[nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

[nicofromtheblock]

Ouais, je l'avais repéré lorsqu'il était passé au festival de Deauville où il a eu un prix.
Malheureusement, il est encore impossible de le trouver de quelle manière que ce soit ...

Sinon, pour ce qui est de mes critiques, je vais me consacrer principalement à mon genre préféré : le cinéma indépendant US.
Prochaine critique à venir : Shotgun stories

[jean-michel]

Excellente tes deux dernières critiques!! un fan de John Hugues comme moi de toute manière ne pouvais qu'être d'accord!!

[Alegas]

SHOTGUN STORIES
Jeff Nichols - 2007
7,5/10

Pour son premier film, Jeff Nichols nous livre un joli drame familial à l’atmosphère bien lourde. Sur l’affiche française, on pouvait lire "par un des dignes héritiers de Terrence Malick". Je trouve la comparaison un peu innapropriée même si le film fait un peu penser à La balade sauvage par son portrait de l’Amérique profonde. Personnellement, je le rapprocherais d’avantage à des réalisateurs comme Debra Granik et son Winter’s bone ou David Gordon Green et son Undertow. Celui-ci est d’ailleurs producteur sur le film …

Le film suit donc une rivalité entre 2 frateries ayant le même père. A l’enterrement de celui-ci, ses 3 premiers fils qu’il a renié débarquent pour régler leurs compte ce qui a le don d’énerver l’autre famille qui est bien décidée à laver cet affront. Son, Kid et Boy sont 3 frères un peu losers qui vivotent tant bien que mal et qui vouent une véritable haine pour leur père et sa nouvelle famille. Petit à petit, cette haine réciproque va engendrer des réglements de compte empiriques …

Le réalisateur prend son temps pour créer une ambiance. Filmant cette Amérique profonde avec lenteur, il évite néanmoins le cliché des rednecks en montrant des personnages humains qui ne semblent pas avoir un mauvais fond. L’évolution des rapports entre ces 2 frateries se fait progressivement et l’issue semble inéluctable. Cette ambiance lourde est bien mise en valeur par la photographie de Adam Stone (qui avait déjà travaillé sur L’autre rive et All the real girls de David Gordon Green). Ne vous fiez pas à mes screens : ils ne font pas honneur au travail du directeur de la photo …

L’écriture des personnages est également l’un des points forts du film. Les 3 personnages principaux sont particulièrement bien développés. D’ailleurs, l’idée de ne pas leur donner de vrais prénoms est excellente car elle symbolise immédiatement leur statut de “moins que rien” : leur père ne les voulait tellement pas qu’il n’a même pas pris la peine de leur trouver un prénom … Leur évolution sociale coule donc de source : ils sont devenu des bons à rien. Son, l’ainé a une femme et un fils mais il préfère dépenser son argent au casino quitte à mettre en péril sa vie de famille. Boy, le cadet se contente d’entrainer bénévolement des jeunes du coin au basket et vit dans sa camionnette. Enfin, Kid le petit dernier a trouvé un boulot grâce à son grand frère et a une copine qu’il veut demander en mariage mais il vit dans une tente plantée dans le jardin de Son.

Côté interprétation, il n’y a rien à reprocher : tout le monde s’en sort très bien. Michael Shannon qui nous a habitué à des rôles à fleur de peau à la limite du surjeu (Bug et Les noces rebelles), est ici d’une sobriété remarquable. En chef de fraterie, il dégage beaucoup de charisme et garde un côté énigmatique qui le rend imprévisible. De même, Douglas Ligon et Barlow Jacobs sont toujours justes dans les rôles des 2 autres frères. Face à eux, l’autre fraterie aurait peut-être mérité d’être un peu plus développée mais ça ne nuit pas à la compréhension des agissements de chacun.

Au final, j’avais un bon souvenir de ma découverte du film au cinéma mais j’ai trouvé que le film se bonifiait encore d’avantage à la seconde vision. Je suis d’ailleurs étonné que Milkshake trouve le film moyen car c’est pile poil dans le genre qu’il aime. Peut-être mérite-t-il une seconde chance ? En tout cas, le film n’étant toujours pas sorti en DVD en France, il est difficile à voir. J’attends donc avec impatience le nouveau film de Jeff Nichols, Take shelter et la critique de zack_ ne fait que confirmer cette attente !

