Incendie La femme qui chante | 8/10 Il existe des films qui vous capturent, vous retournent, vous secouent pour ne vous laisser finalement qu’une impression vertigineuse dès lors qu’ils sont finis, comme si votre esprit avait été enfermé le temps d’une histoire dans une essoreuse à 1000tr/min. Incendie, avec son histoire surréaliste et pourtant si réelle, sa galerie de personnages hors normes et son final flamboyant en fait partie, sans aucun doute.
En effet, même si le film est imparfait, à l’image d’une première partie un poil longue qui peine à mettre en route les fils rouges de l’histoire, il forme un tout d’une telle intensité que ses défauts s’effacent avec la claque qu’il nous inflige.
Dès lors que l’on commence à vivre l’histoire de cette mère courage, le wagonnet entame une descente infernale pour un tour de montagne russe émotionnel des plus ravageurs. Le scénario est si captivant qu’on en oublie de battre des paupières pour humidifier une rétine si désireuse de savoir comment toutes les pistes scénaristiques qui nous sont offertes vont se terminer. J’ai notamment vraiment aimé le traitement des personnages du père et du premier fils à travers des scènes spécialement intenses, comme celle qui introduit le film où l’on voit des gamins se faire raser le crane (full metal jacket style
).
Si ce scénario, par sa complexité, est assez exigeant avec le spectateur, il est porté par une photo sublime qui récompense au centuple les courageux qui se laisseront porter par les flots. Toutes les ambiances sableuses, sèches et chaudes des paysages du moyen orient sont vraiment superbes, on sentirait presque notre langue s’assécher !
Quel dommage que la première partie du film soit moins efficace que le reste et que l’acteur qui joue le rôle de Simon soit un peu en dessous du reste du casting. Heureusement, il est plus inspiré dans toute la partie finale mais il manque un peu de charisme pour donner le punch qui était souhaité à certaines scènes (la lecture du testament, la scène dans la piscine avec sa sœur et les quelques moments où il fait son faux rebelle).
Je regrette aussi peut être finalement l’éclaircissement total qui est fait sur tous les points du scénario, ne laissant aucune place au mystère. C’est toujours facile de critiquer les fins, et celle d’incendie est réussie dans le sens où on s’en prend plein la tronche, mais peut être qu’un poil plus de subtilité aurait pu la rendre encore plus forte.
M’enfin, ne boudons pas notre plaisir, j’ai vraiment apprécié cette découverte et du coup je suis pris de curiosité pour les autres films d’un réalisateur que je ne connaissais pas du tout.