[pabelbaba] Mes Critiques en 2011

[pabelbaba]

Rancho Bravo de Andrew V. Mclaglen - 1966

C'est le début de la fin pour James Stewart. Il reprend une fois de plus son rôle de cowboy-aventurier-bougon-au-grand-cœur et ça ne lui pas trop mal. Il a toujours une classe dingue. Maureen O'Hara lui tient tête dans le rôle de l'aristocrate anglaise à poigne et ça fonctionne plutôt bien.

Dommage d'avoir un script si mal équilibré. On se paye 45 minutes d'aventures avec plusieurs péripéties, de la déconne et un début de romance. C'est pas extraordinaire mais on ne s'ennuie pas. En revanche, les 45 dernières minutes, ben ça s'étire, ça s'étire... Le vilain s'étant fait descendre il ne se passe plus rien, juste des gags désuets et des romances bateaux. Autant dire que c'est long. Même le perso du vieil écossais tyrannique est pas super bien exploité.

Niveau réalisation et montage il y a un truc assez intéressant : les inserts. En général ça pique les yeux, le grain des images juxtaposées ne sont pas les mêmes et la photo n'a rien à voir. Ca crée un décalage et forcément on n'y croit pas. Ici je pense que les images ont été tournées par la même équipe, du coup c'est presque crédible de voir James Stewart en gros plan poursuivi par une horde de taureaux en furie. Mais c'est bien le seul point positif du film techniquement.

5,5/10

[pabelbaba]

Le Bel Antonio de Mauro Bolognini - 1960

Ca va être assez compliqué de parler du film sans spoiler. Je ne connaissais rien de l'histoire avant de le voir et justement c'est intéressant de le regarder sans savoir de quoi il retourne. Mais je vais être obliger de balancer pas mal.

Déjà, sachant que Pasolini est crédité au scénario, c'est forcément en dessous de la ceinture. Mastroiani incarne un jeune et beau garçon qui revient dans sa Sicile natale après un long séjour à Rome. Toutes les filles lui courent après et son père veut le marier à une jeune fille de bonne famille (Claudia Cardinale). Ca tombe bien, elle est canon => mariage donc! Alors que Mastroiani est complètement amoureux, Claudia se fait la malle.

Plusieurs indices sont laissés ça et là dans les dialogues pour savoir pourquoi, mais comme j'aime pas trop réfléchir, j'ai rien vu venir! Trop amoureux, Mastroiani sacralise sa femme et ça le rend impuissant. Le film tire au drame total et Mastroiani fait la gueule pendant toute la fin de la bobine. Si on s'arrêtait à cela, ça ne serait pas bien passionnant. Mastroiani éteint, Claudia Cardinale et Tomas Milian qui n'ont que peu d'apparitions, l'intérêt est ailleurs.

On le trouve dans la prestation de Pierre Brasseur. Père de Claude en vrai et de Marcello dans le film, il déploie tous les registres possibles : comique (ses tirades sur les femmes et la virilité), colère (il s'en prend à la belle-famille et à l'Eglise), surpris, enjoué, il fait un show incroyable. Son passage dans le quartier des putains pour prouver que les hommes de sa famille ne sont pas impuissants est énorme! Il éclipse tout le reste. Vraiment un gros numéro d'acteur qui fait tout le sel de ce drame qui paraît un peu désuet à notre époque.

6,5/10

[pabelbaba]

Elle Cause Plus... Elle Flingue de Michel Audiard - 1972

Audiard est sans conteste le plus grand dialoguiste français. Forcément, les films qu'il réalise sont de jolis bordels mal fagotés et pas forcément bien réalisés. D'ailleurs le bonhomme qui présente le film sur le DVD le souligne bien, Audiard n'en avait rien à foutre de la réalisation, son seul souci était qu'on entende ses dialogues.

Un film qui repose à 100% sur ses dialogues, repose finalement à 100% sur ses acteurs. Ici, le pire côtoie le meilleur, Girardot/Blier/Pousse d'un côté, et toute la clique du Nanard made in france de l'autre : Cowl/Galabru/Carmet/Prévost. Finalement la mayonnaise prend. Les répliques sont taillées pour tout ce petit monde. Le rythme est complètement dingue, à l'image de l'histoire qui tourne autour d'un trafic de reliques religieuses.

La clé de voute de cette réussite c'est Annie Girardot. Elle multiplie les joutes verbales avec chacun des protagonistes en changeant régulièrement de ton : tantôt suave et charmeuse, puis colérique ou autoritaire, tout y passe. Son numéro de chef de gang frise la perfection.

