[cinemarium] Mes critiques en 2011

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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar francesco34 » Jeu 21 Juil 2011, 09:54

Par contre Lola Créton est bien j'ai trouvé, elle assure dans un personnage qu'elle joue de 15 à 30 ans!
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar cinemarium » Jeu 28 Juil 2011, 10:58

nicofromtheblock a écrit:
cinemarium a écrit:Un amour de jeunesse est un condensé de gestes qui offre au cinéma français l’un de ses plus beaux films de l’année.

J'irai même plus loin : l'un de ses plus bobo films de l'année. :eheh:


Je ne vois pas en quoi ce cinéma est bobo ?

Logan a écrit:Ah non mais la je suis carrément d'accord le mec est une catastrophe ;)


Il est vrai que son jeu est assez particulier mais cela ne m'a pas vraiment dérangé. Lola Créton est assez exceptionnelle dans son rôle.
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J'ai rencontré le diable - 6/10

Messagepar cinemarium » Jeu 28 Juil 2011, 11:01

J'ai rencontré le diable
Un film de Kim Jee-woon

6/10


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Grand vainqueur du dernier Festival de Gérardmer aux cotés de Blood Island, J’ai rencontré le diable suit la ligne tracée par les précédents films de son réalisateur : dans la pure tradition du thriller coréen, il s’agit d’une œuvre violente autant caractérisée par le soin apporté à sa mise en scène que par son intrigue dénuée de tout optimisme.

Kim Jee-woon est un réalisateur qui peut se targuer de disposer d’une notoriété assez édifiante. Ses précédents films ont en effet tous connus – plus ou moins – un succès autant critique que commercial : pluridisciplinaire, le cinéaste coréen parvint à étonner film après film en maniant les genres avec une habilité certaine. Avec J’ai rencontré le diable, celui qui lorgnait autant Sergio Leone (Le Bon, la brute et le cinglé) que Quentin Tarantino (A Bittersweet Life), semble poursuivre la quête infatigable du thriller coréen en faisant de ses acteurs de véritables figures sociales désabusées : Soo-hyun, jeune agent secret, traque Kyung-Chul, le tueur de sa fiancé, afin de satisfaire son désir de vengeance. Derrière ce synopsis d’une banalité presque désobligeante se cache cependant une intrigue plus équivoque qu’il n’y parait : à la surprise du spectateur, le jeune veuf retrouvera rapidement le tueur et, non satisfait de pouvoir couper à jamais le souffle de ce diable à forme humaine, va le laisser vivre pour en faire sa véritable marionnette. Les dégâts collatéraux de ce choix pervers seront inéluctables et Soo-hyun, aveuglé par son pouvoir de châtiment, n’est pas au bout de ses peines.

Cette inversion des rôles provoquera chez le spectateur un sentiment des plus étranges. En éprouvant à la fois de l’empathie envers Kyung-Chul (superbement interprété par Choi Min-sik) et un plaisir malsain à devenir spectateur de la souffrance humaine justifiée, le spectateur divergera quant aux intentions des deux subordonnés tant toute morale semble s’évanouir dans la noirceur de cet édifiant récit, traitant de même manière la passion et la raison. Maquillant au possible la frontière entre le Bien et le Mal, Kim Jee-woon pose en ce sens un regard tant subjectif que désabusé sur les multiples scènes de tortures imposées par l’avancement d’une intrigue peu rythmée et rapidement peu passionnante : sans véritables enjeux, celle-ci ne se résume qu’à une succession d’actes sauvages faisant passer son réalisateur pour un doloriste jusqu'au-boutiste. Bien que la mise en scène léchée du réalisateur coréen fasse véritablement des merveilles, son regard aseptisé donne une impression de platitude assez navrante tant son œuvre ne marquera finalement pas les esprits - plus terrible des paradoxes pour un film privilégiant une approche extrêmement physique de la souffrance humaine.

