[alinoé] Mes Critiques en 2011

[Hannibal]

aussi,
c'est ma prochaine critique, la note sera proche

[jean-michel]

Excellente critique! "ce ballet d’hélicoptères et d’explosions sur les chœurs de la Chevauchée des Walkyries de Wagner" oui c'est la scène marquante de ce film....c'est une scène qui passait souvent dans "la séquence du spectateur " ICI

[alinoe]

Bilan juin 2011

Films vus : 13 dont 7 découvertes.

Moyenne : 7,5

Découvertes : 7

Meurtre en musique - Collection The Thin Man (DVD) : 5/10
Panic sur Florida Beach (Blu Ray) : 8,5/10
Kung Fu Panda 2 - 3D (Ciné) : 8/10
The Prodigies - 3D (Ciné) 5/10
Sherlock Holmes et l'arme secrète (DVD) : 7/10)
Blitz (Ciné) : 5/10
Transformers 3 (Ciné) : 8,5/10

Film revus : 6

Apocalypse Now (Blu Ray) : 9,5/10
Il était une fois dans l'Ouest (Blu Ray) : 10/10
Fantasia (Blu Ray) : 7,5/10
Baby Cart - vol. 5 : le territoire des démons (DVD) : 8/10
Baby Cart - vol. 6 : le paradis blanc de l'enfer (DVD) : 6,5/10
A toute épreuve (DVD) : 9,5/10

Découverte du mois

Chef d'oeuvre du mois

Heureusement que les vacances approches, car j'ai encore pris du retard dans mes critiques et il y a des films sur lesquels je ne veux pas faire l'impasse de la critique.

[pabelbaba]

Heureusement que les vacances approches, car j'ai encore pris du retard dans mes critiques et il y a des films sur lesquels je ne veux pas faire l'impasse de la critique.

Genre A Toute Epreuve?

[alinoe]

Oui genre "A toute épreuve" et puis aussi bien évidemment "Il était une fois dans l'Ouest" et les deux derniers "Baby Cart".

[Alegas]

A toute épreuve

réalisé par John Woo avec Chow Yun-Fat, Tony Leung, Anthony Wong, Philip Kwok, Teresa Mo Polar, Action, HK, 2h02 - 1992

9,5/10

Résumé : Quelques jours avant la rétrocession, les guerres entre les gangs font rage à Hong-Kong. Tequila, un flic tête-brûlée, jure de venger son meilleur ami tué lors d'une fusillade. Son chemin croise bientôt celui d'un mystérieux tueur à gages...

Une histoire basique de flics en guerre contre le crime organisé et de guerre des gangs, sur fond d’amitié, de complicité et de rivalité viriles, sublimée par le sens du cadre et les effets de style chers à John Woo qui se mue en un ballet de sang et de mort, au rythme des projectiles qui sifflent et des souffles d’explosions. Le temps suspend son vol pour magnifier cette chorégraphie de la violence et du chaos qui envahit chaque lieu de Hong-Kong : restaurant, bibliothèque, entrepôt, voilier…hôpital dans un déluge de gunfight.

Le chaos qui règne dans la ville est le reflet du doute, de l’incertitude, de la fébrilité et de l’angoisse qui règnent dans les esprits et notamment dans celui de John Woo à l’aube de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine. La musique aux accords souvent mélancoliques participe à la diffusion de cette impression de marche vers l’inconnu, de fin d’une époque pour Hong-Kong et de nouveau départ pour le réalisateur qui a décidé de voguer vers d’autres horizons. Dès lors John Woo ne s’embarrasse pas de réalisme et abandonne le peu de mesure qu’il possédait, pour livrer une oeuvre de la démesure. A toute épreuve devient en quelque sorte son cadeau de départ, sa vision exacerbée, désordonnée et déformée du futur de Hong-Kong. Il nous entraîne à sa suite, dans cette sensation de vivre sur une poudrière qui explose dans un final d’anthologie dans un centre hospitalier. L’hôpital, lieu de naissance, de guérison, où la vie combat la mort, devient siège de l’apocalypse et la main de la faucheuse n’épargne personne, pas même les malades, les infirmes ou la Maternité. Un climax dantesque qui atteint son apothéose dans le duel Tequila/Tony contre Mad Dog et dans la tentative de sauvetage de nourrissons pris au piège d’un hôpital assiégé et en flamme.