Niveau réalisation, c'est le B-A-BA. Rien de particulier à noter, si ce n'est la présence, encore et toujours, d'éléments animés intégrés aux images filmées.

A mon avis, c'est le meilleur film réalisé par Audiard. Bien supérieur à ceux du coffret Gaumont (et pourtant on voit le cul de Marion Game dans Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques! ).

7,5/10

[pabelbaba]

Vive la France de Michel Audiard - 1974

Un documentaire sur l'histoire de France écrit et conté par Audiard, pourquoi pas? Enfin sur une partie de l'histoire de France, parce qu'il s'est principalement attardé sur la période 1939-1970.

On retrouve son ton, quoiqu'un peu désabusé, mais aussi son vocabulaire. Et comme la guerre de 39-45 est très largement relatée, ça ressemble un peu à un anti-Apocalypse. On se marre de temps en temps devant des remarques assez violentes (on voit Georges Marchais une seule fois, mais il s'en prend plein la gueule! ) ou des commentaires décalés sur la guerre et ses conséquences ("l'important c'est pas de gagner mais de participer... ").

Malheureusement ce n'est pas très fréquent. Il y a de longs passages sans intérêt particulier, notamment musicaux, et des litanies d'affaires que l'Histoire a oubliées. Comme Audiard ne donne pas trop de détails, il faut avoir connu l'époque ou être hyper féru d'histoire pour tout piger. C'est vraiment gênant, parce que sur 72 minutes, ces parties prennent une place assez conséquente.

Le docu est forcément très connoté. Il vaut mieux ne pas porter le clergé, l'armée et le Général de Gaulle haut dans son cœur pour aller au bout. Le ton est gentiment anar sur les bords et il vaut mieux aimer ce style.

Sur la forme, Audiard a mélangé des images d'archives avec des dessins et animations de Siné. Ce dernier n'était pas en grande forme, ou a été mal utilisé, ses interventions sont concentrées sur les années 60 alors qu'il y avait moyen de saupoudrer tout le film de dessins marrants. Apparemment Audiard a préféré tirer la couverture à lui en limitant les interventions du dessinateur.

En conclusion c'est pas très emballant, les quelques rires ou sourires ne suffisent pas à noyer l'ennui des passages trop longs et sans intérêt.

4/10

[pabelbaba]

On The Run d'Alfred Cheung - 1988

Un petit polar bien noir avec Yuen Biao en acteur principal, ça sonne bien à l'oreille quand on se remémore Above the Law!

L'histoire se déroule au cours de la nuit où un flic (Yuen Biao) se voit accusé du meurtre de son épouse, elle même inspectrice. Celle-ci a été assassinée par une tueuse (Pat Ha) engagée par des ripoux qui risquaient d'être démasqués par l'inspectrice. Les ripoux essayant de se débarrasser du mari et de la tueuse, ceux-ci s'unissent pour s'en sortir vivant.

L'ambiance est assez sombre avec des décès en pagaille, une ville de nuit quasiment déserte et des méchants sans pitié (avec parmi eux Yuen Wah très en forme). Pat Ha s'en sort bien en tueuse qui vire de bord, en revanche Yuen Biao ne fait pas d'étincelles, car contrairement à Above the Law il n'a pas la possibilité de mettre ses qualités martiales en avant. Il y a très peu de fight, sauf à la fin, mais ce n'est pas chorégraphié, les adversaires se contentant de se taper dessus avec tous les objets se trouvant à leur portée.

L'atmosphère générale du film et les quelques moments réussis permettent de faire oublier certains défauts majeurs (notamment la réaction très passive de Yuen Biao quand ses proches se font descendre), du coup j'ai à peu près été tenu en haleine jusqu'au bout. Avec une direction d'acteur un peu meilleure (ou un casting différent) ça aurait pu être un gros hit.

6,5/10

[Scalp]

Pfff radin.

[pabelbaba]

Avec une erreur de casting comme ça, pas possible de mettre plus. On parle du perso principal quand même.

[Scalp]

Rien que pour la tueuse et le final 100% headshot ce film vaut au moins 7 !! non mais.

[Alegas]

Une Affaire d'Etat d'Eric Valette - 2008

Bon, ben vous m'avez pas menti, ça claque!

Je sais pas trop par où commencer. Le scénario est malin, permet beaucoup de rebondissements et reste passionnant à suivre même si on sait parfaitement où on va. Le casting était pas bandant mais s'avère nickel. Fremont, il fout les boule : c'est simple, on dirait qu'il a tué Mozart! (comprenne qui pourra! ). Dussolier a le rôle le plus simple donc ça passe. Rachida Brakni était parfaite pour jouer la beurette vénère et tous les autres rôles sont distribués à des têtes connues plutôt bien trouvées (HPG en homme de main, la moche de Rue Barbare en mère maquerelle...).