Derrière ces imperfections qui relèvent finalement plus du regret que de la déception, la nuance créée par l’allégorie de ces deux personnages paraboliques donne au film le second souffle qui lui était nécessaire. La rencontre d’un second tueur, complice du premier, offre ainsi à la plastique du film une magnifique occasion se détacher du récit initial et de l’approfondir. Cette liberté prise à l’encontre de l’arbitrage d’un scénario qui semblait poursuivre un chemin basé sur un schéma narratif très simpliste (un enlèvement, un châtiment) parvient à donner un ton infiniment plus contrasté que celui des minutes qui l’ont précédée. Dans le même sens, le décalage créé entre la dramaturgie de la situation et certains évènements assez folkloriques (une des scènes finales qui voit Soo-hyun kidnappé sa proie en voiture à l’aide d’un dérapage contrôlé) agrémente le propos de J’ai rencontré le diable d’un zeste de folie décapant venant parfaitement nuancer un ensemble souvent terne et trop sérieux.

Le libre arbitre désiré et proféré par Kim Jee-woon offre à son film ses plus beaux moments. Quand Kyung-Chul décide de se rendre à la police, le récit prend une autre tournure, nettement plus fataliste : l’impuissance de Soo-hyun aura causé de nombreux dégâts sans que celui-ci n'atteigne véritablement son but. D’ailleurs, dans l’affaire, qui est le diable ? Difficile à dire tant les destins de ces deux terrifiants personnages semblent liés aux menottes du désespoir. Le terrible épilogue, teinté d’inexorables amertumes, nous rappelle alors qu’il faut toujours laisser les choses basses mourir de leur propre poison.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Eikichi Onizuka » Jeu 28 Juil 2011, 12:21

Soit je suis passé à coté, soit j'ai pas tout compris mais ton 6 me parait sévère par rapport à ta critique.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Jeu 28 Juil 2011, 12:23

J'ai pensé la même chose.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar cinemarium » Jeu 28 Juil 2011, 18:17

6/10 n'est pas une si mauvaise note. Je souligne tout-de-même des défauts assez importants comme son intrigue sans enjeux ou encore sa relative platitude.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Jeu 28 Juil 2011, 18:19

L'intrigue sans enjeux c'est relatif, Kim Jee-woon a pris le parti de faire un film de vengeance comme il a été jamais fait, son film c'est un peu le Bip Bip et le Coyotte du revenge movie.
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Moissons du Ciel (Les) - 8,5/10

Messagepar cinemarium » Jeu 04 Aoû 2011, 09:44

Les moissons du ciel
Un film de Terrence Malick

8.5/10


Image


A sa sortie en 1979, Les moissons du ciel achevait de définir Terrence Malick comme un cinéaste culte. Auréolé d’une pléthore de papiers plus dithyrambiques les uns que les autres, le réalisateur américain incarnait l’anti-Hollywood à lui seul, filmant sa terre natale comme une large plaine dorée par les pleurs d’un soleil brûlant mais majestueux : dans ses films, les grands-espaces se mêlent à l’existence faussement platonique de personnages usés par leur confrontation forcée avec le destin. Figures sociales désabusées, les personnages d’un film de Terrence Malick sont constamment broyés par une force qu’ils ne contrôlent pas. La violence des situations combinée à un traitement photographique des plus grandiloquents avait fait du cinéaste la nouvelle tête d’affiche d’une industrie hollywoodienne éclatante de vitalité.

Mais d’un point de vue commercial, Les moissons du ciel fut une véritable catastrophe. Indigne situation pour beaucoup, ce fut pour Malick la justification d’un voyage de plus de vingt ans : chassant le monde dans un anonymat des plus étonnants, le génial réalisateur américain ne reviendra qu’en 1999 pour La ligne rouge, tout aussi sublimé par la presse spécialisée.