[osorojo]

Un film axé sur ses persos, c'est pour moi ! Il me bote bien, dommage que le DVD ne soit pas sorti chez nous :/

Je vais quand même essayer de le choper, tu as bien titillé ma curiosité

[zack_]

Pareil! De plus j'ai vu son film de cette année avec le même acteur que j'ai beaucoup aimé, donc je le pose sur mes tablettes

[Moviewar]

Encore une fois des bons arguments et une bonne critique ! Je vais le chercher aussi

[zack_]

Je viens de poster l' affiche de son nouveau film fort réussi

[nicofromtheblock]

MY SUMMER OF LOVE
Pawel Pawlikowski - 2004
7/10

Issu du documentaire, le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski a rapidement pris l’Angleterre comme pays d’adoption. Après 2 premiers films abordant le choc des cultures avec des personnages russes essayant de s’adapter à la culture anglosaxonne, il livre un troisième film "100% anglais".

A travers son film, le réalisateur nous plonge dans l’Angleterre profonde et sa classe ouvrière. On y suit Mona, une jeune fille de 16 ans qui vit avec son grand frère dans un petit village du Yorkshire où il ne se passe jamais rien. Jusqu’au jour où elle va faire la rencontre de Tasmin, une jeune fille de bonne famille de retour de son internat pour les vacances. Entre elles va se mettre en place une relation ambigue entre amitié et premiers émois amoureux …

Le cadre campagnard associé à la chaleur de l’été plonge le film dans une ambiance à la fois lourde et sensuelle. Et le réalisateur soigne particulièrement la photographie pour metter en valeur ses décors et ses actrices. La mise en scène reste assez simple et apporte une certaine lenteur à l’ensemble qui colle bien à l’ambiance voulue.

Par les termes abordés, le film ressemble à un croisement entre Virgin suicides et Sofia Coppola et Créatures célestes de Peter Jackson. Le film est essentiellement centré sur l’évolution de la relation entre Mona et Tasmin. Alors que tout semble les opposer, leur ennui commun va les rapprocher et chacune va trouver son compte dans cette relation qui évolue rapidement vers une histoire d’amour.

A travers le personnage du grand frère joué par Paddy Considine, la religion va prendre une place de plus en plus importante. En effet, cet homme un peu paumé va, du jour au lendemain, se consacrer à la religion et transformer son pub en temple pour recevoir les gens du coin à la prière. Ce changement soudain ne plait pas à Mona et va créer des tensions entre eux surtout quand celui-ci va voir la mauvaise influence que Tasmin a sur elle …

Mais la grande réussite du film, c’est son duo d’interprètes. Dans le rôle de Mona, la jeune actrice à la rousseur éclatante Natalie Press arrive parfaitement à retranscrire la complexité de son personnage. Jeune fille ingénue, elle vivait une relation adultère avec un homme plus vieux qui ne prenait que du bon temps avec elle. Elle va alors reporter son affection sur Tasmin prenant leur relation très au sérieux, allant jusqu’à tout abandonner pour partir avec elle. De son côté, Tasmin est interprétée par la belle Emily Blunt encore inconnue à l’époque. Son personnage lit Nietzsche, joue du violoncelle et écoute Edith Piaf : c’est le portrait parfait de la jeune bourgeoise imbu de sa personne. Malgré tout, elle est attachante et semble elle aussi impliquée dans cette relation amoureuse. Ce n’est que sur la fin qu’on se rend compte que c’est un personnage cruel qui voyait cette aventure estivale comme un simple divertissement et terrain de jeu idéal pour sa mythomanie.

On notera également la présence de Goldfrapp à la musique. Le titre "Lovely head" revenant à plusieurs reprises, il n’est pas sans rappeler le travail du groupe Air sur Virgin suicides apportant une véritable ambiance atmosphérique au film. De même le titre "La foule" d’Edith Piaf tient une place prépondérante dans le film et c’est toujours un plaisir d’entendre ce morceau.

Au final, avec ce troisième film, Pawel Pawlikowski nous livre une bien belle histoire sur les émois amoureux de 2 jeunes filles. Les multiples prix qu’il a ramassé dont celui de meilleur film britannique aux BAFTA 2005 ne sont pas volés tant le film est une réussite. Et les 2 actrices sont en grande partie responsables de cette réussite !

[francesco34]

Tiens il me botte bien celui-là, je vais essayer de me trouver le dvd pas trop cher

[nicofromtheblock]

Bilan du mois de Juillet

31 films vus (19 au cinéma - 10 en DVD - 2 en DivX)

Moyenne : 6,03/10

Classement par pays :

USA : 15
France : 7
Angleterre : 4
Espagne : 2
Argentine : 1
Australie : 1
Norvège : 1



Film du mois




Coups de cœur du mois



Films découverts (27 films)

