ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS de Sergio Leone
Deuxième volet de la trilogie du dollar, Et Pour Quelques Dollars de Plus n’est pourtant pas vraiment la suite du précédent film, mais plutôt son prolongement. En effet, Leone va livrer une variation de son premier western, tout en affinant sa mise en scène et son style.
Cependant, le film n’est pas qu’une simple redite. D’abord, Eastwood n’est plus le seul personnage principal (et il a désormais un nom, Manco ), puisqu’il partage l’affiche avec l’excellent Lee Van Cleef , qui interprète un chasseur de primes nommé Mortimer. Dans le rôle du méchant, on retrouve encore Gian Maria Volonte, dans le rôle d’El Indio, un tueur sadique et cruel bien plus ambigu que le personnage qu’il interprétait dans Pour Une Poignée De Dollars.
Le point le plus intéressant de cette suite, c’est la relation entre Manco et Mortimer, deux chasseurs de primes aux méthodes radicalement différentes mais qui vont finir par s’allier dans un but commun : Attraper El Indio. Chacun est complémentaire de l’autre, l’un est imprévisible et n’en fais qu’a sa tête, alors que l’autre est bien plus méthodique et prépare minutieusement une vengeance prévue de longue date.
La réalisation de Leone, encore plus impressionnante ici, ne cesse de surprendre. Ce qui était anti conformiste dans le premier film devient ici la patte d’un auteur, qui n’aura de cesse de perfectionner sa technique jusqu’au définitif Il Etait une fois dans l’Ouest, dans lequel il reprend d’ailleurs le gimmick musical comme élément narratif majeur, une mélodie qui revient sans cesse, soulignant le trauma douloureux du personnage.
Les acteurs sont tous merveilleux, Eastwood continuant à s’imposer comme une icône qui marquera à jamais l’inconscient collectif, Van Cleef est impérial et Maria Volonte semble être né pour incarner le méchant.
Ennio Morricone signe une bande originale hypnotique et funeste, qui renforce encore l'aspect désenchanté du cinéma de Leone, et qui atteint des sommets lors du magnifique duel final !
Vous l'aurez compris, Et Pour Quelques Dollars de Plus impose le style de Leone après un premier essai déjà marquant, et annonce le niveau stratosphérique de ses chefs d’œuvres suivants, les deux plus grands westerns de l'histoire du Cinéma !
9/10