Les moissons du ciel se déroule au tournant des histoires qu’il raconte. Au début du vingtième siècle, Bill, ouvrier métallurgique, quitte Chicago pour le Texas en compagnie d’Abby, sa petite amie, ainsi que de sa petite sœur Linda. Les trois inséparables deviennent moissonneurs pour un riche fermier atteint d’une maladie incurable. Attiré par l’opportunité de connaitre l’abondance et le matérialisme, Bill encourage Abby à épouser le malheureux fermier. Mais les jeunes amoureux apprendront que prendre avec légèreté les sentiments d’un homme trompé n’est pas sans conséquences.

Le film de Terrence Malick parle de tout et de rien à la fois ; c’est une histoire d’amour propulsée par le tournant historique de l’époque qu’il traverse : en ce sens, il s’agit d’une tragédie profondément stylisée : la ferraille, la vapeur et les premiers avions que le ciel connait écrasent les hommes par leur brutalité incontrôlable. Face à la froideur de cette révolution industrielle à sens unique, la nature ignore les pertes humaines ; pire, elle en est l’une des causes les plus fondamentales. L’une des scènes centrales montre les hommes impuissants face à l’invasion de sauterelles : seul le feu, synonyme de mutilation folle, mettra fin au carnage perpétué par une nature jalouse. Le récit bascule de manière brutale, et la vie laisse place à la mort : le soulagement triste de Bill est évocateur d’une longue série de drames inéluctables. La symbolique du feu donne alors au propos du film une ampleur explicitement divine, et finalement peu étonnante au vu de son titre annonciateur.

Mais le film ne se contente pas de narrer les tragiques existences de ses personnages. Les moissons du ciel est avant tout une représentation absolue du souffle permanant de la mort : mort des sentiments, morts des corps et des idéaux, son fatalisme contraste de manière brutale avec la chaleur de son apparence. La quête du bien-être par le matérialisme et la richesse surprend par l’absurdité de ses moyens : cette dernière justifie-t-elle le maquillage des sentiments ? A la lecture de l’épilogue désastreux de morbidité, surement pas: la folie humaine semble sans limites. L'immoralité des situations filmées aspire à de grands désastres inévitables: l’adultère et le mensonge peuvent justifier le sort qui s’abat sur les protagonistes, tous impuissants face à l’absurdité d’un système intéressé. Certains cherchent l’amour quand d’autres la richesse.

Si le fond du film berce avec la nostalgie d’une époque révolue (celle des grands espaces et de la ruralité), la photographie du génial Nestor Almendros donne à sa forme une plastique des plus exceptionnelles. Sorte de paradigme malickien, les plans de coupe agrémentent le rythme d’une touche poétique sublime, soulignant de la plus belle des manières la passivité d’une nature indifférente aux malheurs des hommes. Les crépuscules sont filmés avec une virtuosité rare et saupoudrent les champs infinis de blé d’une couleur dorée majestueuse que les hommes écrasent par leurs courses à l’argent. Mais l’Amérique rurale vit ses derniers instants et les rares protagonistes de cette romance avortée brûlent sous le feu de l’existence, terrible et presque permanant.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar pabelbaba » Jeu 04 Aoû 2011, 09:56

Superbe critique! :super:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar cinemarium » Jeu 04 Aoû 2011, 11:02

Merci beaucoup :)
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Super 8 - 8/10

Messagepar cinemarium » Ven 05 Aoû 2011, 12:17

Super 8
Un film de J.J. Abrams

8/10


Image


Quel enfant n’a jamais frissonné devant l’indémodable chef d’œuvre qu’est E.T ? Surement pas J.J Abrams qui, avec une impressionnante réussite, ose lui emprunter ses plus singuliers ingrédients pour réaliser son Super 8. Si son manque d’originalité pourrait rebuter nombre de spectateurs avertis, Super 8 possède néanmoins la magie souvent absente du genre de récit auquel il appartient : c’est un condensé d’émotions qui propulse le classicisme de son schéma narratif dans la lignée des plus grandes œuvres hollywoodiennes de science-fiction.

Super 8 retrace l’histoire d’une bande de gosses souhaitant réaliser un film de morts-vivants. Armés de leur caméra et de leur vitalité, les enfants décident de tourner une scène sur le quai d’une gare quand un train déraille sous leurs yeux apeurés par tant de spectacle. Mais depuis l’incident, de mystérieux évènements se produisent dans leur petite ville tranquille de l’Ohio.

