Solitaire (Rogue)
de Greg McLean (2007)
résumé Allociné:
Australie. Le reporter cynique américain Pete McKell rejoint un groupe disparate de touristes pour une splendide croisière sur les eaux sauvages du Kadaku National Park. Mais à la suite d'un étrange accident, leur embarcation fait naufrage. Alors que le groupe attend en vain d'être secouru, un crocodile géant mangeur d'hommes apparaît à la surface de l'eau...
Après les requins, les piranhas, les pieuvres, les insectes de tout bord, et déjà les crocodiles à plusieurs reprises, on aurait pu s'attendre à ce que Rogue ne soit qu'un énième produit dérivé ajouté à cette longue liste... C'était sans compter sur Greg McLean qui ancre son film dans son Australie natale qu'il sublime à chaque plan. Le film s'ouvre ainsi sur une succession de plans aériens de toute beauté d'une nature sauvage et immaculée qu'on a peine à imaginer dans nos étroits pays où chaque parcelle doit être rentabilisée... Un des personnages le dira d'ailleurs au détour d'un dialogue: deux fois la taille du Texas pour seulement 200.000 habitants, tant d'espace naturel, ça fait rêver.
C'est donc dans ce contexte où la nature reprend ses droits que se situe notre histoire de crocodile tueur. Le contexte idéal pour l'affrontement séculaire de l'homme face à la bête. Celui où l'homme, seul et démuni, ne doit compter que sur lui-même et la solidarité parfois défaillante de son groupe.
Le crocodile du film n'est qu'un animal, un énorme monstre préhistorique, mais qui obéit à sa nature d'animal. Il n'est pas le Mal incarné, il fait ce pourquoi il existe: manger, vivre, défendre son territoire. Il n'en parait que plus redoutable, et plus vrai.
A l'instar de Spielberg sur Jaws, McLean attend très longtemps avant de nous montrer la bête, et encore seulement lors de plans éclairs. Ce n'est que pour augmenter le choc lors de l'incroyable final dans l'antre du prédateur. Autre gros point positif, le film n'est pas un prétexte à un étalage de gore, il reste très sobre de ce côté là.
On pardonnera la galerie de personnages de touristes un peu convenus, ils sont plutôt bien présentés et somme toute assez réalistes. La gestion de ce groupe se rapproche d'ailleurs grandement de celle d'un film catastrophe. On pourrait même aller jusqu'à faire une analogie avec La tour infernale (l'îlot étant la Tour, le crocodile l'incendie) surtout lors de la scène du cable tendu.
Une vraie réussite, visuellement superbe, et efficacement réalisée.
8/10