Scarface de Brian de Palma (1983 - mon année de naissance
)
En 1980, Tony "Scarface" Montana bénéficie d'une amnistie du gouvernement cubain pour retourner en Floride. Ambitieux et sans scrupules, il élabore un plan pour éliminer un caïd de la pègre et prendre la place qu'il occupait sur le marché de la drogue.Scarface, film mythique, VHS introuvable échangée dans la cour du collège, remake de l'excellent scarface de 1932 d'Horward Hawks, après d'excellents films comme
Carrie,
Blow out,
Pulsion, Brian de Palma s'engage sur un film choquant et violent pour l'époque, et encore actuellement. Une sorte de chef d'œuvre capable de traverser les années sans perdre de sa brutalité, de son message...etc
Un scénario d'Oliver Stone + Al pacino dans le rôle de Tony Montana, la formule est là. De Palma créé un Al Capone de son époque, sur fond de musique electro 80, ici, la drogue a remplacé l'alcool. Il s'appuie sur les faits historiques pour introduire son personnage, sorti des réfugiés politiques cubains grâce à Jimmy Carter.
Des l'intro, le style De Palma est bien présent, la caméra tourne autour de son personnage principale que l'on ne quittera plus pendant près de 2h45. Les dialogues sont choques, des répliques cultes, bref, le ton est donné.
On suit l'ascension fulgurante de ce réfugié cubain plein de charisme et de volonté. Brian de Palma filme avec soin l'évolution du personnage, à travers ses rencontres, ses vêtements (chemise hawaïenne - costard de voyou - costume de la haute), son environnement...etc
Le film reprend la trame principale de son ainée de 32, avec ses personnages secondaires tout aussi intéressant: Manny, le meilleur ami, Elvira, son épouse, sa sœur, Gina.
Le film peut-être découpé en plusieurs parties: l'arrivée au US, la phase gangster, l'apogée, la chute.
Le film s'appuie sur des faits réels (exemple: la scène de la tronçonneuse des colombiens) qui choquent, on prend la réalité en pleine face. Et oui, la vie de gangster n'est pas que les bijoux, argent et femmes. Tony Montana est stoïque face à cette violence, comme si il y baignait depuis tout petit, le visage marqué par cette cicatrice. Il a décidé non pas de survivre mais de vivre au dessus de tout. Il croit en son potentiel, il veux monter au plus vite, accèder au pouvoir par tous les moyens. Al Pacino semble posséder par ce rôle. Il EST Tony Montana.
Son ascension est rapide et violente mais sa chute le sera tout autant. Et c'est là que se situe le message. Il monte, monte, en croyant dur comme fer au rêve Américain. Au final, (la scène du restaurant) il se rend compte que tout est corrompu, que la vie se résume à manger, baiser, etc..."C'est pour ça que j'ai bossé?"...la désillusion est bien présente. Le système est pourrit, au final, les mauvais garçons c'est les autres...les banques lui piquent sa thune, sa parano est omniprésente, sa femme n'est qu'une junkie, les "nettoyeurs" tuent femmes et enfants sans problème...
Il se rend compte qu'il a raté sa vie, la vie qu'il rêvait n'est plus qu'un cauchemar...bourré de coke, il perd la raison, ridiculise sa femme, ne laisse pas mourir une mère et ses gosses (ce qui lui coutera la vie), tue son meilleur ami, comme s'il voulait en finir...il est au bout du rouleau et emmerde le système qui l'entoure.
La chute est tout aussi violente. La scène de fin, scène mythique, qui donne des frissons: alors que tout est finit, les autres personnages morts ou disparus, on se dit, "et merde, là, ça y est, c'est finit...". Non! C'est Tony Montana, son caractère est toujours présent, il les emmerdent et s'il doit mourir, il les en emportera avec lui... "I'm Tony Montana, you fuck me, You fucking with the best!"
Al pacino est effrayant, scène de gunfight mémorable réalisée en collaboration avec un certain Steven Spielberg pour finir en beauté. Le film se termine sur un "the word is yours"...parfait...
Bref, en 2011 toujours aussi légendaire, un film qui restera toujours présent, qui traversera le temps sans problème, un chef d'oeuvre.
Note: 10/10