Aborder Super 8 comme le vulgaire plagiat d’un fanboy de Spielberg serait une grossière erreur. Car si le film de J.J Abrams parvient à convaincre par la véracité des émotions qu’il procure, c’est avant tout grâce à la concordance parfaite de ses composantes : le spectre du Monstre, combiné à la nécessité du tournage amateur d’un groupe d’enfants, parvient à établir un contraste des plus intelligents entre deux situations considérablement opposées. La dramaturgie d’une situation devenue incontrôlable, que ce soit par la force des choses (la puissance physique du Monstre) ou par la tournure des évènements (le maquillage de la réalité par l’armée), fait ainsi bercer le film dans un environnement des plus fantastiques où seule la capacité des enfants à rétablir la vérité éblouit le récit d’une once d’optimisme. Cet affrontement idéologique entre l’imaginaire de l’enfant et le pessimisme de l’adulte impose alors par son inégalité une compassion profonde pour l’enfant : l’un des moments forts du film voit Joe, l’enfant-héros, se disputer avec son père au sujet de sa relation avec Alice, la fillette d’un alcoolique jugé irrécupérable. La puissance émotionnelle de l’affrontement créé une profondeur, une précision dans les relations humaines. Les personnages sont vivants.

Dans le même sens, la mise en scène réjouissante de Super 8 parvient à brouiller les frontières de son récit en offrant une liberté quasi-totale aux personnages qui le composent. Cette scène où la voiture des enfants croise celle des parents dans l’anonymat le plus total est l’exemple le plus significatif de l’affranchissement dont jouissent les protagonistes. Bien entendu, ce sentiment est accentué par le drôle d’effet que créé toujours « le film dans le film ». Quand les enfants décident d’apporter un grain de réalité dans leur fiction (cette fameuse plus-value de la production) en instrumentalisant l’image de l’armée ou celle d’un train libre de sa destination, il s’agit encore de cette recherche obsessionnelle de liberté: J.J. Abrams parvient à créer de l’action à partir d’un rien ou d’un malentendu visuel. L’essai réalisé dans la gare par Alice (interprétée à la perfection par l’étonnante Elle Fanning) prouve, qu’une fois de plus, la vie fait partie intégrante de Super 8.

La nostalgie dans laquelle est bercé le film lui donne un aspect affectif des plus expressifs. Super 8 contemple son époque en offrant aux technologies d’aujourd’hui le moyen de s’exprimer. Particulièrement visible dans les séquences filmées en Super 8, cette dualité entre passé argentique et avenir numérique offre au film ses plus beaux moments. Condamné à l’apologie d’une technologie désormais enterrée, J.J. Abrams offre aux spectateurs le moyen de se plonger dans des souvenirs enfouis au plus profonds d’eux-mêmes : le walkman comme révolution technologique, le BMX comme moyen évasion ou encore le disco comme mode musicale intemporelle, la nostalgie porte le spectateur avec une sincérité étonnante. A l’image de sa sublime scène finale, qui voit le temps s’arrêter le court d’un instant crucial, le culte du passé est d’abord abordé par Super 8 comme un moyen d’affronter sereinement l’avenir. Signe des grands films, la magie du spectacle et du passé opère avec une facilité stupéfiante.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Ven 05 Aoû 2011, 12:19

cinemarium a écrit:
Quel enfant n’a jamais frissonné devant l’indémodable chef d’œuvre qu’est E.T ?


Bein moi :mrgreen:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar francesco34 » Ven 05 Aoû 2011, 12:45

Toi t'as jamais été un enfant :eheh:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Ven 05 Aoû 2011, 12:50

Si, j'aimais bien Rox & Rouky c'est la preuve :mrgreen:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Hannibal » Ven 05 Aoû 2011, 12:51

oui mais aujourd'hui, t'en penses quoi de Rox&Rouky? :mrgreen:
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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