commerciaux (déjà en ne tournant pas a Pittsburgh comme il le fait toujours, mais au Canada pour le coût moins élevé). Il avait de quoi faire un films de zombie pur jus dans la droite ligné de ses prédécesseurs, il a préféré orienté son métrage autrement. Soit. Mais je n'ai pas reconnu le Romero que "j'aimais" sur ses films précédents. Et c'est ça qui m'a chagriné le plus en fin de compte. Juste une petite baisse de régime. Malheureusement la suite nous prouve que Romero a rejoint définitivement le monde de plus en plus fournis des réalisateur morts-vivants.