- Transformers : Dark of the moon - Michael Bay [Ciné, VF] 5,5/10
- Amorosa Soledad - Martín Carranza & Victoria Galardi [DVD, VOST] 6,5/10
- Black death - Christopher Smith [DVD, VOST] 7/10
- Badlands - Terrence Malick [DVD, VOST] 7,5/10
- Ni à vendre, ni à louer - Pascal Rabaté [Ciné, VF] 5/10
- My little princess - Eva Ionesco [Ciné, VF] 6/10
- Take me home tonight - Michael Dowse [DVD, VOST] 7/10
- Hop - Tim Hill [Ciné, VF] 4,5/10
- Hanna - Joe Wright [Ciné, VF] 7,5/10
- Beastly - Daniel Barnz [DVD, VOST] 4/10
- Middle men - George Gallo [DVD, VOST] 6,5/10
- The killers - Don Siegel [DVD, VOST] 7/10
- Chico & Rita - Fernando Trueba & Javier Mariscal [Ciné, VOST] 6,5/10
- Stake land - Jim Mickle [DivX, VOST] 5,5/10
- Late bloomers - Julie Gavras [Ciné, VOST] 6,5/10
- The resident - Antti Jokinen [DVD, VF] 3,5/10
- Un amour de jeunesse - Mia Hansen-Løve [Ciné, VF] 6/10
- Mr. Popper's penguins - Mark Waters [Ciné, VF] 4/10
- Les contes de la nuit - Michel Ocelot [Ciné, VF] 6,5/10
- The trip - Michael Winterbottom [Ciné, VOST] 7/10
- Pater - Alain Cavalier [Ciné, VF] 5/10
- J'aime regarder les filles - Frédéric Louf [Ciné, VF] 6/10
- Larry Crowne - Tom Hanks [Ciné, VF] 5/10
- Ironclad - Jonathan English [Ciné, VF] 4/10
- Honey 2 - Bille Woodruff [Ciné, VF] 5,5/10
- Bad teacher - Jake Kasdan [Ciné, VF] 6,5/10
- Sykt lykkelig - Anne Sewitsky [Ciné, VOST] 6/10

Films revus (4 films)

- Balada triste de trompeta - Álex de la Iglesia [Ciné, VOST] 8/10
- Shotgun stories - Jeff Nichols [DivX, VOST] 7,5/10
- My summer of love - Pawel Pawlikowski [DVD, VOST] 7/10
- 2:37 - Murali K. Thalluri [DVD, VOST] 7/10

Séries

- Community 2x14 à 2x24
- Glee 2x12 à 2x22
- Eastbound & down 1x01 à 1x06
- Eastbound & down 2x01 à 2x07
- Breaking bad 1x01 à 1x04

Beauté du mois

Laura Ramsey (Middle men)

Melissa Molinaro (Honey 2)



Vanessa Hudgens (Beastly)



Margo Stilley (The trip)



Audrey Bastien & Lou De Laâge (J'aime regarder les filles)

[nicofromtheblock]

2H37
Murali K. Thalluri - 2006
7/10

Depuis quelques années, le cinéma australien se porte bien et on pouvait déjà s’en rendre compte avec ce premier (et unique ?) film du jeune réalisateur Murali K. Thalluri. Afin de rendre hommage à une de ses amies qui s’était suicidée, il a écrit, réalisé et produit ce film qui traite du mal être des adolescents.

En effet, son film suit la journée au premier abord ordinaire de 6 lycéens. Entre les problèmes familiaux, les problèmes de coeur et les secrets que chacun cache, les destins de Marcus, Melody, Luke, Sean, Sarah et Steven semblent étroitement liés. Mais il ne faut pas se fier aux apparences …

En utilisant une narration éclatée où les personnages s’entrecroisent dans de longs plans-séquences, la comparaison avec Elephant, le film de Gus Van Sant est inévitable. Mais le film n’a pas trop à rougir de la comparaison : les plans-séquences en steadycam sont très réussis et il se démarque de son modèle par un changement plus fréquent de point de vue. A cela, il faut ajouter des scènes de transition où chacun de ces 6 jeunes se livre directement à la caméra.

Le gros point fort du film reste la justesse avec laquelle le réalisateur aborde les problèmes liés à l’adolescence. Et de ce côté-là, on peut dire qu’il n’a pas lésiné sur le panel : homosexualité, problèmes scolaires, moqueries, drogue, anorexie et même inceste. Par moments, on se dit que ça fait un peu beaucoup mais c’est traité de façon très juste en évitant les clichés et du coup, ça passe quand même très bien.