John Woo réunit le casting idéal et ne s’encombre pas de grands développements psychologiques. Il livre une vision presque brute de décoffrage, son propos c’est le désordre, la tension pas les grands sentiments. Ses deux flics sont des justiciers aux méthodes expéditives et musclées, dont la seule loi est celle des armes. La frontière est mince entre les flics et les criminels lorsqu’il s’agit de défendre leurs objectifs respectifs, la justice pour les uns, le profit et le pouvoir pour les autres. Chow Yun-Fat excelle dans ce rôle sur mesure, désinvolte et percutant. Tony Leung a exactement cette touche nécessaire d’aura mystérieuse pour incarner Tony. Ses criminels sont de vrais salauds, l’un déjanté incarné par l’excellent Anthony Wong, l’autre ultra-violent mais doté de quelques principes incarné par Philip Kwok qui a indéniablement le physique de l’emploi, inquiétant et brutal à souhait. On notera la présence de John Woo dans le rôle d’un barman philosophe.

Un bémol de taille pour moi, les intermèdes comiques destinés à dynamiter quelque peu la tension. D’une certaine manière, la pause minute d’un film au rythme fou. Il est vrai que je suis hermétique à l’humour asiatique et notamment à la relation homme/femme (Tequila/Teresa) ou chef/subordonné (Pang/Tequila) typique de cet humour lourdingue qui manque totalement de subtilité. Des interludes que j’ai subit et qui ne m’ont pas fait rire. Seule idée originale et bien trouvée : les bouquets de fleurs et puis à la rigueur le pipi providentiel. Mais cet humour auquel je n’adhère pas est bien l’unique défaut du film.

Déluge de pyrotechnie et de scènes d’action violentes et inventives, A toute épreuve est un incontournable du polar de Hong-Kong, un chef-d’œuvre du cinéma d’action.

[pabelbaba]

Double

En lisant ta superbe critique, je pense pouvoir lui mettre mon seul 10/10, parce que justement j'aime bien cet humour débilos.

[Heatmann]

tu les a retoucher tes screen ? putain l image est magnifiquement magnifique

sinon ben oui 10/10 quoi , un monste de film hard boiled

[Scalp]

C'est vrai qu'elles sont magnifique les screens, bien plus que le master dvd même.

[Val]

C'est le fait de les réduire, ça diminue la définition et l'image semble de meilleure qualité.

[alinoe]

Je n'ai absolument pas modifié les captures et elles proviennent du DVD de l'édition collector HK. C'est déjà assez long comme ça de choisir des captures et de les héberger, si en plus, il faut faire des retouches
Val a raison, c'est la diminution de la définition qui donne cette impression.

[Dunandan]

Baby Cart - vol. 5 Le Territoire des démons

Réalisé par Kenji Misumi Avec Tomisaburo Wakayama, Akihiro TomikawaMichiyo Yasuda, Shingo Yamashiro, Tomomi Sato Chambara, Japon,1h29 - 1973

8/10

Ce cinquième épisode est illustré par le retour de Misumi derrière la caméra, certains des plus beaux paysages de la saga et un scénario complexe qui fait la part belle aux valeurs du clan, à la famille et à l’honneur, sur fond d’imposture et de trahison.

Ogami Itto est défié par cinq samouraïs du clan Kuroda, chargés de tester son habilité et sa valeur au combat avant de l’engager. L’épisode débute donc comme un jeu de piste sanglant rythmé par des duels aux techniques variées. Une manière originale de prendre son temps pour parcourir en profondeur l’histoire du clan Kuroda, tout en conservant un tempo soutenu.

Misumi choisit de développer et d’approfondir les multiples intrigues familiales qui mettent en péril l’honneur du clan Kuroda, donnant à son film une véritable aura de tragédie shakespearienne. Pour autant l’action n’est pas sacrifiée. Il faut dire que les morceaux de bravoure se succèdent : combat sur berge où explose la fureur d’Ogami Itto, affrontement dans le désert entre les clans Yagyu et Kuroda (par contre, on aurait pu se passer du ski sur sable du cart, c’est un peu « too much ») et finalement cette exécution qui rappelle l’introduction de la saga et l'ex-statut de bourreau officiel d'Ogami Itto.

Daïgoro continue d’évoluer et de se forger son propre caractère, en s’inspirant des valeurs de son père. L’histoire de la voleuse Oyo, peut paraître une digression inutile dans l’histoire déjà complexe du clan Kuroda, mais elle montre que pour Daïgoro une promesse donnée, doit être tenue, quel que soit le prix à payer. La scène de jugement et le châtiment peut paraître dure, mais elle illustre à merveille la détermination de Daïgoro dans la voie qu’il a choisit. Il se révèle un véritable exemple pour son père, au moment où ce dernier connait son premier échec et hésite à éliminer le moine Jikei. Déjà engagé sur la voie de l’enfer des damnés, il réalise finalement qu’il ne peut craindre Bouddha.

Un cinquième opus réussi où la tragédie côtoie le divertissement.

