Reviens-moi |
Drame léché |
8/10 |
J’ai découvert Joe Wright tout récemment avec le très bon Hanna. Et à force d’entendre du bien de ce réalisateur et notamment de Reviens-Moi, je me suis décidé à le regarder pensant que ce n’était pas trop ma came. Quelle erreur !
En fait Wright visuellement il a tout d’un grand. Chaque plan est léché, d’une beauté renversante. Ca a l’air simple pur lui de sublimer chaque plan, par une composition audacieuse, une photo qui met en valeur le tout avec un sens du cadre d’une élégance rare. Il se permet même un plan séquence anthologique en plein milieu du film.
Mais ce film ce n’est pas que ca. C’est aussi le destin tragique de trois personnes sur fond de guerre. Et là où un déroulement classique de l’histoire aurait été intéressant, ici la manière de conter rend le sujet passionnant. On suit les points de vue des 3 personnages principaux, sans que l’un prenne le pas sur l’autre. Au point de parfois voir la même scène plusieurs fois sous des angles différents, on ressent du coup vraiment bien les ressentis des personnages. Une narration originale maitrisée qui sert grandement le film jusqu'à un final scotchant qui fait repenser au film d’une manière totalement différente.
Un casting trois étoiles complète la réussite du film. James McAvoy n’est pas sensationnel mais son jeu à fleur de peu sied impeccablement à son personnage. Keira Knightley fait montre d’une grande sensibilité comme a son habitude. Saoirse Ronan toute choupette fait preuve d’un naturel épatant. Cette dernière lorsque son personnage devient adulte est incarnée par Romola Garai que je ne connaissais pas mais qui fait là aussi preuve d’un grand talent. Les seconds rôles qu’ils soient britanniques (Benedict Cumberbatch, Vanessa Redgrave, Juno Temple…) ou même français (Lionel Abelanski, Michel Vuillermoz) ne sont pas mis au placard et sont aussi bons.
Bref, je vais pas m’étendre : une histoire classique rendue passionnante par une narration originale et une mise en scène d’une classe folle. J’ai vraiment été surpris pas la puissance émotionnelle qui se dégage de ce film.