On pourra reprocher au réalisateur de jouer au malin en nous envoyant sur de fausses pistes quant à l’identité du jeune qui se suicide à la fin. En effet, il appuye bien sur les évènements qui rendent les personnages fragiles au point que chacun d’entre eux est un “suicidable” possible. Et quand on découvre enfin l’identité du lycéen en question, on pense forcément à la scène du film Les lois de l’attraction. On croise le personnage tout au long du film mais il semble comme invisible aux yeux des autres. Ce stratagème reste néanmoins logique avec le message que le réalisateur essaye de transmettre : il ne faut pas se fier aux apparences, ça n’est pas forcément ceux auxquels on pense qui ont un tempérament suicidaire …

Côté interprétation, on assiste aux débuts de la jeune Teresa Palmer qui se montre déjà remarquable dans son interprétation à fleur de peau. Le reste du casting est composé de jeunes acteurs qu’on n’a pas revu depuis. Parmi ceux qui m’ont marqué, je citerai surtout Frank Sweet qui joue le rôle de Marcus. Sorte de sosie de John Robinson dans Elephant, c’est le personnage qui évolue le plus au cours du film. Alors qu’il semble être un gentil garçon, un peu trop poussé par son père qui veut le voir réussir, on va découvrir progressivement sa vraie personnalité et ça fait froid dans le dos … C’était un rôle particulièrement difficile à jouer je pense.

Au final, ce premier film d’un réalisateur australien de 23 ans semblait très prometteur. Malgré la comparaison avec l’excellent film de Van Sant, il arrive à trouver son propre ton et à déstabiliser le spectateur devant cette vision assez pessimiste de l’adolescence. Malheureusement, Murali K. Thalluri semble être l’homme d’un seul film qui lui tenait à coeur et n’a aucun autre projet à ce jour …

[zack_]

On remplace celle de 2007? et je met un lien en bas de celle-ci

[nicofromtheblock]

Je l'avais déjà remplacée non ?
Et pas la peine de mettre de lien vers l'ancienne : elle était pourrie ...

[zack_]

Oui remplacé, mais attention on travail aussi dans la nouvelle base en parallèle. Donc faut qu'on change aussi dans l'autre base
J'ai corrigé ça, je vais virer ton ancienne critique si tu veux de l'autre base

[nicofromtheblock]

SOUL SURFER
Sean McNamara - 2011
7/10

Adapté de la véritable histoire de Bethany Hamilton, jeune surfeuse qui, à l’âge de 13 ans, s’est fait attaquer par un requin et y a perdu son bras gauche, Soul surfer ne s’annonçait pas sous les meilleurs hospices sur le papier. En effet, on retrouve Sean McNamara, réalisateur et producteur de nombreuses séries pour Disney Channel, derrière la caméra. Heureusement, il arrive à éviter la plupart des écueils …

On suit donc ici l’histoire d’une jeune surfeuse destinée à une belle carrière qui va tout perdre du jour au lendemain suite à une attaque de requin lors d’un entrainement. Mais grâce à son courage et à l’aide de son entourage, elle va réussir à surmonter son handicap pour vivre pleinement sa passion.

Le film commence un peu de la même manière que Blue crush avec 2 amies d’enfance qui partagent la même passion et qui passent tout leur temps dans l’eau. Les décors hawaïens et les belles scènes de surf font qu’on rentre facilement dans le film. Mais là où Blue crush perdait du souffle avec son amourette, Soul surfer profite de cet élément déclencheur pour changer de ton et s’orienter vers le drame.

Le réalisateur prend son temps pour aborder les relations familiales et les différents conflits que cet accident va engendrer. Et puis le film parle surtout de cette motivation, non sans faille, qui va pousser la jeune Bethany à aller au-delà de ses limites pour pouvoir faire la seule chose qui lui tient à coeur : surfer. A travers ce portrait se dessine un vrai message d’espoir. Mais le film ne tombe jamais dans le larmoyant. En même temps, il n’y a besoin que du strict minimum pour qu’on soit ému par cette belle histoire.

Pour ce qui est de l’interprétation, Anna Sophia Robb continue à étonner par la justesse de son jeu. Pourtant, ce rôle de jeune fille meurtrie dans sa chair était loin d’être facile à interpréter. Dans le rôle de ses parents, on retrouve Helen Hunt et Dennis Quaid qui sont eux aussi très sobres dans leur jeu. Quant à Kevin Sorbo, il tient un rôle discret d’entraîneur et tant mieux.

Pour finir, j’ai beaucoup aimé le générique de fin avec les images d’archives de la vraie Bethany Hamilton. On se rend compte avec ces images à quel point elle dégage une joie de vivre remarquable. Non seulement, elle a pris conscience de la chance qu’elle a eu de survivre à cette attaque mais en plus, elle peut vivre de sa passion malgré son handicap : de quoi redonner espoir à beaucoup de gens …

Au final, le film suit une trame assez classique mais pour peu qu’on aime le surf et les belles histoires prônant l’espoir et le dépassement de soi, on sera conquis. Il ne faut pas se fier aux apparences et laisser une chance à ce joli film qui malheureusement, ne sortira sûrement pas au ciné en France.