A History of Violence David Cronenberg - 2004
Une vrai série B qui fait plaisir, alors oui Cronenberg en profite pour dresser le portrait d'une petite famille type American Way of Life ( et même d'une ville ) quand la violence débarque elle fascine et fait ressortir la violence en chacun ( et la violence plus que le sexe est un truc très accepté dans la société US ) et forcément ceci va mener à la désagrégation de la petite famille, mais ça va pas bien plus loin que ça ( c'est pas Chien de Paille quoi ) c'est vraiment une série B très burné ( la durée très courte étant appréciable pour le coup , car ça aurait pu broder sur le passé de Viggo ou sur son frère mais ça aurait ptet alourdit le film pour rien, là c'est juste nickel niveau rythme et l'histoire est concise et n'oublie rien en cours de route ).
Alors oui le script est assez mince, très linéaire et même très cliché ( enfin les clichés volent en éclat lors de la seconde partie du film ) mais ça passe car ça va vraiment à l'essentiel tout en abordant finalement pas mal de thèmes ( certains complétement raccord avec la filmo de Cronenberg : Dualité et peur collective entre autre ) et de sentiments, et au détour de certains plans furtif Cronenberg revient à ses vieux classiques comme les transformations physiques . Et on est devant le genre de fin qu'on appel parfaite : pas de morale à la con, pas de pardon lacrymale non juste du silence.
Comme toujours avec Cronenberg le traitement est très cru tant niveau violence que du sexe (quoique dans mes souvenirs c'était plus sexuel que ça alors finalement ça reste soft, faut quand même noter que les 2 scènes de cul sont essentiel au récit).
L'intro en travelling très lent et plan séquence est vraiment excellente et d'entrée elle nous fait rentrer de plein pied dans le sujet du film.
La violence fait vraiment mal et c'est sacrément bien mise en scène, des excès de violence bien sec et viscéral qui marque vraiment visuellement ( toujours le petit détail qui tue ), Cronenberg livre des scènes d'action très énergique sans tomber dans le montage cut ( le découpage est vraiment ultra précis, toujours cut au bon moment ), c'est vraiment super efficace ( en gros Viggo y fait pif paf pouf et à la fin le méchant y saigne comme un porc ) et jamais Cronenberg ne la montre de façon héroïque, y a aucun plan iconique de Viggo.
Visuellement le film est très soigné avec certains plan tout droit sortie de chez Leone et on sent que c'est très réfléchit avec des choix de cadre toujours très judicieux, du très bon Cronenberg. On regrettera tout de même le choix du format.
Dans une série B l'important c'est que le bad guy soit réussit et là putain on en a pas un mais 3 !!! Stephen McHattie ( l'excellent acteur du très surcoté Pontypool ) en 2 scènes assure, et c'est lui la pire raclure du film, un gars qui tue juste comme ça, limite par plaisir ,
Ed Harris vole la vedette à tout le monde en seulement 3 scènes ( mais putain de scène !! ), son talent irradie l'écran : présence, charisme, gestuel, tout est parfait, il campe un bad guy d'anthologie carrément inquiétant ( d'ailleurs de mémoire j'ai bien l'impression que c'est le meilleur bad guy d'un polar ) et William Hurt a lui qu'une scène mais ça suffit pour démontrer tout son talent ( et il cabotine dans le bon sens ) et pis sa mort elle est géniale, pleine d'humour noire, y meurt comme un pauvre con entrain de chercher ses clefs , c'est rare un film avec 3 bad guy autant réussit en si peu de scène. et puis on a Viggo qui interprète un personnage ambigu typiquement Cronenbergien qui va subir une mutation ( enfin pas exactement ce serait plus quelque chose d'enfoui qui ressurgit sans prévenir et on ne sait pas trop si il veut vraiment sans débarrasser ) et il vraiment bon, tout en retenu au début et quand il redevient Joey son regard est vraiment génial, Maria Bello la milf la plus miam du ciné US ( derrière Marisa Tomei quand même ) est très bien en femme qui ne sait comment réagir pis bon Maria en pompom girl quoi .
La photo est ptet un peu terne mais c'est pas trop gênant.
La Bo est pas mal mais un peu faignante, ça le fait pas de se croire dans LOTR dans un film qui se déroule dans le midwest.
Cronenberg n'est jamais aussi bon que quand il ne sent pas obligé d'intellectualiser son propos.
8,5/10