Rango de Gore Verbinski
Gore Verbinski signe avec Rango son meilleur film, un hommage au grand ouest porté par une parabole écolo mais surtout un film d’animation rythmé, inventif, drôle : le genre a trouvé son nouvel étalon.
Rango c’est du fun en barre, c’est une idée de mise en scène toutes les 2 secondes, c’est une flopée de second rôle plus tordu les uns que les autres avec un humour très adulte mais avant tout c’est un anti-héro qui raconte des bobards à tout le monde pour palier à sa solitude, c’est un lézard bourré d’imagination qui permet à Verbiksnki de s’offrir des rêveries qui renvoient directement aux meilleurs scènes de son travail dans les caraïbes.
Aidé par le plus grand directeur photo en activité Roger Deakins, Verbinski soigne la forme de son métrage, chaque rayon de lumière, chaque cadre, chaque mouvement de caméra est pensé, le montage est aussi impeccable que ces moments d’actions véritable hommage au cinéma. Un hommage qui devient presque encombrant lorsque Clint vient pointer le bout de son nez avec ses oscars, le reste du temps c’est toujours impeccablement dosé comme les vannes du film.
En parlant d’humour ça faisait longtemps qu’un film n’avait pas fait autant rire sur la durée, le film se réinvente sans cesse, les situations aussi loufoque tatou coupé en deux, pièce travelo côtoie les classiques du genre couché crépusculaire, entré du saloon, duel de regard, le tout narré par une troupe de chouette à l’accent mexicain, Verbinski se permet tout en restant cohérant, il n’oublie aucune de ses figures animé dans un travelling final soulignant tout l’ingéniosité de cette œuvre.
En plus de son ton adulte, le réalisateur se permet de bâtir tout son récit sur un propos ravageur : l’utilisation de notre futur pétrol, notre futur denrée rare : l’eau. D’autant plus flagrant lorsque Vegas apparait véritable oasis au milieu du désert tenu artificiellement pour le plaisir des joueurs & autre amateurs de golf. Le seul reproche qu’on peut faire au film c’est le manque d’implication émotionnel, ça arrive furtivement sur un baisé insomniaque et son incapacité à sortir d’un schéma classique mais on ne va pas bouder son plaisir.
Rango est une belle surprise et réussite, une denrée rare un film d'animation original, fun, vif, délirant, une ode à l'imagination et un hommage au western porté par une multitude d'idée de narration et de mise en scène.
8/10