Heat 10/10Heat, c'est la réunion de deux légendes du cinéma dans un polar moderne maîtrisé de bout en bout.
2h40 d'un affrontement intense sans aucune fausse note ni lenteur, le scénario est maîtrisé d'un bout à l'autre.
Le film commence réellement avec le braquage d'un fourgon blindé qui glace le sang. Commence alors pour Al Pacino plus qu'une enquête, une véritable traque de l'inconnu qui passera avant sa vie familiale. De l'autre côté, il y a De Niro. Un être froid qui ne recule jamais et pourtant...
Tous les personnages sont fouillés à tel point que l'on s'y attache. La galerie de personnages secondaires est assez énorme avec en tête un Val Kilmer d'une grande justesse.
Sur la forme, le film est bluffant. Chaque plan est travaillé avec des teintes qui appuient grandement l'ambiance du film. La désaturation dans les moments de tension passe toute seule là où elle aurait pu faire caricatural. Michael Mann nous fait voyager à travers Los Angeles avec une grande minutie. Heat, c'est le genre de film qu'on garde en mémoire. A l'image de cette scène de fusillade en pleine rue au montage parfaitement découpé, et où l'ambiance sonore réaliste et époustouflante avec les bruits de tirs et de vitres brisées maintient la tension jusqu'au bout.
Mais plus qu'une oeuvre visuelle, Micheal Mann nous livre un film humain, où la psychologie est primordiale. D'abord à travers leurs relations familiales déchirées par leur mode de vie. On se rend compte que leur véritable famille, c'est leurs coéquipiers, leur sens de l'honneur est exemplaire et leurs choix surprennent toujours mais sont pourtant tellement en adéquation avec leur personne. Alors quand ils se disent être des gens ordinaires, ça nous choquerait presque s'ils n'étaient pas aussi torturés. Vivre en solitaire ou ne faire que passer en s'occupant de sa petite famille dans une maison de banlieue, c'est le choix qu'ils font chaque jour. Ensuite c'est le duel entre De Niro et Al pacino et leur jeu d'observation qui nous fascine. Dès le début, on sent Hanna presque en admiration devant le professionnalisme de Neil. Jusqu'à leur rencontre dans un café où le respect mutuel ne peut briser leur rivalité.
Jusqu'au bout, l'issue reste floue mais on sait qu'elle ne pourra qu'être tragique. Seulement, malgré notre attachement on ne pourra pas être déçus par la fin, car elle symbolise l'union de deux hommes hors du commun dans le respect beaucoup plus que dans l'opposition.
Bref, chef d’œuvre.