2001, A Space Odyssey (2001, L'Odyssée de l'espace) de Stanley Kubrick
(1968)
Écrire une critique d'un film comme
2001, A Space Odyssey n'est pas une chose aisée. Difficile en effet de mentionner de façon subjective un objet filmique qui se révèle être tout simplement l'un des plus grands tournants de l'histoire du cinéma. Tourné en 1968 à l'heure où Stanley Kubrick n'était encore considéré que comme un réalisateur un peu plus brillant que ses confrères, à l'heure où tout films de SF se ressemblait plus ou moins en terme de scénario (presque toujours des invasions extra-terrestres) et de budget,
2001 marquait véritablement une avancée technologique (il est impressionnant de voir à quel point les effets-spéciaux restent encore aujourd'hui très crédibles, notamment ces paysages lunaires d'une beauté glaçante), artistique (c'était une première de prendre un genre généralement destiné à remplir les salles pour le transformer en véritable expérimentation filmique) mais aussi et surtout une apogée de l'art filmique qui continue à exercer une immense influence plus de 40 ans après sa sortie (comme on le dit souvent et très justement, il y a un "avant" et un "après"
2001). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, encore aujourd'hui, on évoque souvent l'influence du film de Kubrick dans la plupart des œuvres expérimentales et grands public, l'aura de
2001 et de son Monolithe s'étendant partout dans l'industrie cinématographique actuelle.
La rétrospective Stanley Kubrick m'a ainsi permis de redécouvrir ce que beaucoup (dont moi-même) considère comme l'apogée du cinéma de Stanley Kubrick (voire même du cinéma tout court, à voir) dans les meilleures conditions en salles. Première surprise : les longues interludes musicales sur fond noir absentes des diffusions télévisuelles qui renforcent le caractère expérimental de l’œuvre. Seconde surprise : celle de se rendre compte à quel point les 2H30 qui composent le film passent à une vitesse ahurissante. Se retrouver face à un tel objet dans une salle de cinéma décuple véritablement les sensations, au point de se sentir hypnotisé, non pas par ce qui se passe à l'écran mais par ce qui s'en dégage, une véritable impression de grandeur, la sensation de regarder quelque chose qui nous dépasse et que l'on cherchera toujours à comprendre. Difficile donc de décrire un film qui parle bien plus au ressenti qu'autre chose,
2001 est surtout une œuvre à voir ne serait-ce que pour ce qu'elle représente dans l'histoire cinématographique. Que l'on aime ou pas le travail de Stanley Kubrick sur ce film, impossible de nier l'héritage évident qui aura permis à l'industrie cinématographique de faire un pas de géant en avant, chose finalement assez rare dans l'histoire du cinéma. Masterpiece ultime.
NOTE : 10/10