Techniquement c'est le rêve. On avait maté le début de Barman Begins avant de mettre le DVD et y a pas photos, en comparant la scène de combat sur la glace en plan rapproché ultra cut et la scène où Frémont maîtrise le gars des RI, ce sont les français qui gagnent haut la main. En mouvement et lisible : le bonheur. Ca parlote beaucoup vu que c'est un film de complot/espionnage, mais ça reste toujours dynamique (CSI-style), les acteurs bougent en permanence.

Le point d'orgue, c'est la zique. Un des gars d'Apollo 440 l'a pondue et elle est démentielle. Elle se paye le luxe d'être originale (y a du clavecin!) et de coller aux images. En gros bonus on a aussi le thème du Retour de Ringo composée par Ennio Morricone, qui fait parti des meilleures thèmes chantés du maître (vu la concurrence c'est pas bien dur... suffit d'écouter celui de 7 guns for Mcgreggors).

Il y a bien deux/trois trucs un peu faciles dans le scénario, mais c'est rapidement oublié, l'immersion est totale.

7,5/10

[Alegas]

Fremont, il fout les boule : c'est simple, on dirait qu'il a tué Mozart!

[zack_]

Tu m'as donné envie
De plus j'ai découvert Frémont dans deux films au cinéma cette année et je suis pas contre de le revoir de nouveau
Enfin l'affiche tue bien (enfin le continent du milieu)

[Scalp]

Une Affaire d'Etat best thriller frenchy de ces 10 dernières années.

[pabelbaba]

Le film doit pouvoir plaire à tous les genres de cinéphiles. Y'a de quoi ravir tout le monde.

Frémont je l'ai pas souvent vu au cinoche, mais dans ma longue liste de plaisirs coupables il y a Les Grandes Bouches : un des pires gunfights de l'histoire du ciné mais des répliques bien marrantes.

[Heatmann]

Le film doit pouvoir plaire à tous les genres de cinéphiles. Y'a de quoi ravir tout le monde.

jsuis plutot tres hermetique au cine francais ( surtout probleme d acting que je trouve pas naturel , ca fait trop genre il recite bien leur texte en fesant bien toute les liaison ect ..) ca fait souvent pitier et a part quelque real , je reconnais peu de "patte" , de vrai cachet visuel , et ben affaire d etat j ai adorer

[pabelbaba]

Le Livre d'Eli des Frères Hugues - 2010

Un mec qui se balade avec une bible dans un futur post-apo ça ne me tentait pas des masses. Mais vu les bonnes critiques j'ai sauté le pas.

L'entame ne déçoit pas. Les décors naturels passés au filtre vert/gris rendent super bien. On ressent bien la solitude et le danger. Les premiers combats à l'arme blanche sont absolument géniaux. Le premier en contre-jour, filmé avec une caméra fixe en une seule séquence... Le second dans le bar filmé en travelling circulaire autour des combattants... C'est du grand art. Visuellement ça pète et c'est parfaitement lisible. Les gunfights qui suivront ne seront malheureusement pas aussi ingénieux. Légèrement stylisés, plus longs, on leur a apporté le même soin, mais sans y ajouter des idées aussi poussées.

La déception vient en partie des décors urbains. Pas franchement révolutionnaires ni très fouillés, ils font un peu cheap, comme les véhicules d'ailleurs, rien de neuf depuis Mad Max. Enfin c'est pas trop grave. Ce qui m'a bien plombé, c'est la cast féminin. Miss Flashdance encore ça passe. On ne la voit pas trop. Mais Miss 70's Show... Arrgh... Toutes ses apparitions sont foirées. Elle joue comme une savate. Ses mimiques une fois qu'elle a balancé sa grenade, ben c'est celles du 70's Show... Ca ne colle pas trop avec son perso. Sa dégaine quand elle sort de la prison, c'est ridicule.

En face, Denzel Washington et Gary Oldman font le bouleau, d'ailleurs ce dernier n'en rajoute pas des tonnes. Il est plus convaincant que dans les bessoneries. Pourtant le scénario était bien casse-gueule et permettait des partages en cacahouète king size. Apparemment les Frères Hugues ont bien canalisé le truc et le côté mystique passe bien.

Dommage donc que Mila Kunis ait été retenue, ça partait très bien.

7/10