Kill Bill Volume 2 de Quentin Tarantino : 10/10
Après avoir rayé
O-Reen Ishii et
Vernita Green de sa
Death List Five,
Black Mamba s'attaque aux 3 restants et pas des moindre avec sa rivale de toujours
Elle Driver,
Budd en videur looser, et bien sure
Bill.
Prenant un parfait contre-pied par rapport au premier volume, celui ci sera beaucoup moins axé action et massacre, et plus tourné vers des duels d'une rare intensité, il est plus lent et plus sobre mais magnifiquement réalisé et mieux construit, avec des dialogues toujours écrits à la perfection. Tarantino prends son temps pour développer ses personnages et nous expliquer l'origine de son histoire.
Encore une fois j'ai l'impression que chaque scène du film est culte et parfaitement maitrisée. La scène qui se passe à
El Paso qui introduit le personnage de
Bill est magnifique. La caméra sur le visage marqué de
David Carradine nous permet de voir à quoi ressemble celui qui a pu faire un tel massacre dans l'église quelques instants plus tard. Les plans filmés en noir et blanc sont d'une justesse impressionnante, le tout filmé de manière douce contraste avec la tension non apparente en tant que spectateur que l'on ressent connaissant l'issue tragique de ce mariage.
La partie entrainement avec
Pai Mei pour parfaire sa formation de tueuse, qui lui servira plus tard pour se libérer de son cercueil enterré 6 pieds sous terre par
Budd. On ressent l'impuissance d'
Uma Thurman ainsi que sa claustrophobie lorsqu'elle essaie de sortir de son cercueil. La musique bien que moins importante dans ce second volet est pour ce passage précis nécessaire pour apporter un sentiment de puissance à
Uma, on dirait qu'elle y puise dedans pour avoir la force de s'en sortir.
Ma scène préférée est celle de ce duel complètement barré avec
Elle Driver dans cette caravane. Lieu clos et petit où l'intensité de lutte y est décuplée et ne s'éparpille pas dans de grands espaces. Chaque coup fait mal, abîme ces beaux visages de ces deux magnifiques femmes. La gestion de ce petit espace par QT est magistrale, l'utilisation du split screen ainsi que la lisibilité sont parfaites. On n'a aucun mal à suivre le déroulement de ce combat alors que tout va très vite. Avant de passer à
Bill pour un duel d'un autre genre, QT filme une scène qui restera à jamais comme une de mes préférées tant tout y est parfait.
Le dernier duel est toujours d'une intensité forte mais complètement différente du précédent. Ici l'intensité provient non pas des multiples coups, où mouvement de la caméra mais uniquement du dialogue entre
Bill et son ex femme. QT nous montre une fois de plus ses talent de dialoguistes en arrivant grâce à des mots à nous faire de ce combat un combat non pas violent mais un combat verbal filmé comme un drame. La mort de
Bill est à l'image de son personnage, classe.
Tarantino arrive à faire un film (et plus précisément un diptyque) qui pourrait être résumé avec tous les superlatifs existants. Chef d’œuvre pour moi, car dans ces deux films y est réunis tout ce qui me fait aimer le cinéma. Film qui se termine de la plus belle des manières et à l'opposé total de la scène d'intro où Béatrix gît sur le sol dans son propre sang. Sa fille retrouvée, la violence du début disparaît laissant place à la douceur de cette étreinte qui clôt magistralement KILL BILL