Hanna de Joe Wright
Un conte pêchu, barré dans sa narration et élégant dans sa mise en scène auquel il manque un peu de substance pour marquer le spectateur.
Voyage initiatique sublimé
Lorsque Joe Wright passe à l’actionner, il adapte totalement sa réalisation à son sujet, la marque d’un grand metteur en scène dans des steppes enneigées on découvre une jeune fille chassant le cerf avec une précision implacable, s’en suit une attaque surprise qui n’est autre qu’un entraine acharné de plusieurs années, arme, survie, langues … toutes les cartes d’un agent secret, d’une machine à tuer qui sait se fondre dans n’importe quel environnement.
Le pitch de départ accrocheur se révèle extrêmement dynamique, Joe Wright enchaine le morceau de bravoure et de suspense parfaitement maitrisé du découpage aux chorégraphies trouvant un point d’orgue dans l’exercice de style chéri par le réalisateur, le plan séquence tournant autour d’Eric Bana, l’un des morceaux d’action le plus impressionnant de ses dernières années en terme d’immersion aidé par un score des Chemical Brothers aussi agressif que mélodieux.
Le plan séquence utile à la narration : maitrise parfaite
Hanna est surtout l’histoire d’une fille qui s’éveille au monde et découvre les joies de l’adolescence, on a droit à quelques jolie scènes d’amitié décalé avec une jeune anglaise décérébré par notre monde de consommation en cela, les paraboles du film sont assez lourdingue, Joe Wright insiste un peu trop sur les symboliques féérique du film, cela apporte des décalages de ton assez osé mais qui empêche le trauma, la dramaturgie de prendre forme.
En cela la bad woman du film, Cate Blanchette tout en blancheur sanguine a du mal à exister en s’offrant les services de tueur allemand gay dont le potentiel comique est sous exploité se révèlant être un gadget scénaristique, le film a un peu le cul entre deux chaise ça l’empêche de totalement fonctionner malgré une Saoirse Ronan époustouflante en Hanna. Joe Wright s’amuse plus qu’autre chose en nous offrant un divertissement qui tient peut être trop ses promesses.
Décalage freak et symbolique, originalité et faiblesse du film
Hanna se regarde plus comme un excellent exercice de style, décontracté voir original mais qui dans le fond reste un peu trop désincarné.
7.5/10