7.5/10
The Last Valley de James Clavell - 1971
Vu que c'est plutôt dur à trouver en dvd et que c'est finalement assez méconnu le film a une énorme réputation, comme souvent c'est un peu abusé (le pire étant The Big Racket c'est du John Woo) mais c'est clairement un un bon petit film assez marquant et osé.
L'intro c'est un mixte entre Conan et
Mad Max 2 avec un massacre de village sans pitié ( avec même un enfant tueur qui a le droit à un plan bien classe ) et une horde de mercenaire au look très spécial ( celui qui meurt très rapidement il irait très bien dans Mad Max ), les 10 premières minutes du film c'est un festival entre viol, massacre, peste on a de quoi faire, ça pose direct le truc et c'est du surement un film qui a inspiré la Chair et le Sang.
Un film qui se révèle vraiment très riche ( ça brasse beaucoup de thèmes, tous plus intéressant les uns que les autres et tous traités très intelligemment ) sur une période qu'on voit que trop peu rarement au cinéma (ou alors c'est du truc relou en costume dans des châteaux avec des qui raconte leur vie), en plus ça prouve qu'il y a pas besoin d'avoir des millions de budget et des milliers de figurants pour faire un film épique, ici on a seulement une bataille à 30 vs 30 et ça suffit largement, on regrettera peut être un peu que la bataille finale soit aussi courte.
L'action se situe donc en pleine guerre des religions et on suit Michael Caine capitaine d'une escouade qui pille des villages, ils vont tomber un village perdu dans une vallée idyllique ( la première séquence avec Omar Sharif découvrant la vallée est presque onirique avec une majestueuse photo et puis les décors naturel du Tyrol font le reste ) avec ces villageois sous l'emprise du prêtre et un chef de village loin d'être con, du coup tout se beau monde va cohabiter ce qui ne sera pas sans soucis car différentes religions se cotoient tant bien que mal mais le prêtre c'est le boss.
Le personnage du Capitaine est de loin le plus intéressant du film, un homme violent ( il aime se battre ) et cynique qui ne croit plus en rien ( j'aime bien les passages où il aborde la religion et celui où il explique que si pour arriver à ses fins il faut tuer et bien c''est pas un problème ) mais en même temps on sent qu'il hésite entre l'humanisme et la cruauté obligatoire ce qui rend le personnage encore plus captivant et puis Caine est une nouvelle fois génial et charismatique comme c'est pas permis (on pense à son rôle dans la film de Huston), Omar Sharif peine à tenir la comparaison face à lui bon c'est aussi son rôle d'intellectuel non violent qui veut ça mais même Sharif c'est pas un super acteur.
Nigel Davenport est très bien en chef de village ( j'adore le passage à la fin où il explique son point de vue à Sharif sur la situation ), Per Oscarsson en prêtre redoutable est carrément génial et on a la sublime Florinda Bolkan ( dont on ne peut oublier le visage et les courbes si on a vue
Enquete d'un citoyen ou
Le Venin de la Peur ) dans un excellent rôle.
La réalisation de Clavell est surprenante, le gars est pas réputé pour être un foudre de guerre, son seul fait glorieux c'est le script de la Grande Evasion, et là il sort le film de sa vie, tout est réussis, aussi bien les scènes intimistes ( très bien dialoguées) que les séquences d'action, la défense du village est superbement découpée et l'attaque du château en flamme offre des plans de toute beauté et que dire de cette fin embrumée, la classe tout simplement, bon après ça manque ptet un poil de folie, c'est un peu trop sage et y a pas une séquence qui soit un grand moment de mise en scène, enfin ne crachons pas sur Clavell car c'est efficace de bout en bout.
La BO de Barry finit de rendre le film complètement épique.
Un film qui a dut grandement influencé Verhoeven et ptet même Milius, de la bonne came dont le seul défaut est d'être proposer dans une copie désastreuse et il est malheureusement un peu tombé dans l'oublie comme
Seigneur de Guerre de Schaeffer.