[osorojo]

Je l'ai vraiment adoré cet opus. La mise en avant de Daïgoro qui devient clairement une entité propre en affirmant seul sa force de caractère m'a vraiment touché. La scène que tu décris où il se fait malmener lui donne un charisme rarement vu au cinéma dès lors qu'il s'agit d'un enfant de cet age. Dans Baby cart tous les symboles liés habituellement à l'enfance éclatent et Daïgoro revêt avec cet épisode une partie de son manteau d'homme. Belle critique, comme d'hab cela dit

[alinoe]

C'est vrai que Daigoro est touchant, oscillant entre l'enfance avec ses mimiques à la fille de l'ex-seigneur du clan Kuroda, sa découverte amusée de la faune et l'âge adulte avec déjà une détermination farouche et des gestes surs lorsqu'il s'agît d'appuyer sur un gadget mortel de son cart pour se défendre. Des trois personnages principaux : Ogami Itto, Daigoro et Retsudo, Daigoro est le seul qui évolue vraiment, qui se forge un caractère entier.

[Dunandan]

Baby Cart - vol. 6 Le Paradis blanc de l'enfer

Réalisé par Yoshiyuki Kuroda Avec Tomisaburo Wakayama, Akihiro Tomikawa, Junko hitomi, Goro Mutsumi, Isao Kimura, Minoru Oki Chambara, Japon,1h24 - 1974

6,5/10

Résumé : incapable de venir à bout d’Ogami Itto, Retsudo Yagyu n’a plus les faveurs du Shogun. Il joue alors sa dernière carte pour regagner la confiance de son seigneur, en faisant appel à Hyoé, son dernier fils, maître de la magie noire.

Le Paradis blanc de l’enfer marque un changement d’orientation dans une saga plus imprégnée de combats réalistes (malgré les gadgets et la quasi invincibilité d’Ogami Itto) que de surnaturel. Les ninjas du clan des Mygales et les trois guerriers revenus du territoire des ombres donnent à l’épisode une tonalité fantastique, voire surréaliste.

Les trois assassins envoyés par Hyoé pour affronter le Loup à l’enfant, se montrent impitoyables et réussissent pour la première fois à le déstabiliser et l’isoler véritablement. Ils sèment la désolation sur leur chemin en éliminant tout ceux qui croisent le chemin d’Ogami Itto et de Daigoro. Une idée originale, malheureusement altérée par l’intrusion d’effets surnaturels très « carton pâte ». La progression souterraine des ninjas, à la manière d’un « lombric » se révèle quelque peu risible. Ramper sur la neige : une tactique d’approche furtive à oublier, tant elle manque d’efficacité !! Le fait que le réalisateur s’attarde trop longuement sur ces très lentes progressions, casse totalement le rythme du film. Voilà des guerriers qui auraient pu être très charismatiques, mais qui prêtent plus à sourire qu’à terroriser, malgré la violence, la cruauté et la ruse dont ils font preuve. Par ailleurs, Isao Kimura qui interprète Hyoé est trop dans l’emphase et dans l’exagération pour que son personnage soit convainquant. Pourtant, tout était réunit pour créer une ambiance dramatique : le destin du personnage, sa haine à l’égard de son père, sa folie inquiétante qui le pousse à l’inceste…. Malheureusement l’acteur surjoue et gâche en partie ce potentiel tragique.

L’autre grand défaut du film est de faire en quelque sorte « table rase » de la progression de Daigoro qui est pourtant le personnage qui avait le plus évolué au cours des épisodes. Beaucoup trop en retrait dans cet épisode, même s’il tient une place prépondérante dans le duel entre Kaori Yagyu et son père, il est bien plus souvent là pour le quota de suspens. Le Paradis blanc de l’enfer manque cruellement de cette touche d’humanité apportée par le développement de la relation père/fils.

Reste un divertissement délirant sur des accords très funky assez surprenant. Ultime affrontement entre Ogami Itto et le clan Yagyu qui s’achève dans une apothéose pyrotechnique sur des pentes enneigées. Entre courses poursuites à ski, déluge d’explosions, duel de cart et gadgets à gogo, on se croirait dans un James Bond. Dans ce final, exit les combats stylisés, bonjour le fun et la démesure.

Cette saga de la vengeance se clôt sans réel vainqueur, car sur la voie de la vengeance aveugle, personne ne peut l’emporter. Le mot de la fin sera pour Retsudo : sur cette voie il a sacrifié son honneur, son clan et ses enfants, tandis qu’Ogami Itto, s’il a perdu son honneur et sa position, à toujours son fils, Daigoro et c’est peut-être là que se situe la seule lueur d’espoir sur le chemin de l’enfer des démons qu’ils ont tous empruntés.

Le Paradis blanc de l’enfer est l’épisode le plus délirant mais aussi le plus faible d’une saga qui parvint cependant à conserver une intensité, une inventivité et une cohésion remarquable.